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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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RETOURPrincipes d'éducation religieuse La mère possède un talent merveilleux pour se mettre à la portée du petit enfant et pour faire pénétrer quelques idées dans son intelligence encore imparfaitement ouverte. Seule, au moins dans les premiers temps, elle est capable de faire comprendre qu'il y a un Dieu, que ce Dieu est un père, qu'il voit tout, qu'il punit ou qu'il récompense; seule, elle peut conduire un être très faible aux pieds du Sauveur; seule, elle peut lui apprendre à prier. Apprendre à prier! - Grande tâche que Dieu a réservée presque exclusivement aux mères! sublime privilège dont elles s'acquittent quelquefois assez mal, en donnant le dégoût de la prière au lieu de la faire aimer. Elles enseignent à répéter un formulaire appris par coeur, - l'oraison dominicale, par exemple. Ces fastidieuses ritournelles émoussent le sentiment religieux, bien plus qu'elles ne le développent. L'enfant récite chaque soir sa prière, comme il débite à ses parents, le jour des étrennes, un compliment fait par ses maîtres, rempli de belles idées qu'il ne comprend pas et de magnifiques promesses qui ne lient aucunement sa conscience. La prière ne doit jamais ressembler à une formule banale et il faut parler à Dieu comme à un être vivant et rapproché de nous. Quand une mère veut apprendre à ses enfants à prier, qu'elle les mette, par quelques réflexions très simples, en présence du Père céleste, que, venant en aide à leur mémoire facilement oublieuse, elle leur rappelle les biens dont ils ont joui pendant la journée et les fautes qu'ils ont commises, qu'elle leur enseigne à solliciter la grâce de ne pas retomber dans leurs péchés, à réclamer le pain quotidien, la santé de leurs parents, la bénédiction pour tous les hommes. L'enfant qui aura compris le vrai sens de la prière, priera avec plaisir; il ne perdra pas, plus tard, l'habitude de prier, comme le font assez généralement ceux auxquels on n'a appris qu'à répéter des phrases banales et à parler à Dieu d'une manière toute mécanique. Quant au père, son rôle est essentiellement de rappeler le souvenir de Dieu dans les occasions importantes, épreuves ou joies, et de célébrer au milieu de sa famille le culte domestique. Ce culte, malheureusement beaucoup trop abandonné de nos jours, est pourtant une des assises les plus solides de la piété. Il produit des fruits excellents en formant à l'étude des Saintes Ecritures et à l'exercice de la prière. Il fortifie l'autorité des parents qui deviennent, d'une façon plus directe, les représentants de Dieu au sein de la famille. Mais, ne l'oublions pas, ce culte ne peut produire ses fruits qu'à la condition d'être court, très court. Le père de famille peut faire la prière avant le repas, au moins avant le repas principal; c'est un bon moyen pour entretenir dans les coeurs le sentiment de la reconnaissance. Mais il faut prendre garde à la monotonie qui se glisse très vite dans un acte constamment répété sans beaucoup de modifications. Ayons soin d'adorer toujours en esprit et en vérité. Plus tard viendra l'instruction religieuse proprement dite qui se donne aux catéchumènes. Cette instruction a bien dégénéré de ce qu'elle était à l'origine, avouons-le franchement; elle n'est, dans un beaucoup trop grand nombre de cas, qu'une formalité banale où le coeur ne joue aucun rôle et qui use, plus qu'elle ne le fortifie, le ressort religieux. Pères et mères, aidez avec beaucoup de sollicitude les conducteurs de l'église, pendant l'époque importante où vos enfants font leur instruction religieuse. Ayez soin de ne pas les confier à des maîtres qui dirigent des classes nombreuses, dans lesquelles l'action pastorale ne s'exerce que sur la masse et ne peut pas agir suffisamment sur chaque individu. Entretenez des rapports fréquents avec le pasteur; informez-le en toute franchise et dès le premier jour des défauts de vos enfants et n'attendez pas, pour lui en faire la confidence qu'il les ait découverts lui-même et que le temps lui manque désormais pour les corriger. Facilitez la tâche du maître en lui témoignant du respect et de la confiance, et quand il juge convenable, après avoir sondé les dispositions de l'élève, d'ajourner l'époque de la réception, gardez-vous de blâmer sa sévérité ou de l'engager à revenir sur sa détermination; vous chargeriez ainsi votre conscience d'un acte criminel. Ajournez d'un an, de plus, s'il le faut, l'époque où le catéchumène sera reçu dans l'église, lors même qu'il aurait atteint l'âge réglementaire et qu'il aurait suivi les leçons avec zèle et avec une constante assiduité. |
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