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Les mauvaises habitudes
Le mensonge: «Maudit vice», a dit Montaigne; cette appréciation n'est pas trop sévère et nous la confirmons pleinement.
Le manque de bonne foi et de délicatesse: C'est surtout au milieu des libres ébats que cette disposition se révèle; l'enfant qui triche au jeu doit être sévèrement repris et corrigé.
La faiblesse de volonté: On l'a dit: «Le pire des caractères est de n'en point avoir». Celui qui manque de volonté, - homme ou femme, n'importe, - risque de descendre dans les plus profonds abîmes du mal, et une fois qu'il s'y trouvera plongé, il n'aura pas la force d'en sortir. - La piété ne peut pas jeter de racines dans des âmes sans énergie; - Jésus l'a dit sous une forme frappante: Le royaume des cieux est forcé et ce sont les violents qui l'emportent.
La gourmandise: Il faut faire réfléchir les enfants sur l'état d'avilissement auquel ce défaut conduit; les parents doivent se tenir pour avertis que s'ils ne parviennent à le déraciner, ils verront se développer plus tard tous les péchés de la chair dont la gourmandise est le plus précoce. Le petit garçon qui dépense follement son argent à des gâteaux, risque fort de devenir plus tard un ivrogne et un débauché.
La légèreté: La jeunesse est vive, facile à émouvoir, facile à changer d'idées et de préoccupations. Qui pourrait s'en plaindre? Une semblable disposition du caractère nous charme souvent et se présente peut-être comme une condition de santé, à cause de la faiblesse de l'organisme pendant les premières années. Un enfant très sérieux me fait l'effet de ces fruits trop hâtifs qui n'acquièrent jamais toute leur saveur: il a beaucoup de chances de devenir plus tard un être triste et malheureux.
Cependant il faut lutter contre la légèreté dès qu'elle prend des proportions inquiétantes, - quand, par exemple, elle ne diminue pas avec les années ou qu'elle ne cède pas la place, pendant les heures d'étude, à l'application et aux efforts soutenus.
Habituez de bonne heure l'enfant à réfléchir et développez en lui l'esprit d'observation. Ne craignez pas de le laisser se compromettre quelquefois par un peu d'étourderie; les petites punitions qui en seront la conséquence naturelle, serviront utilement à le corriger; il comprendra fort bien leur signification et prendra ses précautions pour les éviter à l'avenir.
L'amour du plaisir: Ne heurtez pas de front ce penchant, car il est naturel au coeur de l'homme; efforcez-vous de le restreindre dans de justes limites. Faites en sorte que l'enfant ne rencontre pas sur sa route trop d'occasions de s'y livrer. Ne vous ingéniez pas, comme certains pères et certaines mères, à multiplier les amusements outre mesure. «Le plaisir, a dit un moraliste, Joubert, doit être le sel de la vie; prenez garde qu'il n'en devienne l'aliment.» Donnez le goût des divertissements les plus simples et les plus ordinaires, selon cet autre précepte tout aussi vrai: «Le plaisir est comme les montres; ce sont les moins compliquées qui se dérangent le moins.»
Soyez heureux des petits mécomptes qui arrivent de temps à autre. Si la pluie contrarie une promenade, si quelque indisposition ajourne une fête, ne le regrettez pas trop et n'imitez pas des mères peu clairvoyantes qui s'en affligent autant et plus que leurs enfants. Les mécomptes sont une bonne fortune dans l'éducation et contribuent pour leur part à combattre les trop grands attraits du plaisir.
La colère: Quand l'enfant s'emporte, ne vous fâchez pas: votre autorité en serait compromise; opposez à la colère le calme et, s'il le faut, le dédain.
L'amour-propre: Faites ressortir, dans l'occasion, tout ce que ce défaut a de condamnable et apprenez aux enfants à s'humilier devant Dieu de leurs imperfections et de leurs misères.
L'égoïsme: Cherchez à le détruire en le remplaçant par l'amour et l'esprit de sacrifice. Efforcez vous de développer dans le coeur des jeunes gens l'enthousiasme. pour ce qui est beau, pour ce qui est bien. Rendez-les sympathiques à toutes les nobles causes et faites-leur témoigner cette sympathie, non par de simples paroles, mais par des actes de dévouement. Si la charité de Christ est en vous, elle s'éveillera facilement chez ceux qui vous sont confiés, car «les âmes s'allument comme des flambeaux».
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