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Les lectures de nos enfants

On lit tant de nos jours que le choix des lectures est un point important en matière d'éducation. Le journal, le roman, avec quelques livres classiques et religieux, voilà ce qui alimente les lectures dans l'immense majorité des cas, à la ville et à la campagne, chez le riche et le pauvre, dans la ferme et dans le château. Le roman, surtout, est dévoré partout. C'est lui seul que bien des lecteurs, surtout bien des lectrices cherchent dans le journal; c'est lui qui remplit les bibliothèques communales et les cabinets de lecture, où il est presque seul demandé. En cela comme dans le reste, les enfants imitent les grandes personnes et surtout leurs parents. De même qu'aux yeux de plus d'un jeune homme, être émancipé, c'est être libre de passer ses soirées au cabaret ou au café du coin, aux yeux de plus d'une jeune fille, Ia liberté, une liberté importante et impatiemment désirée, c'est de pouvoir lire et relire à son aise les romans en renom. Or, parmi ces romans, il en est de bons et de moins bons, de passables et de médiocres, il en est aussi de mauvais et de détestables, et ce ne sont ni les moins nombreux, ni les moins recherchés. Aujourd'hui, le scandale étalé sur une feuille de papier et délayé durant tout un volume, se vend comme du sucre; il enrichit son auteur et empoisonne impunément d'innombrables lecteurs. L'ordure est devenue un genre littéraire. Sous le nom de roman réaliste, le roman ordurier s'insinue partout et rejette dans l'ombre le roman honnête, flétri du nom d'idéaliste. Pour un peu, les auteurs de romans infects se décerneraient à eux-mêmes un brevet de haute moralité; ils se vanteraient de révéler au monde un nouvel évangile. C'est l'accomplissement littéral des paroles d'Esaïe (5.20): le bien est appelé mal, le mal bien.

En présence de cette situation, vous veillerez, chers amis, sur les lectures de vos enfants. Vous éloignerez d'eux les livres corrupteurs aussi résolument que s'il s'agissait d'un pistolet chargé ou d'une fiole de poison. Vous-mêmes, si vous m'en croyez, vous ne lirez point de tels livres, à moins qu'un devoir positif ne vous appelle un instant à manier ces poisons de l'âme pour en constater et en prouver à d'autres le danger; et dans ce cas, vous aurez soin de prendre les précautions voulues pour vous préserver de leur virus et n'être en scandale à personne.

Chose triste à dire, même dans les maisons les plus respectables, on voit quelquefois figurer côte à côte sur les rayons de la bibliothèque les meilleurs livres et les pires. II suffit cependant d'un seul de ces derniers pour faire un mal incalculable. Supposez qu'il s'agisse d'un de ces livres qui innocentent le vice en le couvrant de fleurs, souillent l'imagination et jettent le désordre dans les sens. Supposez que ce livre, trouvé dans votre bibliothèque, tombe à votre insu entre de jeunes mains et soit lu à la dérobée. Il pourra causer un irréparable scandale. Vous ne l'auriez pas voulu, sans doute, et vous ne vous en douteriez même pas; mais vous n'en encourriez pas moins une responsabilité redoutable du fait de votre coupable imprudence. Il y a, grâces à Dieu, assez de bons ouvrages en tous genres, il y a même assez de romans estimables pour que vous ne vous exposiez pas en admettant chez vous un livre corrupteur à une aussi tragique aventure que l'empoisonnement d'une imagination et qui sait? peut-être d'une conscience, peut-être d'une vie désormais flétrie dans sa fleur. Croyez-moi, chers amis, si nous avons souci de l'âme de nos enfants, établissons un cordon sanitaire autour de leurs lectures... et des nôtres aussi, car ils ne comprendraient pas que nous leur interdissions de lire ce que nous lirions nous-mêmes chaque jour.

Il ne suffit pas d'éloigner les mauvais livres de nos enfants, il faut encore que nos enfants apprennent à s'éloigner d'eux. Tôt ou tard, les mauvais livres viendront au-devant d'eux, ils leurs seront offerts, que dis-je, on leur en offrira peut-être à notre insu dans le temps même où ils sont écoliers, habitent sous notre toit et sont soumis à notre surveillance. Puisque les mauvais livres solliciteront nos enfants une fois ou l'autre, prémunissons ceux-ci contre leurs séductions; empêchons-les d'y prendre goût en leur inspirant de bonne heure, avec l'horreur de la souillure, l'amour du bien, du juste et du sublime. Prévenir le mal est toujours plus facile que de le guérir. Prévenons le fléau des mauvaises lectures en faisant aimer à nos enfants celles qui sont bonnes.

Le meilleur moyen de combattre les lectures malsaines, c'est de former des lecteurs qui y répugnent. La méthode préventive est ici la plus efficace. Donnons à nos enfants une éducation chrétienne, forte, austère. Eloignons d'eux l'oisiveté, les rêveries vides et vagues; faisons-leur un saint idéal de devoir et d'amour, rattaché à Dieu, le bien et l'amour suprême; comme l'Evangile, ne craignons pas de mettre la croix devant eux; nourrissons-les de lectures fortes et honnêtes, et nous les verrons détourner d'eux-mêmes les lèvres de la coupe empoisonnée que leur présente la littérature licencieuse. Cette littérature, c'est l'absinthe de l'âme. Lorsqu'on y a pris goût, il est plus difficile de revenir à des lectures saines. Elles paraissent fades, comme le pain et la viande au malheureux qui a fait abus des liqueurs fortes. Persuader aux enfants qu'ils sont nés pour le devoir et non pour le plaisir, c'est le but que nous devrions poursuivre en éducation.









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