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Inquiétudes enfantines

Lorsqu'un homme est exposé à un danger, en proie à la douleur ou à l'inquiétude, il serait cruel d'en rire ou de paraître indifférent à sa souffrance, et cependant, que de parents, dans des circonstances analogues, se moquent de la détresse de leurs enfants et vont jusqu'à les châtier pour avoir manifesté des craintes trop vives. Le danger, dont l'enfant se croit menacé peut n'être qu 'imaginaire, et la douleur qui l'affecte ne provenir que d'une cause puérile, l'angoisse éprouvée, au moment même, n'en est pas moins réelle et demande autant d'affection et de sympathie intelligente, que si l'enfant souffrait sur un lit de douleur.

Avec une tendre sollicitude, interrogez le pauvre petit, et cherchez à découvrir la cause véritable de ses craintes, puis, avec toute l'adresse dont vous êtes capable, faites-lui en comprendre la futilité. Si l'obscurité est pour quelque chose dans ses frayeurs, promettez-lui de n'éteindre la lumière que lorsqu'il sera endormi. Il est probable qu'il consentira de lui-même à s'en passer quelques jours plus tard.

Que la nature vous vienne en aide pour opérer une guérison complète, chez l'enfant. Entretenez-le des fleurs, des arbres, dont la croissance dépend autant de l'obscurité que de la clarté du jour. Parlez des oiseaux et des insectes, qui, eux aussi, ont besoin des ténèbres, pour jouir plus pleinement de leur repos.

Placez le lit à un endroit de la chambre, d'où l'enfant pourra contempler la lune et les étoiles. Puis, les beaux soirs d'été, à la campagne, conduisez-le au jardin, dans les coins les plus obscurs, où vous jouerez tous les deux à une partie de cache-cache. En vous dérobant dans quelque charmille, ayez soin de jeter un appel joyeux, afin que le petit peureux, subitement terrifié par les ténèbres et le silence, ne prenne point la fuite. Votre but est de le familiariser avec l'obscurité, en n'y évoquant que des images riantes. Une fois couché dans son petit lit, l'enfant s'endormira sans crainte des ombres qui l'enveloppent.

Nous nous sommes surtout étendues sur le chapitre des ténèbres, que les enfants semblent redouter si fort, parce que ces craintes ont des effets désastreux sur le système nerveux.

Un enfant sensible a aussi une horreur inexprimable de tout châtiment physique et des gronderies sévères, cette appréhension est nuisible, bien que ses effets soient plus passagers.

Une autre forme de la peur, est la superstition. J'ai vu un enfant de huit ans, pâlir d'angoisse pour avoir brisé un miroir. Son émotion était cependant bien excusable, attendu que sa mère et ses soeurs s'étaient plu, maintes fois, en sa présence, à déplorer les accidents de ce genre, comme devant attirer les plus grands malheurs.

La peur des insectes, des animaux, de l'orage et de bien d'autres choses, encore, est souvent inculquée à l'enfant, par la conduite des grandes personnes, qui, soit par manque d'empire sur elles-mêmes, soit pas ignorance du mal qu'elles commettent, agissent de manière à effrayer les enfants qui les entourent.

La peur est souvent causée, aussi, par des histoires que les enfants entendent raconter par leurs compagnons de classe ou par des bonnes superstitieuses. Mais, ce qui est encore plus déplorable, ce sont les conversations sur les revenants, les voleurs, les désastres sur mer, les incendies, les inondations, etc., conversations dont les effets pernicieux sur l'esprit enfantin sont incalculables. Il ne faut pas oublier qu'un enfant qui, selon toutes les apparences, est occupé ailleurs, entend ce qui se dit autour de lui et qui peut être funeste à son développement.

Jusqu'à ce que l'enfant ait développé son jugement par une certaine expérience, il sera toujours vaincu dans sa lutte contre la peur; il est donc nécessaire de l'aider tendrement, dans cette phase, comme dans toutes les autres, et surtout, l'on ne doit point chercher à l'aguerrir, en le soumettant à des épreuves, qui ne feraient que redoubler ses terreurs.

Un enfant qui éprouve du chagrin est en droit d'attendre la même affection que l'on accorde aux grandes personnes, dans les mêmes conditions. C'est une erreur de réprimer les sanglots qui proviennent d'une telle cause; il est préférable de laisser pleurer l'enfant, à moins que l'on ne puisse le distraire de son chagrin. Il est vrai que nous devons tous apprendre à gouverner nos émotions; mais il n'est point raisonnable d'exiger d'un enfant beaucoup d'empire sur lui-même, il en résulterait un surmenage du système nerveux.

L'inquiétude enfantine peut provenir de plusieurs causes et ne doit point être traitée avec légèreté. Les gronderies ici encore seraient déplacées.

L'on doit toujours veiller, particulièrement, sur ses actions et ses paroles en présence d'un enfant. Ceux qui expriment de vilains sentiments, inspirés par la malice, l'envie, l'hypocrisie ou le cynisme, devant un de ces petits êtres, dont le cerveau est si complexe, si sensible à la moindre impression, commettent un sacrilège. Ils sèment le mauvais grain, dont l'enfant, tôt ou tard, recueillera la triste moisson.

C'est par des récits de bravoure et d'héroïsme, qu'on parvient à inspirer du courage à la jeunesse et, en lui faisant voir le beau dans la vie et dans la littérature, on habitue son esprit aux nobles pensées et son coeur à la vertu.









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