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La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Eduquer les filles pour l'avenir

Ne prétendons pas enseigner la modestie, la soumission, l'humilité, la franchise, l'amabilité, la persévérance, l'activité, l'ordre si ces vertus sont encore à l'état de projet chez nous. N'espérons pas triompher de l'égoïsme, de la colère, de l'obstination, de la gourmandise, du laisser-aller chez les autres si ces vices et ces défauts sont à l'état de flagrantes réalités dans nos propres caractères. Et ici qu'il me soit permis d'attirer l'attention des mères sur la nécessité de faire comprendre, de bonne heure, aux jeunes filles l'importance qu'elles doivent attacher, en vue de l'avenir, à triompher de leurs défauts avant que le moment soit arrivé dans lequel Dieu et les hommes leur demanderont d'en triompher chez les autres. La jeune personne comprend aisément ce qui concerne l'avenir. Pour peu qu'on porte son attention de ce côté, elle le pressent et elle y pense avec serieux et gravité.

Sachons profiter de cette heureuse disposition pour assurer, dans les limites de notre pouvoir, une utilité positive à ces années qui les séparent du moment où leur responsabilité deviendra immédiate et inaliénable.

S'il y a beaucoup de dangers à parler aux jeunes filles d'un mari, il n'y en a aucun à les entretenir d'enfants à élever, de devoirs maternels à accomplir au profit de tout être moins âgé qu'elles. Ne nous y trompons pas en préparant nos filles à être de bonnes mères, nous les préparons à être de bonnes épouses.

Si elles ne se marient pas, c'est dans l'humanité qu'elles chercheront leur famille.

Une femme qui comprend à quelque degré l'amour maternel ne sera jamais inutile ici-bas, et mieux elle le comprendra, plus sa vie sera douce et remplie selon son coeur. Si nous voulions être justes, nous reconnaîtrions que l'amour conjugal n'atteint sa parfaite beauté qu'alors qu'il s'est enrichi des caractères de l'amour maternel, de cet amour qui espère, qui supporte, qui pardonne tout, et qui ne confond jamais le coeur qui se confie en lui.

L'amour maternel, c'est l'instinct de la charité chrétienne, divine.

A huit, à dix ans, ce n'est pas trop tôt pour réveiller dans les enfants l'idée de chercher leur bonheur dans un joyeux dévouement aux autres. Apprenons-leur à remplir leurs devoirs envers leurs cadets, en vue de l'avenir, et si nous leur avons fait comprendre, si nous leur rappelons sans cesse que c'est par l'exemple qu'elles agiront sur eux
avec le plus de succès, la pensée, l'instinct de l'éducation se développera en elles et les poussera à s'élever elles-mêmes. Alors nous verrons ces chères fillettes grandir plus vite que nous comme éducateurs. Elles sont dans l'âge où le coeur n'est pas encore complètement rebelle; aussi en triompheront-elles plus aisément que nous ne triomphons de nos vieux coeurs, déjà si habitués à tout espèce de faiblesses et de misères. Et si la légèreté naturelle à leur âge est tenue en bride par notre vigilance, le triomphe pourra être durable, et alors quelles bonnes, quelles excellentes mères de familles nous livrerons à la génération future! Elles, du moins, éléveront leurs enfants, car elles se seront élevées elles-mêmes; et quel trésor ne posséderont elles pas dans une influence qui s'est exercée dès l'âge de dix ans!

Proposons donc à nos filles le but et veillons à ce qu'elles marquent dans la route qui y conduit, plus fidèlement que nous n'y marchons nous-mêmes. Mettons enfin définitivement de côté cette déplorable habitude de laisser vivre nos enfants dans l'insouciance de l'avenir. L'existence pour eux n'est pas celle de la rose au soleil, du papillon dans les airs, du rossignol dans les bois; l'avenir pour eux, nous le savons bien, c'est l'existence de l'homme telle que Dieu la lui a faite, remplie de joies, d'épreuves, et surtout et toujours de devoirs. Prenons l'enfant du peuple, l'enfant de la classe riche ou celui qui est assis sur les marches glissantes d'un trône, et nous pourrons toujours définir leur avenir: une suite non interrompue de devoirs sérieux, inflexibles, dont l'accomplissement ou le mépris, prononcera irrévocablement, sur la question de leur bonheur ou de leur malheur ici-bas. - Le bonheur ici-bas, comment le définirons-nous et où le trouverons-nous? Il est tout entier dans l'approbation d'une conscience droite et éclairée. Que sont les souffrances que la vie extérieure nous apporte, lorsque dans notre âme règnent la paix et la joie d'une bonne conscience, humblement soumise à Dieu et confiante dans son insondable amour pour l'humanité. Pourquoi donc hésiterions-nous à préparer nos enfants à cette existence, comme si nous pouvions nous tromper? Et pourquoi ne leur parlerions-nous pas de l'avenir? L'avenir n'est-il pas, pour eux comme pour nous, le but de la vie présente.

Ah! si nous n'en parlons pas à nos enfants, la cause en est simple: nous, les parents, nous ne le fixons pas, cet avenir, et pour avoir le droit d'être insouciants dans le présent, nous élevons nos enfants dans l'insouciance de l'avenir. Nous la préconisons comme le plus grand des biens, cette insouciance, qui est de tout âge et qui restera éternellement le côté faible du caractère humain. Si, du moins, elle avait des douceurs réelles, cette insouciance tant vantée, trop vantée, de l'enfance à l'endroit des devoirs sérieux. Mais ne nous y trompons pas. L'enfant apporte en naissant une conscience droite; si nous n'avons pas laissé cette conscience s'endormir, ou si nous ne l'avons pas faussée, elle parle assez haut dans l'enfant pour que l'insouciance dans laquelle il vit, lui procure ce léger malaise que nous éprouvons, nous parents, lorsque nous oublions que le présent doit nous préparer à l'avenir.

J'ai examiné ce fait dans plusieurs enfants et j'ai acquis la conviction que, pour eux comme pour nous, le devoir actuel, accompli en prévision de l'avenir qui les attend, est leur meilleur, leur plus pur bonheur.

Oh! comme leurs petits coeurs jubilent quand ils se sentent sages, sages au point d'être en exemple aux autres, comme une bonne petite mère l'est à ses enfants.









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