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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Quelques conseils sur l'éducation

Je me suis dit quelquefois en entendant des hommes parler à des femmes de leurs devoirs d'épouses et de mères : "Qu'en savent-ils?" Vous ne pourriez pas en dire autant de moi. Je viens vous parler de choses que je connais. J'ai une nombreuse famille, de jeunes enfants ; je sais quelque chose de la difficulté, des peines, des soucis de l'éducation. C'est parce que je suis au courant des devoirs et des épreuves de la maternité que je sympathise si profondément avec les mères et que je voudrais essayer d'alléger leur fardeau en leur donnant quelques conseils pratiques.

Je pense que vous conviendrez toutes avec moi que nous avons quelque chose à faire pour élever nos enfants. Personne ne voudrait soutenir qu'une mère a raison lorsqu'elle laisse grandir les siens sans discipline et sans éducation d'aucune sorte. Quelle sorte d'éducation doit-elle leur donner? voilà la question ; et cette question en soulève une autre qui doit être résolue la première : A qui nos enfants appartiennent-ils? à nous, ou à Dieu ? Sur ce point, pas de discussion possible. Des parents chrétiens n'hésiteront pas à reconnaître qu'ils ont reçu leurs enfants de Dieu. Leur premier soin, après leur naissance, a été de les lui présenter, et de prendre l'engagement de les élever pour sa gloire. Mettez-vous donc bien dans l'esprit, mères chrétiennes, que vos enfants appartiennent non à vous, mais à Dieu, qui vous les a confiés pour que vous les éleviez, et que vous les éleviez pour lui. Cette pensée, constamment placée devant vos yeux, sera votre meilleur guide dans l'éducation de vos enfants.

Votre responsabilité à cet égard est fondée:

1° Sur la parole de Dieu, et sur l'ordre qu'il a établi. Dans l'Ancien et dans le Nouveau Testament, l'obligation des parents d'élever leurs enfants pour Dieu est proclamée dans les termes les plus exprès et les plus solennels.

2° Sur les rapports naturels entre les parents et les enfants ; les parents sont aussi complètement que possible, les gardiens, les directeurs, les surveillants de leurs enfants. La faiblesse, l'impuissance de ceux-ci quand ils viennent au monde, les met absolument en leur pouvoir et à leur merci. Les pauvres petites créatures ne peuvent que se laisser conduire comme leurs parents veulent les conduire, que recevoir physiquement, intellectuellement, spirituellement, le développement que leurs parents veulent bien leur donner ou leur laisser prendre; et c'est en général pendant cette première période d'ignorance et d'incapacité que la direction et l'élan sont imprimés à leur vie future. Le proverbe dit : La main qui berce l'enfant gouverne le monde, et le proverbe dit vrai. Le monde n'est si mal gouverné que parce que les mères ne savent pas élever leurs enfants. "C'est de mères surtout que la France a besoin," disait un jour Napoléon; et maintenant encore, ce qu'il faut, en France et partout, ce sont des mères judicieuses, capables, compétentes, des mères chrétiennes, comprenant toute leur responsabilité vis-à-vis de Dieu et vis-à-vis de leurs enfants, et ne reculant devant aucun sacrifice pour y faire honneur.

3° Notre responsabilité résulte encore de notre aptitude a remplir une tache que, sans cela, Dieu ne nous aurait certainement pas donnée. L'éducation dont la Bible impose le devoir à tous les parents sans exception, est une éducation morale ; elle consiste à inspirer aux enfants l'amour de la bonté, de la vérité et de la justice; à leur enseigner la pratique de ces vertus dans toutes les circonstances et dans l'accomplissement de tous les devoirs de leur vie. Il n'est pas une mère, si pauvre, si occupée, si ignorante qu'elle soit, qui ne puisse faire cela, si elle a la grâce de Dieu dans son coeur et si elle s'en donne la peine. L'éducation, ainsi comprise, n'est pas synonyme de l'instruction. Il n'est pas donné à toutes les mères d'instruire leurs enfants, pas plus que de leur assurer des biens et des avantages dans ce monde, mais toutes peuvent les bien élever, les préparer au développement moral, spirituel, et, quand leurs dons naturels s'y prêtent, au développement intellectuel le plus étendu... Qu'aucune mère pauvre ne soit découragée à la pensée qu'elle n'a pas de quoi élever ses enfants, dans le sens ordinaire du mot.

Dieu ne nous demande jamais rien qui soit au-dessus de nos forces. Si nous faisons tout ce que nous pouvons pour bien élever nos enfants, Il pourvoira, jour après jour, àtout ce qui sera, dans la suite, nécessaire à leur développement.

4° Outre la capacité d'élever nos enfants, nous en avons l'occasion. Les gardant près de nous, sous nos yeux en quelque sorte, à toute heure du jour et de la nuit; connaissant les moindres détails de leurs caractères, témoins ou confidents de toutes leurs, joies et de tous leurs chagrins, que de magnifiques occasions n'avons-nous pas chaque jour de les reprendre, de les corriger, de les conduire, de les encourager, selon les circonstances!

5° Enfin nous avons l'influence; une influence irrésistible, à moins que, par une conduite peu judicieuse, nous n'ayons pris à tâche de la détruire. Un petit enfant qui a été bien élevé a une confiance sans limite dans ses parents. Papa ou maman ont parlé; cela suffit; il n'y a pas besoin d'autres arguments. Cette influence, sagement exercée, ne s'use pas; elle devient, pour la nature morale de l'enfant, comme une, atmosphère bienfaisante, favorable à sa croissance et à son épanouissement.

Il me semble que j'entends une mère de famille me dire : Vous avez raison ; j'ai une responsabilité, je la vois, je la sens; j'éprouve un grand désir de bien élever mes enfants. Comment faut-il faire?

Précisons d'abord le sens du mot élever. Il ne signifie pas seulement enseigner. Beaucoup de parents croient que tout ce qu'ils ont à faire pour bien élever leurs enfants est de les enseigner. Ils leur font apprendre le catéchisme, des passages de la Bible, des cantiques, etc., etc. Tout cela est excellent, sans doute, mais il est possible qu'il ne s'y trouve pas une parcelle de cette éducation que Dieu attend de nous et que réclament les c-oeurs de nos enfants. Il arrive même souvent que cet enseignement, qui remplit la tête sans toucher le coeur, éloigne de Dieu et de la piété les enfants, et leur fait haïr, au lieu de leur faire aimer, tout ce qui tient à la religion. On s'étonne souvent que, dans bien des familles pieuses, les enfants semblent avoir plus d'aversion pour la religion et pour les choses religieuses que les enfants de familles mondaines où l'on ne fait aucune profession de religion? C'est parce que les parents instruisent l'intelligence sans faire l'éducation du coeur. Ils enseignent des choses qu'ils ne pratiquent pas eux-mêmes et qu'ils n'ont pas souci de faire pratiquer à leurs enfants. Les enfants ne tardent pas à s'en apercevoir, et apprennent à mépriser la religion de leurs parents et leurs parents eux-mêmes. Mères, pour élever vos enfants, faites vous-mêmes ce que vous leur enseignez, montrez-leur comment il faut le faire, et, à tout prix, assurez-vous qu'ils le font.

... La nature ne se laisse pas corriger par de simples théories. Ce n'est pas avec des mots qu'on arrête son exubérance, qu'on redresse ses écarts. Votre jardinier ne se contente pas de parler; il fixe cette branche là où il veut qu'elle reste; il coupe ce qui lui paraît de trop ; il émonde, il attache, il corrige. Et c'est précisément ainsi qu'une mère doit émonder, redresser, diriger, pousser dans la bonne voie ses enfants, si elle veut qu'ils grandissent pour Dieu et pour la justice. Que c'est difficile! dira plus d'une mère. Ah ! voilà justement ce qui fait que tant de mères échouent dans leur tâche : elles ont peur de la peine! Mais si vous ne prenez pas la peine d'élever votre fils quand il est un petit garçon, il vous donnera beaucoup plus de peine quand il sera devenu un grand garçon. Bien des mères négligentes, pour épargner leur peine, on laissé leurs enfants livrés à eux-mêmes, et un enfant livré à lui-même fait le plus souvent, tôt ou tard, honte à sa mère.

(A suivre).









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