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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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(Sans titre)

Une chose qui m'attriste profondément, c'est lorsque je rencontre ces enfants à la fois insatiables et blasés, qui, après s'être occupés plusieurs jours à l'avance de la fête qu'on leur a promise, après s'être même fort agités par l'impatience de s'y rendre, n'y apportent cependant qu'une physionomie impassible, et souvent dédaigneuse. Quelle plus jolie fête à offrir aux enfants qu'un arbre de Noël! Si, dans ma jeunesse, on nous eût accordé ce plaisir, je ne dis pas une fois par an, mais tous les cinq ans, je me figure notre joie, nos transports mais cette mode n'ayant point encore été introduite dans notre pays, on nous contentait à moins de frais. Aujourd'hui on l'a naturalisée au point d'en abuser. Ce n'est plus un arbre solennellement offert par la grand'mère à toute une famille, mais ce sont des arbres à tout propos, au point qu'on entend les enfants se demander: Combien as-tu eu d'arbres, non pas cette année, mais cette semaine; il n'est même pas rare que dans la même soirée un enfant aille dans deux maisons différentes jouir de ce divertissement, si toutefois c'est encore pour lui un divertissement . . . . J'ai entendu dernièrement un jeune garçon dire d'un ton de mauvaise humeur: «Toujours et toujours des arbres, c'est ennuyeux. Qu'est ce qu'on y voit? Des bougies et des bonbons, cela ne varie jamais.» J'assistais l'année dernière à un arbre donné en l'honneur d'une petite fille de trois ans, toutes ses compagnes étant à peu près du même âge. En voyant leur agitation, en entendant leurs cris joyeux, je pensais combien la nuit serait mauvaise pour des enfants ainsi excités, et je me demandais, si ces petites créatures n'escomptaient pas, aux dépens de leur santé, le plaisir beaucoup mieux senti qu'elles auraient pu trouver plus tard dans une semblable fête? Cette dernière réflexion m'était suggérée par l'air ennuyé de quatre ou cinq petites filles de sept à huit ans qu'on avait adjointes à la troupe: «Vous ne paraissez pas vous amuser beaucoup, dis-je à l'une d'elle. - Oh ! j'ai déjà tant vu de ces sapins, me répondit-elle; d'ailleurs celui-là est bien petit, et il n'y a pas de beaux joujoux.» Au bout de quelques instants, ces objets, dédaignés avant d'être possédés, furent détachés des branches du sapin et distribués à la petite société. Les grandes filles, c'est-à-dire celles de sept à huit ans, eurent leur part, et je pensais qu'à leur âge j'aurais été ravie, si l'on m'avait offert ces jolis carnets, ces charmantes ménagères; quant à elles, après avoir reçu d'un air froid leur cadeau et remercié avec politesse, elles se groupèrent dans une embrasure de fenêtre près de laquelle je les suivis: «Changeons, veux-tu changer,» voilà les paroles que j'entendis sortir de toutes les bouches à la fois. Aucune n'était satisfaite de ce qui lui était échu, elle l'avait à double, à triple; c'était ennuyeux, on donnait les mêmes objets partout, chacune glissa d'un air plus ou moins mécontent son cadeau dans sa poche et elles se mirent à causer.









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