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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Prisme moral.

Avez-vous remarqué le murmure de satisfaction qui s'élève dans une grande assemblée lorsque la lumière succède aux ténèbres ou à la mi-ombre d'une salle à moitié éclairée? Et quand, dans un ciel nuageux, se fait tout-à-coup une trouée et qu'un beau rayon chaud et lumineux vient transformer tout ce qu'il touche, ne se sent-on pas réjoui et réconforté? - Les appartements les plus pauvres en sont embellis .... ah! pas toujours, par exemple, car, si une chambre propre illuminée par un rayon de soleil est toujours agréable à voir, en revanche, s'il y a de la poussière sur les meubles, si de gros «minons» courent sur le plancher, si les vitres sont troubles, le spectacle n'est pas beau - mais passons, en détournant nos yeux d'une vue qui nous attriste parce qu'elle ne fait pas honneur à la ménagère de ces lieux. Contemplons plutôt notre doux et beau soleil et voyons en quoi consiste le bien qu'il fait et ce que ses rayons nous apportent. Nous pouvons le résumer en deux mots: le soleil nous donne la lumière et la chaleur, deux choses indispensables à la croissance des plantes, à l'épanouissement des fleurs, indispensables aussi à notre vie; si elles venaient à disparaître tout-à-coup, la terre sombre et glacée ne transporterait bientôt plus que des cadavres dans l'espace. Si le soleil, que Dieu a créé pour qu'il présidât au jour, remplit fidèlement sa mission, pouvons-nous en dire autant du soleil aux doux et bienfaisants rayons dont toutes nos demeures ont besoin et qui est aussi indispensable à la vie de nos familles que le soleil visible l'est aux plantes? Sans lui, ces précieuses fleurs que sont nos enfants ne peuvent pas s'épanouir et se flétrissent tristement, et notre foyer devient ennuyeux et désagréable, au lieu d'attirer par son charme. Ce soleil, c'est celui qui doit rayonner du coeur de toute femme et de toute mère pour égayer, adoucir, consoler, réjouir, d'abord son mari et ses enfants, puis aussi ses parents et ses amis. De même que la lumière du soleil qui brille dans le ciel se compose de rayons de diverses couleurs qui, réunis, donnent la lumière blanche, de même le soleil qui répand le bonheur dans nos foyers se compose de divers rayons dont nous allons essayer de passer quelques-uns en revue.

Le premier qui nous frappe s'appelle patience et je suis bien certaine qu'aucune mère ne croira pouvoir s'en passer. Ce n'est pas de temps à autre que nous en avons besoin... c'est du matin au soir et parfois, du soir au matin. A quelle rude épreuve n'est-elle pas mise lorsqu'au moment de nous livrer au sommeil, après une journée fatigante, un petit murmure qui devient bientôt un cri perçant se fait entendre dans le berceau près de notre lit.... lorsqu'au matin le feu a de la peine à s'allumer en sorte, que le déjeuner s'étant fait attendre, le mari est mécontent et le témoigne? Puis, lorsque les enfants reviennent de l'école, bruyants, tantôt joyeux, tantôt avec de gros chagrins, et veulent que maman écoute leur histoire et sympathise à leur peine, quelle tentation de répondre par un dur «laisse-moi tranquille», qui couvre d'un nuage le petit visage de l'enfant et voile le beau rayon de la patience. Il serait impossible d'énumérer toutes les occasions de perdre patience qui se multiplient dans la journée d'une mère de famille, aussi lui conseillons-nous d'appeler à son secours un rayon, frère du premier que nous nommerons la bonne humeur; c'est bien certainement un des plus aimables rayons de notre soleil.

Heureux le foyer où mari et enfants sont accueillis par un sourire, où les reproches ne se disent pas sur un ton acariâtre ou grognon, où les services se demandent si gentiment qu'on a du plaisir à les rendre. Peut-être certaines de mes lectrices se diront-elles qu'il est facile d'être de bonne humeur quand tout va bien, que la santé est bonne, le mari aimable et les enfants charmants, mais que... je suis d'accord avec vous, chères amies, je sais qu'il y a des jours sombres, des vies remplies de tristesses, de déceptions, de souffrances de tous genres et pourtant, même à ces mères affligées, je viens dire: la bonne humeur est un rayon que vous êtes appelées à faire briller en toutes circonstances et dont la beauté sera d'autant plus admirable, d'autant plus bienfaisante qu'il éclairera des ténèbres plus épaisses. Quelle récompense alors pour la mère qui a surmonté son poids de fatigue, de découragement, de souci, de souffrances, de voir s'illuminer les petits visages qui s'approchent d'elle, et, la joie régner là où une parole amère aurait provoqué de l'irritation ou de la tristesse. Combien d'enfants sont devenus grognons, irritables, méchants même, simplement parce que la mauvaise humeur habituelle de leur mère avait fait naître dans la famille un mauvais ton et avait décoloré toutes les joies de ses alentours. Je connais des femmes qui auraient tout pour être heureuses, mari modèle, enfants qui ne demandent qu'à
grandir joyeux dans une atmosphère illuminée, et, qui vieilissent avec le douloureux sentiment d'êtres isolées, mises de côté, après avoir rendu la vie amère à tout leur entourage. J'en sais d'autres, qui, au milieu de cruelles souffrances ou de poignantes angoisses font ou ont fait autour d'elles plus de bien que les plus grands philanthropes. Que c'est beau de montrer ainsi à des enfants, par une bonne humeur élevée à la hauteur de la sérénité, quelle est la grandeur de l'empire sur soi-même et de leur enseigner que l'âme peut dominer le corps et les circonstances adverses.

Un gentil rayon se glisse maintenant tout à côté de celui de la bonne humeur, et je crois vraiment qu'il en découle naturellement; c'est celui que T. Combe nous a appris à connaître dans une de ses plus jolies brochures intitulée Il faut le dire. Qu'est-ce donc qu'il faut dire? Eh! quelque chose de bien simple et de bien naturel, mais qui nous reste parfois obstinément à la gorge sans vouloir en sortir. Ce qu'il faut savoir dire, c'est que nous aimons notre mari et nos enfants, c'est que nous sommes reconaissantes quand ils nous évitent une peine ou nous rendent un service. Secouons courageusement la fausse honte qui vient si facilement, comme un épais nuage, intercepter ce rayon, sachons accompagner d'une caresse l'ordre que nous donnons et d'un baiser le merci pour l'accomplissement de cet ordre, sachons exprimer vivement notre satisfaction, donner un éloge à qui l'a mérité et nous aurons plus fait pour encourager nos enfants à bien faire que par toutes les friandises que nous pourrions leur donner ou les gronderies dont nous pourrions les accabler.

Que dirons-nous du beau rayon de la sympathie qui nous fait être dans la joie avec ceux qui sont dans la joie et pleurer avec ceux qui pleurent? Quand l'un des nôtres a une joie, sachons oublier nos propres peines pour nous réjouir avec lui; que notre fils ou notre fille trouvent à tout âge et en toute occasion qu'aucune sympathie n'égale celle de leur mère, en sorte que ce soit à elle qu'ils viennent confier tout ce qui les touche; c'est par la sympathie que nos acquérons la confiance de nos enfants or cette confiance est leur meilleure sauvegarde. Quand je parle de sympathie, je ne veux pas dire par là que nous ayons à prendre toujours le parti de nos enfants dans leurs querelles, leurs mécontentements ou leurs sottises; celà, c'est de la faiblesse et une faiblesse bien coupable, car elle les encourage dans le mal. D'ailleurs, jamais les parents faibles ne gagnent la confiance de leurs enfants; ceux-ci ne s'y trompent pas et sentent instinctivement que cette faiblesse est mauvaise pour eux et, tout en en profitant, ils perdent le respect et ne considèrent plus leurs parents comme leurs vrais amis. La sympathie a surtout à s'exercer dans les temps d'épreuves; c'est dans les bras de sa mère que le petit enfant vient se réfugier quand il a peur ou mal; ne perdons jamais ce privilège d'être l'abri, le refuge, la consolation de nos bien-aimés et soyons vigilantes à ne pas laisser une réserve dangereuse ou des malentendus se placer entre les membres de nos familles.

Je n'en finirais pas si je voulais énumérer tant d'autres rayons qui contribuent à former la pleine lumière qui doit rayonner autour de nous. Il y a l'indulgence qui excuse les fautes légères sans jamais pourtant appeler le mal bien et le bien mal, la douceur qui enveloppe de son charme toutes les paroles et toutes les actions, la pureté qui éloigne les mauvaises pensées, crée pour nos enfants une atmosphère saine et leur inspire l'horreur de la souillure; il y en aurait d'autres sans doute, mais il faut se borner. Et maintenant une question se pose: d'où jailliront tous ces rayons, si nos coeurs à nous, femmes et mères, ressemblent à des tas de fagots éteints, à des charbons noircis qui ne laissent échapper que l'épaisse fumée de la mauvaise humeur, de l'impatience, de la froideur? Comment secouer cet égoïsme, cet orgueil qui ont éteint dans notre coeur le feu de l'amour? Ah! il faut une puissante étincelle pour ranimer ces cendres, dissiper cette fumée, mais nous ne la trouverons ni en nous-mêmes, ni dans les circonstances, ni chez autrui; elle ne peut venir que d'un rayon de la grâce de Dieu. Il y a «un soleil de justice qui porte la santé dans ses rayons». Laissons-nous réchauffer à sa chaleur et éclairer à sa lumière et nous deviendrons à notre tour de ces «lumières qui éclairent tous ceux qui sont dans la maison».









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