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Les Gens de petite taille

Je désire vous parler des grandes personnes qui empêchent les petits de voir passer le Maître.

Chaque jour le Maître passe, traversant la ville.

Christ n'est point venu pour repartir. Il s'est identifié à l'humanité, à ceux qui sont haut placés aussi bien qu'à ceux qui luttent et souffrent et Il a dit: «Je suis toujours avec vous, jusqu'à la fin du monde.» C'est pourquoi il y a un Esprit: l'Esprit de Vérité, qui dans la langue humaine se nomme Dieu et qui toujours passe parmi nous et y demeure.
Chaque jour le Maître passe, traversant la ville. Quelquefois derrière le cercueil solitaire qui porte le pauvre à sa dernière demeure, Il accompagne les veuves et les orphelins; Il nous regarde à travers les yeux d'un enfant ou à travers ceux d'un juste, quelquefois Il nous parle par la voix d'une personne sage et bonne nous aidant dans une circonstance difficile. Il grelotte sous les haillons d'un mendiant; parfois on le jette à la porte d'une église, d'un temple ou d'une synagogue pour avoir prononcé des paroles que les hommes d'aujourd'hui dans leur circonspection, leur étroitesse d'esprit, leur hypocrisie ou leur égoïsme ne désirent point entendre. Nous pourrions voir passer le Maître, nous pourrions être arrêtés sur la mauvaise voie par sa parole, son attouchement, son regard, par quelque chose qui nous frappe dans une foule, par l'empreinte de son esprit entrevue sur la face d'un passant, mais tout autour de nous se trouvent des gens de haute taille qui nous empêchent de le voir.

Les gens de petite taille qui ne peuvent pas voir passer le Maître à cause de la foule compacte et arrogante qui se tient entre eux et lui sont d'abord les enfants.

Dans ce monde, les enfants sont peut-être les plus aptes à voir le Maître quand Il passe, c'est-à-dire à discerner en nous la vérité et la vraie vie. Les enfants sont fraîchement imprégnés d'une provision de vie toute neuve et reçoivent des impressions que rien encore n'a diminuées ni déformées; leur âme est comme une sensitive qui n'a pas encore été meurtrie. Ils pourraient voir passer le Maître, ils pourraient, dans leur innocence, distinguer chez nous la lumière et la réelle justice. Hélas! les personnes de haute taille empêchent les petits de voir passer le Maître.

Les enfants ont le coeur pur et il est dit que «ceux qui ont le coeur pur verront Dieu», c'est-à-dire, que sur la sombre route au long de laquelle nous voyageons, ceux qui ont le coeur pur peuvent apercevoir la lumière d'une vie plus élevée. Mais les personnes de haute taille sont là. Sur le sol divin, éclatant de lumière qui tâche de briller aux yeux des enfants elles projettent leurs grandes ombres et alors, au lieu de voir la lumière, les petits ne voient que l'obscurité et les ignominies qui souillent leur coeur pur. Les enfants ont un esprit droit, leur parole sort avec sincérité et va droit au but comme une épée tenue d'une main ferme. Il y aurait quelque chance que la vérité fût dite s'il était permis aux enfants de parler, mais les grandes personnes posent leurs grosses mains sur les petites bouches et leur disent: «Restez tranquilles, petits». Les grandes personnes sont là pour leur enseigner que cette chose droite qui est la vérité peut être habilement tournée et que c'est quelquefois leur intérêt de la tourner. De sorte qu'en observant les grandes personnes, les yeux francs et honnêtes des petits perdent leur sincérité. Les enfants ne font aucune différence sociale, ils se sentent la chair de la chair de l'humanité et tout être humain est pour eux un frère. Les grandes personnes leur enseignent les divisions de la Société et en grandissant les petits oublient l'humanité. Ils deviennent pires que leurs aînés, portant d'après les apparences sur ceux qui appartiennent ou n'appartiennent pas à leur classe sociale, des jugements rapides et sans indulgence.

Quand les enfants joignent leurs mains pour prier, ils prient en communion avec tous les hommes; ils sont aussi universels que l'azur des cieux. Les aînés instruisent les petits, ils leur enseignent soigneusement leurs divisions. Et ainsi, les petites bouches commencent, à balbutier des anathèmes.

Aucune oeuvre d'iniquité, aucune mauvaise action n'est aussi radicale et aussi fatale que celle qui agit ainsi sur le coeur des petits enfants. Nous formons un grand mur noir dont l'obscurité s'étend sur leurs coeurs.

Les gens de petite taille sont aussi ceux qui dépendent de nous, nos subordonnés, les humbles de ce monde; et les gens de haute taille sont ceux qui sont à la tête de la société, ceux qui commandent, ceux qui dirigent. Chaque jour les grands font tort aux petits et les oppressent.

Le Maître passe chaque jour, traversant la ville.

Les leçons de vérité sont celles qui sont enseignées au coin des rues, sur les toits et dans les maisons. Il y a des traces de justice dans les événements de cette vie, des étincelles de vérité jaillissent des actions du genre humain, cependant nous empêchons les gens de petite taille d'en profiter et l'humanité de progresser à cause de nos vies hypocrites, de la froideur et de la dureté de nos coeurs, de l'oubli de la noblesse de notre origine, à cause des contradictions honteuses et criminelles entre les principes dont nous faisons parade, les croyances que nous proclamons et nos actions, nos habitudes, notre morale.

Il est bon, quant le soir vient et que les petits sont endormis, que les pères et les mères s'asseyent au coin du feu et se demandent: «Suis-je une de ces grandes personnes qui empêchent les petits de voir la vraie vie? Suis-je assez malheureux, moi père, ou moi mère, pour empêcher mes propres enfants de devenir des hommes en droiture, en pureté, en justice et en amour?»

Il est nécessaire, pour celui qui exerce une certaine autorité à la maison, ou à l'école, ou dans la ville, ou dans l'Eglise, ou par la plume, ou par la parole, pour quiconque est un guide, pour quiconque désire diriger d'autres personnes, et qui par conséquent peut les diriger en bien ou en mal - il est nécessaire, dis-je, qu'il s'asseye humblement et se demande:

«Ne suis-je point une de ces personnes de haute taille qui empêchent les petits de trouver le droit chemin, de voir la justice? Suis-je un de ceux qui par leur conduite font croire à la puissance des ténèbres et à l'injustice qui règne dans ce monde? Suis-je un de ces phares qui égarent les pilotes par leur lumière fausse et trompeuse? Un phare devrait toujours briller à la même place. - Je suis trop vacillant, je m'éloigne de ma base morale, je ne suis pas là où ma lumière devrait briller. Cette lumière sans cesse changeante est quelquefois placée de telle manière qu'elle trompe ceux qui comptent sur elle et les conduit à la destruction, aux récifs cachés, au naufrage.»









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