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Le but idéal de l'éducation (Suite)

Montrons à nos enfants qu'ils ont quelque chose à faire ici-bas; disons-leur que tout homme a une mission à remplir, un sillon à creuser et que, consciemment ou non, il laissera une empreinte. Quelle valeur prend la vie lorsqu'on a compris qu'elle peut être utile et comme le développement des facultés se fait plus harmonieusement quand il tend vers un but précis: donner à la personnalité son plein épanouissement pour que rien en elle ne se perde et qu'elle puisse fournir toute sa mesure.

Les contrariétés, les déceptions, les souffrances seront supportées plus aisément si nous sommes rendus heureux par l'accomplissement de notre devoir. Le travail sera transfiguré, les occupations même les plus humbles acquerront de la valeur.

L'accomplissement du devoir implique le dévouement, l'esprit de sacrifice, l'oubli de soi-même; il faut aimer son prochain pour mettre joyeusement sa vie à son service, et le bonheur sublime que nous voudrions voir illuminant l'âme de nos enfants n'existe que dans le don de soi-même.

Voilà notre idéal, mais hélas, quand nous cherchons à l'appliquer, nous sommes profondément déçues, car nous découvrons qu'il ne répond aucunement - à part de rares exceptions - à l'instinct de l'enfant, aux besoins de sa nature. Vous voulez qu'il s'oublie pour les autres, qu'il se sacrifie, et, dès l'aurore de sa vie, vous vous heurtez à un sentiment diamétralement opposé, l'égoïsme, qui s'étale avec la plus parfaite candeur. L'enfant rapporte tout à lui-même; il est à ses propres yeux le centre du monde et il entend que les autres pensent de même. A mesure que les années passeront, il mettra plus d'habileté à cacher son égoïsme, mais, qu'il soit encore enfant ou déjà adulte, l'homme ne place-t-il pas son intérêt personnel avant toutes choses, surtout avant l'intérêt des autres?

Dès lors, comment réaliser notre idéal? Les plus belles théories, les principes issus de convictions chères à nos coeurs, la morale, en un mot, tout s'écroule devant ce fait brutal: l'être humain est égoïste. Sans doute, nous essaierons quand même de révéler à ceux que nous désirons tant voir heureux, la vie supérieure qui leur apportera le bonheur; nous lutterons contre leurs tendances mauvaises; nous leur montrerons la beauté du dévouement; nous chercherons surtout à prêcher d'exemple. Mais tous ces efforts pour détruire le mal et le remplacer par le bien, risquent d'aboutir à peu de chose et il est permis de se demander s'il vaut la peine de s'imposer un si grand et dur labeur pour un résultat si douteux. Obéir à sa conscience, servir son prochain, accepter le bien moral comme une obligation, tout cela est très beau, mais terriblement contraire à notre propre nature. Où trouver la force d'accomplir le devoir? La morale est-elle possible quand elle n'a pas d'autre base que l'altruisme? Pourquoi ne pas se contenter de la vie telle qu'elle se présente, en abandonnant cette sainte ambition dont parle Secrétan, d'exercer une action féconde et bienfaisante? A quoi bon lutter et peiner pour un idéal irréalisable?....

A tous ces douloureux problèmes nous ne trouvons de solution que dans le christianisme. C'est lui qui sera le levier nous soulevant au-dessus de l'existence courante, pour nous introduire dans une région supérieure où l'esprit triomphe. Pour pouvoir aimer notre prochain et trouver le bonheur en rendant notre vie utile et bienfaisante, il nous faut tout d'abord «aimer Dieu de tout notre coeur, de toute notre âme et de toute notre pensée.» Nous avons besoin d'être réchauffées, éclairées, soutenues par cette puissance mystérieuse qui se révèle à celui qui la recherche et dont la présence donne seule à la vie toute sa valeur et sa vraie beauté. Il nous faut avoir fait l'expérience que nous sommes aimées et comme portées par l'amour divin pour que jaillisse de notre être cette source de tendresse qui nous permettra de vaincre nos tendances naturellement égoïste et de nous mettre avec joie au service des autres. Pourvoir un frère, une soeur dans le prochain, il nous faut voir en Dieu le Père de tous; quand l'humanité est devenue véritablement à nos yeux la fille de Dieu, alors seulement nous nous sentons attachées à elle par des liens indestructibles, nous lui appartenons avec tout ce que nous possédons: éducation, instruction, forces, fortune, talents, et nous nous servons de notre liberté pour obéir en pleine conscience à la loi que nous avons découverte au fond de notre être.

Cette attitude aura pour conséquence de favoriser le développement intégral de la personnalité. Si celle-ci reste repliée sur elle-même, elle se prive de précieux facteurs de progrès; si elle s'ouvre généreusement aux souffles du dehors, si elle entre en contact avec d'autres individualités pour les comprendre et sympathiser avec elles; si elle se tourne vers de vastes et sublimes horizons, elle s'enrichira de biens inestimables. L'âme sera plus noble et plus virile, la pensée plus profonde, le coeur plus aimant; l'être tout entier deviendra plus véritablement humain.

Un exemple vivant nous en a été donné et, grâce à lui, nous pouvons croire que l'idéal vers lequel nous voulons marcher a été réalisé une fois, au moins, sur cette terre.

Jésus-Christ a été l'homme par excellence, parce qu'il a pratiqué parfaitement la loi du sacrifice. Il s'est donné tout entier à ses frères parce que sa nourriture était de faire la volonté de son Père et que cette volonté était qu'il serait et donnât sa vie. Laissant de côté sa mission rédemptrice pour ne l'envisager qu'au point de vue humain, plus nous étudions sa personne, plus nous la trouvons admirable. Quelle virilité et quelle bonté; quelle sagacité et quel tact exquis! L'ascendant exercé par lui, les dévouements passionnés qu'il a inspirés, le sillon qu'il a laissé derrière lui, l'attrait qu'il exerce encore de nos jours, à vingt siècles d'intervalle, tout cela ne peut s'expliquer que par l'harmonie parfaite d'une vie consacrée à Dieu et aux hommes, une vie débordante d'amour. Nous pouvons, en outre, constater que cette vie fut heureuse. L'âme était sereine, le coeur paisible, l'action persévérante et féconde. Jamais le Christ n'aurait pu agir comme il l'a fait s'il n'avait trouvé du bonheur dans sa mission et, d'ailleurs lui-même, en parlant de sa joie, a dit qu'elle était parfaite.

Faisons connaître à nos enfants cette personnalité unique afin qu'elle leur rende le bien plus concret et plus vivant. Son exemple nous aidera puissamment dans notre tâche d'éducatrices - d'abord en précisant à nos yeux le but à atteindre - et ensuite en inspirant l'amour du beau et du bien à ceux que nous voulons conduire vers un idéal digne de la vie.

Cet idéal est donc tout simplement l'idéal chrétien; nous ne voyons rien de plus beau pour nous-mêmes et pour nos enfants que de consacrer nos vies à nos frères parce que nous appartenons à Dieu.









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