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La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Amour sanctifié

Pour que l'âme de l'enfant se développe, il lui faut, avant tout, une mère qui vive continuellement avec lui en la présence de Dieu.

Vivre en la présence de Dieu, c'est vivre dans la vérité, dans la charité, dans la joie. Dieu est la vie de l'âme humaine et la source de son bonheur dès sa plus tendre enfance. Seulement, il faut que l'enfant voie Dieu au travers de sa mère pour qu'il puisse le comprendre, c'est à elle à le lui révéler avec tant d'évidence et tant de douceur que son âme s'attache à l'idée d'un être supérieur et parfaitement aimable, et s'y fixe à toujours.

Dieu est amour et l'amour maternel peut et doit être le reflet de l'amour divin, s'il veut être une source où s'alimente la vie spirituelle de l'enfant. On se trompe gravement lorsqu'on croit que le très jeune enfant ne distingue pas entre amour et amour, qu'il lui suffit d'être aimé d'une manière ou d'une autre, ou même soigné et pourvu de ce dont il a besoin, pour qu'il soit parfaitement satisfait. De ce qu'il ne raisonne pas ses sentiments et ses sensations, nous concluons que sensations et sentiments passent inaperçus et sans laisser de traces dans son âme. Insensés que nous sommes! Parce que l'humidité qu'exhale la terre ne nous est pas d'abord visible sous la forme d'un nuage, en est-elle moins dans l'atmosphère? La nature ne perd aucun atome; elle les transforme éternellement et l'âme perdrait ses expériences et ses pensées? Non, elle aussi les recueille et les transforme une à une, et plus haut que ce monde nous comprendrons ce qu'elle en a fait.

Une étude sérieuse de deux générations m'a amenée à la certitude que l'enfant subit, avec une extrême sensitivité, l'influence des autres durant ses premières années. Les affections dont il est objet le façonnent surtout à leur image. Habituez l'enfant à un amour d'instinct, ne l'aimez que parce qu'il est os de vos os, chair de votre chair, et au bout de la troisième année vous aurez un enfant égoïste, impérieux, gourmand et froid de coeur, même s'il est caressant. Vous voudrez lui enseigner alors l'obéissance, le respect pour vous, certains égards pour les autres, la douceur, mais vous n'y parviendrez guère, et comme vous aurez peut-être un nouveau-né ou trop d'occupations pour vous occuper beaucoup de lui, les liens qui vous unissent iront se relâchant dans la proportion où diminueront les soins corporels que vous aurez à prendre de lui. A dix ans une espèce d'enfant émancipé qui vous regardera à peine; à seize ans vous aurez l'étranger qui ne vous regardera plus du tout et subira avec infiniment d'impatience le joug de votre autorité, que vous lui imposerez comme le seul moyen qui vous restera pour le retenir à vous.

Ah! elles sont affreuses les années qui suivent seize ans, lorsque l'enfant n'est pas lié par des liens spirituels à celle qui lui a donné la vie. La frêle nacelle s'en va à la dérive et une morne douleur s'empare de la mère. Elle sent qu'elle n'a pas su tendre, dans le temps convenable, les milliers de fils qui devaient l'unir éternellement à son enfant. Elle sent peut-être qu'elle possède le gouvernail et la boussole qui manquent à cette âme qui erre; elle se sent puissante pour la sauver, mais elle ne sait plus par où
l'atteindre, par quoi la lier, partout elle ne trouve qu'une surface froide, polie et dure comme le marbre.

Pauvre mère! ce n'est plus le moment d'agir directement sur ton enfant. Il faut des habitudes de tendresse et de confiance, vieilles de seize années, pour influer à cet âge sur la conduite et sur l'existence de l'adolescent. Aussi qu'y pourrais-tu? Confie-le à Dieu. Prie pour lui, des dernières profondeurs de ton âme, Celui qui peut encore le sauver et réparer les dégâts causés par ton amour insensé. Mais, hélas! combien faudra-t-il de chutes avant que l'heure de la rédemption ait sonné pour lui? Ah! tu croyais que l'instinct maternel suffirait... Pauvre mère!

Il suffit à l'animal pour élever son petit; il ne suffit pas pour que le fruit de tes entrailles devienne l'image du Créateur et la joie de ton coeur. Pour que ton enfant devienne ton bonheur, il faut que dès l'abord tu l'aimes saintement. Tu peux chérir ce ravissant petit corps que tu lui as donné; tu peux l'entourer de mille soins et de mille délicatesses; mais avant tout, tu dois aimer des meilleures forces de ton coeur cette étincelle de vie, que l'Eternel a soufflée en lui, et ton regard doit faire comprendre à ton nourrisson que c'est sa petite âme qui est ton véritable trésor. Regarde dans les yeux de ton enfant, fouille au fond de son coeur, et tu auras bientôt un sourire qui te dira que ce coeur bat pour toi et que cette âme comprendra bientôt la tienne.

Ne sois pas prodigue de caresses, mais que tes yeux parlent toujours d'amour et de paix à ton enfant, qu'ils veillent sur lui comme le soleil de mai veille sur la terre, en la réchauffant sans la fatiguer jamais. Ce regard d'amour, de paix et de joie, si tu savais ce qu'il est pour cette petite âme! C'est la voix par laquelle ton âme lui parle; c'est une harmonie divine qui l'appelle à la vie et l'invite, par la confiance, à entrer dans l'existence.

Et ce regard, si ton enfant le retrouve pendant trois années consécutives, le retrouve toujours en toi, crois-moi, ce regard deviendra un lien entre vous, un lien fort comme la mort, si tu le protèges. Car l'âge, qui affaiblit l'empire des caresses, centuple au contraire la puissance de la sympathie maternelle.









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