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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Le pasteur et la mère

Un petit enfant venait de mourir. Sa mère était à l'hôpital, fort malade. On me pria de lui annoncer, avec grands ménagements, cette nouvelle. Il le fallait, car dévorée d'une fiévreuse inquiétude! mais incapable de quitter son lit, elle demandait à grands cris de s'en aller, afin de revoir et de soigner son enfant, qu'elle croyait encore vivant. Je m'approchai de son lit en demandant l'assistance du Seigneur. Après une salutation respectueuse, elle me dit:

- Je suis mieux, bien mieux; je veux m'en aller demain!

- Et pourquoi si tôt?

- Parce que mon enfant est malade, très malade, et je veux le voir!

- Votre cher petit est en d'excellentes mains; votre présence n'ajoutera rien aux bons soins qu'il reçoit. Ne vaut-il pas mieux attendre que votre rétablissement soit plus complet?

- Je suis si inquiète!

- Votre enfant est entre les mains de Celui qui l'aime encore plus que vous ne l'aimez; ne pouvez-vous pas le lui confier?

- Le bon Dieu veille sur nous, je le sais.

- Oui, et nous pouvons regarder ces chers enfants qu'il nous confie, comme un dépôt que Dieu met entre nos mains; mais est-ce qu'un dépôt ne doit jamais être redemandé?

- Ah! mais il faut le rendre aussitôt que Celui qui nous l'a confié le veut.

- Précisément. L'année dernière, un de mes amis me confia son argenterie. Il revint au bout de quelques mois, et me dit: je viens reprendre mon bien. Que lui ai-je répondu?
Croyez-vous que je lui aie dit: Non pas, je l'aime trop, votre argenterie. Je la garde...

- Non, certes; puisque ce n'était qu'un dépôt, vous l'avez rendue de suite.

- Sans doute! Eh bien! quelquefois le Seigneur ne dépose un petit être chez nous que pour peu de temps. C'est sa propriété qu'il nous confie, et quand il nous la reprend, devons-nous en être étonnés?

- Non, nos enfants lui appartiennent.

- Et s'il vous redemandait, à vous, celui qu'il vous a confié?

- Il faudrait se soumettre.

- Le pourriez-vous?

- Je l'espère.

- Ensuite, nous savons combien est beau le ciel qu'il prépare pour les petits enfants qu'il reprend. Ecoutez un peu ce qu'il nous en dit dans la Bible: «Laissez venir à moi ces petits enfants et ne les empêchez point, car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent», et dans ce lieu de bonheur il n'y a ni cri, ni travail, ni deuil, ni nuit, ni angoisse, ni péché. Dieu a essuyé toute larme de leurs yeux, et Jésus est leur berger!

- Oui, je sais qu'ils sont heureux.

- Bien heureux.

- Oui.

- Ecoutez. J'étais une fois auprès d'une mère, le lendemain de la mort de sa fille. L'enfant avait connu le Seigneur Jésus, et était mort dans sa paix. La mère me dit, à travers ses larmes: «Je suis bien plus tranquille aujourd'hui sur le sort de mon enfant, que je ne l'étais il y a six mois. A cette époque, elle était à l'étranger, et je ne pouvais penser sans frémir aux dangers auxquels elle pouvait être exposée; aujourd'hui, je sais qu'elle est à l'abri de tout mal, et pour l'éternité!»

- N'avait-elle pas raison, cette mère?

- Mais oui... Mais mon enfant?...

Son regard devenait inquiet. Je baissai les yeux.

- Mon enfant!... répéta-t-elle.

- Le Seigneur en prend soin!

- Est-ce qu'il est mort?

- Oui.

Pauvre mère, quelle explosion de sanglots! Elle me prit la main, la serra, la retint sur son coeur, l'arrosa de larmes.

- Je veux le voir, ce cher petit!

- Non, chère amie, vous ne pouvez pas le voir.

- Pourquoi ne me l'a-t-on pas dit à temps?

- Vous étiez trop malade.

- Quand est-il mort?

- On ne m'a pas dit l'heure.

- Merci de me l'avoir annoncé!

Puis elle pleura, cria presque, et ensuite sa tête glissa, comme anéantie, sur son oreiller.

J'arrosai son front d'eau de Cologne, lui répétant de temps en temps un verset de la Bible:

«Que votre coeur ne se trouble point, ne craignez point », dit Jésus...

«Je ne te laisserai point, je ne t'abandonnerai point.»

«Venez à moi, vous tous qui êtes travaillés et chargés, et je vous soulagerai...»

«Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi...»

«Je t'ai aimé d'un amour éternel», dit le Seigneur!

Alors, revenant à elle, elle reprit ma main et la tenant contre sa joue, commença d'une voix faible et plaintive un espèce de chant d'adieu à son enfant.

De ma vie je n'ai entendu quelque chose de si touchant.

- Mon pauvre petit! disait-elle; pourquoi es-tu parti? Pourquoi n'as-tu pas attendu ta mère? Oh! pourquoi n'as-tu pas attendu ta mère? Oh! pourquoi n'es-tu pas venu me prévenir que tu allais me quitter? Pourquoi ne m'as-tu pas dit adieu?

- Mon pauvre petit!

- Un baiser! oh! que j'aurais voulu te donner encore un baiser! Que n'ai-je à t'embrasser, t'embrasser une fois, une seule fois, une dernière fois! Que n'ai-je pu te donner un baiser, un dernier baiser avant de partir!

Mon pauvre petit!

Tu es parti! tu as quitté ta mère! tu es Là-Haut? Garde-moi une place auprès de toi! Je veux venir; oui, bientôt. Ta mère te suivra! Appelle-la, oui, appelle-la!

- Mon pauvre petit!

- Tu m'as fait tant souffrir; et je t'en aimais doublement! Je n'ai pas joui de toi; non, je t'ai à peine vu. J'ai tout souffert en vain! Pourquoi m'as-tu quittée, quittée sans un dernier baiser? Appelle-moi bientôt auprès de toi!

- Mon pauvre petit!

- Jésus, qui a recueilli l'enfant, prépare aussi une place pour la mère, si elle veut le suivre, dis-je enfin.

Puis nous priâmes.

- Merci, me dit-elle, merci! Oh! merci, de ne m'avoir rien caché!

Elle se rétablit. Ce fut un cruel moment que celui où elle rentra chez elle, et trouva le berceau vide. Mais elle sut vivre, par la foi, avec son enfant et avec Jésus.









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