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Enseignement de la persévérance aux enfants

Comme la persévérance est nécessaire pour réussir dans la vie, le développement de cette faculté doit faire partie de l'éducation.

La persévérance est un effort constant vers un but raisonnable; l'obstination, une persistance dans un but égoïste ou déraisonnable. Mais ce qui est obstination chez l'homme, peut ne pas l'être chez l'enfant, car il se place à un point de vue différent. Par conséquent, tout en cherchant à cultiver chez lui la persévérance, nous devons chercher à distinguer si le but est digne d'être poursuivi ou non.

N'oublions pas que la formation d'un caractère doit commencer avec la vie; car si nous négligeons de développer chez l'enfant des habitudes de réflexion et de conduite que doit posséder l'homme fait, nous laisserons ses forces prendre une mauvaise direction. Mais en cultivant la persévérance, ne perdez pas de vue, d'abord, que le tendre cerveau de l'enfant se fatigue de peu, et ne doit pas être tendu sous l'effort trop longtemps; et ensuite, que l'enfant est plus persévérant dans les choses qui l'intéressent. Le premier fait nous avertit de ne pas lui imposer une tâche d'homme et de lui accorder de fréquentes récréations. Le second fait nous enseigne que nous en obtiendrons plus facilement la persévérance, si nous savons éveiller en lui de l'intérêt pour la chose que nous voulons qu'il fasse.

Il est vrai que plus tard il devra persévérer dans des choses qui ne l'intéresseront pas; mais alors il aura acquis le jugement et comprendra pourquoi il doit les faire.

Avant de considérer le côté positif de ce sujet, voyons un peu si nous ne développons pas souvent chez l'enfant, peut-être sans nous en douter, le contraire de la persévérance. Nous oublions trop que les jeux de l'enfant sont pour lui ses occupations, et que c'est là qu'il apprend ce qui le rendra capable de faire face aux occupations d'un âge plus avancé. Nous ne comprenons pas qu'une interruption dans ses opérations mentales lui est aussi désagréable qu'à nous dans les nôtres, et il nous arrive d'interrompre à chaque instant son jeu par nos exigences.

Petit Charles construit une maison avec de petits blocs de bois. Son père en construit une avec de gros blocs de pierre. Si celui-ci était absorbé par quelque problème compliqué de construction, nous craindrions de le déranger. Or Charles est en train de placer le dernier bloc d'une tour avec la précision la plus minutieuse. Sans le moindre égard pour lui, nous lui disons: «Charles, cours en haut me chercher mon dé!» L'esprit attentif de l'enfant est dérangé d'une manière brusque et désagréable; son cerveau délicat reçoit un choc qui le pousse à la révolte et lui attire une punition. Nous en voudrions à celui qui dérangerait le père, parce que nous connaissons la valeur de son travail et nous punissons l'enfant parce que nous nous méprenons sur le prix du sien. En réalité, la secousse en question est plus grave pour le tendre cerveau de l'enfant que pour le cerveau de l'homme fait.

En conclurons-nous que jamais nous ne devons interrompre nos enfants dans leurs jeux pour leur demander un service? Certes non! Mais il est de toute nécessité de savoir comment détourner leurs pensées d'un objet pour les amener à un autre.
Supposons que vous ayez attendu que le bloc fût placé et qu'après avoir admiré la tour vous ayez dit: «J'aimerais que tu montes me chercher mon dé.» Son esprit aurait été amené graduellement à votre ordre de pensées, et son cerveau délicat n'aurait pas reçu un choc pénible.

Combien peu de parents ont égard aux occupations de l'enfant quand ils ont envie de s'amuser avec lui ! Ils l'arrachent à son jeu, l'embrassent, le caressent autant qu'ils y trouvent du plaisir, puis quand ils en sont las, le renvoient à son jeu et ils s'étonnent alors de le voir mécontent. Qu'éprouveraient-ils eux-mêmes s'ils étaient traités de la même manière?

Respectez l'enfant. Accordez-lui le temps d'amener son esprit à se conformer à vos désirs. Si ses jouets sont sur la table au moment où vous voulez servir le dîner, ne les enlevez pas sans vous excuser. Faites-lui comprendre que vous avez besoin de la table. Dites-lui: «Aimerais-tu dîner, Charles?» Il répondra certainement oui. «Eh bien, si nous voulons dîner à l'heure, il faudra mettre la table dans cinq minutes.» Il aura ainsi le temps de conformer son désir au vôtre et même de faire sa part dans son exécution.

Après nous être occupés du côté négatif, venons-en au côté positif de ce sujet.

Pour former un enfant à la persévérance, veillez à ce que sa tâche soit en rapport avec ses facultés; elle ne doit pas être si facile qu'elle ne lui offre aucun intérêt, ni si difficile qu'il ne puisse l'accomplir. C'est par le succès qu'il obtiendra dans un travail qui a pour lui une certaine valeur qu'il s'habituera à persévérer.

Les enfants sont toujours enclins à entreprendre quelque chose de nouveau et de plus difficile. Si on les en empêche, ils se découragent. Si on les aide toujours, on leur enlève l'occasion de faire des efforts et ils perdent l'ambition. Celui qui est toujours porté n'apprend pas à marcher; il faut qu'il essaye, qu'il recommence et si l'on est forcé de lui aider, il ne faut pas qu'il s'en doute. Encouragez-le s'il réussit, et s'il échoue, engagez-le à faire de nouveaux efforts. En lui apprenant la persévérance, vous l'apprenez vous-même. Donnez-lui chaque jour quelque devoir à accomplir et ayez intérêt à ce qu'il le fisse. Vous ne pourrez jamais lui dire impunément: «Oh! ce n'est pas nécessaire pour cette fois.» C'est toujours nécessaire. Si vous ne persévérez pas vous-même, vous ne parviendrez pas à développer en lui la persévérance. Donnez-lui une plante à soigner; observez avec lui sa croissance et ainsi vous récompenserez ses soins. Mais ne réparez pas ses négligences, car il doit apprendre à connaître les causes et les effets, et vous l'en empêcheriez par un amour mal compris.

Confiez un petit animal à ses soins. S'il le néglige, faites-le souffrir de la même négligence. Il apprendra plus rapidement de cette manière, vu que la créature confiée à ses soins dépend de lui.

A mesure qu'il grandit, faites en sorte qu'il prenne plaisir à finir une chose et à persévérer alors même qu'il y rencontre des obstacles et peu d'agrément. Apprenez-lui surtout que s'il a une tâche désagréable à remplir, il ne doit pas l'ajourner, de crainte de prolonger sa peine. Vous réussirez mieux en lui laissant faire l'expérience d'un résultat désagréable provenant de son manque de persévérance. Encouragez-le, non à travailler en vue de la louange, mais à accomplir une tâche et à se réjouir de son accomplissement.









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