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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURA propos d'éducation Les fragments suivants ont été retrouvés dans les papiers d'une mère de famille, morte il y a quelques années. Ce sont de simples notes écrites, sans aucune intention de publicité. Nous les insérons dans notre journal en leur laissant leur forme primitive. L'autorité s'exerce par l'attitude, l'exemple et les directions de vive voix. Elle se puise pour être efficace: 1° Dans le sentiment profond et recueilli de la sainteté de l'oeuvre chrétienne; il faut vivre en présence de cette grande pensée que nous avons en nos enfants des existences à préparer, des âmes à former pour l'éternité, des fleurs délicates qu'un souffle inopportun peut priver de quelques-uns de leurs ornements. 2° Dans le respect que nous saurons inspirer a nos enfants. 3° Dans la conviction dont nous chercherons à pénétrer notre enfant, que nous voulons son bien, qu'il sera compris, qu'on fera la part de ses impressions, qu'on mesure les obligations imposées à ses forces, que l'on a confiance en lui, que ce qu'il y a de raisonnable et respectable en lui sera traité avec raison et respect, que nous serons pour lui une ancre contre le flot des tentations, une main tendue pour franchir les précipices et que nous ne cherchons pas à l'entourer d'obstacles par nos défenses. Ainsi puisée à sa véritable source, l'autorité sera forte, en même temps que douce, sereine et susceptible de se plier aux différentes circonstances. L'humeur des enfants ou même leur rébellion ne pourront en altérer ni la paisible fermeté, ni le calme rassurant. Quand l'autorité a de son côté la raison, la sagesse, la juste mesure, que lui importe d'être méconnue: elle ne s'étonne pas des résistances, elle s'attend aux difficultés sans cesse renaissantes; fermement établie dans les profondeurs d'une âme habituellement recueillie sous le regard de Dieu, elle fait face gaiement à l'opposition et subjugue celui qui voudrait se soustraire à elle par la dignité de son attitude et de son langage. Il faut cultiver la dignité, mais elle n'est réelle que si elle vient du dedans... L'éducation... oeuvre d'attente, de patience... attente dans la patience, attente dans l'ignorance, attente dans la prière. Le cultivateur qui a jeté sa semence en terre attend aussi dans la patience, dans l'ignorance du succès de ses travaux. S'il ne se soumet pas à cette loi, il s'expose à perdre le fruit de ses peines; s'il va regarder le grain semé, il risque de le faire périr. Dans les âmes, semons aussi, mais, comme le cultivateur, attendons, ne remuons pas la terre. La manière dont Dieu agit avec nous doit être le modèle de notre méthode éducatrice envers nos enfants, réfléchissons-y! Quand est-ce que l'enfant a le plus besoin de notre patience, de notre amour? N'est-ce pas alors qu'il les exerce?... Jésus a dit: Ce ne sont pas ceux qui sont en santé qui ont besoin de médecin: je suis venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus... Savoir attendre l'enfant: dans les leçons, dans la vie... lui laisser le temps de venir lui-même. L'impatience n'est-elle pas au fond de nos mauvais procédés? N'est-ce pas une erreur que de confondre en un seul tout l'obéissance et la souplesse de la volonté? Le même enfant peut vouloir obéir très consciencieusement à son devoir et ne pas se lever de suite sur l'ordre de fermer la porte: le taxerons-nous de désobéissance?... Puiser notre force dans le secours de Dieu (cela va sans dire), mais aussi dans le travail contre nous-mêmes (EPH. 6, 11 et suiv.) Se préparer dès le matin aux contrariétés, aux difficultés, alors une partie du travail se trouvera déjà faite et elles seront beaucoup plus vite vaincues. Il ne faut être ni trop loin d'eux, ni trop près, ni toujours avec eux, ni toujours loin d'eux. Leur donner le sentiment qu'on veut leur bien et que l'on poursuit leur bonheur sans s'occuper d'eux constamment. Il faut que notre présence au milieu des enfants soit productive, bienfaisante, autrement autant vaut rester loin d'eux. Il faut que nous apportions dans leur existence les éléments qui leur manquent, la prévoyance, la prudence, l'activité, la sagesse, et cela pas autant pour les leur recommander en paroles qu'en les possédant à leur place et les faisant pénétrer en eux par nos habitudes et notre exemple. Ce n'est pas avec l'entêtement que l'on élève les enfants ou que l'on agit sur son prochain: on n'aboutit qu'à se faire du mal à soi-même; la fermeté est autre chose... Dans l'étude, chercher à donner aux enfants le sentiment qu'on leur apporte un secours et un appui plutôt qu'une ride et un joug... Les laisser faire par eux-mêmes tout ce qu'ils peuvent; puis, lorsqu'ils sont arrêtés, leur indiquer du doigt la route plutôt que les prendre par la main pour les y faire marcher. Ne jamais suivre son propre mouvement; lorsque l'enfant vous ennuie par des questions répétées ou une façon désagréable, ne pas le lui faire sentir par un propos rude ou aigre; il faut penser qu'il n'a pas lui-même la pleine conscience de ce qu'il fait et qu'il ne peut mesurer l'ennui qu'il vous cause. Ce sont les fautes d'intention qui demandent les plus fortes réprimandes et les habitudes qu'il est nécessaire d'empêcher; mais qu'au bout de la journée, l'enfant vous ait plus ou moins ennuyé, il n'en est souvent pas plus coupable. C'est, il est vrai, un exercice de patience... Ne jamais menacer d'une chose que l'on ne veut pas ou ne peut pas faire; mais, lorsqu'on a menacé, exécuter, quitte à profiter de l'expérience pour une autre fois si l'on s'est trompé. |
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