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L'ordre Respect de soi-même

Le prosaïque sujet qui nous occupe aujourd'hui se rehausse immédiatement si nous l'étudions à la lumière de la Parole de Dieu, où les simples mots d'ordre, de grâce, de vêtement reviennent à plusieurs reprises avec l'affirmation que notre corps doit être «le temple du St-Esprit». De là à envisager comme un devoir les soins à apporter à ce corps, à ce «temple», il n'y a qu'un pas. Dès les Proverbes, la description de la femme vertueuse nous frappe comme étant aussi la description de la femme d'ordre.

«Vous laissez ce qui est le plus important dans la loi: la justice, la miséricorde et la fidélité, c'est là ce qu'il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses.» (Matth. 23, 23). Ces mots assignent à notre sujet sa juste valeur.

Vous êtes sans doute des mères trop partisantes de l'ordre pour vous arrêter longtemps à ce dont vous êtes convaincues; mais peut-être est-ce utile néanmoins de réfléchir quelques instants à ce qui sera un jour ou l'autre matière à entretien avec nos propres enfants, nos domestiques ou les jeunes gens dont nous nous occupons, à quelque milieu qu'ils appartiennent.

Certaines de l'importance de l'ordre, nous le sommes peut-être moins des questions de goût et l'envie même nous saisit quelquefois de prendre le contre-pied de certaines femmes du monde qui passent beaucoup de temps à leur toilette. Il peut nous arriver de lancer contre elles des jugements peu charitables, sans nous rappeler qu'à bon droit elles pourraient nous les retourner à l'occasion et nous faire sentir que là où elles font trop, nous ne faisons pas assez et que leur tendance n'est que l'exagération de soins que nous devrions prendre nous-mêmes avec plus de persévérance et de sérieux.

Nous souvenons-nous assez, dans l'affairement de nos vies bourgeoises, que le goût et l'ordre de nos enfants se façonneront très probablement d'après le nôtre. Aimerions-nous laisser cette tâche à d'autres. Nous leur donnons en quelque sorte une «leçon de choses» journalière, personnifiant pour eux, dès le jeune âge, l'élément féminin. Qu'est-ce alors si nous en ternissons ou caricaturons le profil? Serions-nous satisfaites que nos fils cherchassent à retrouver ce que nous sommes dans celles auxquelles ils donneront leur coeur à côté de nous ou après nous? A quoi habituons-nous leurs yeux?

Rappelons-nous que dans un sens ou dans l'autre, il peut arriver que nous les poussions involontairement à prendre le contre-pied de nos actes et à exagérer l'importance d'une chose dont nous ne nous préoccupons pas suffisamment. Le garçon vaniteux on la fille futile ne sont-ils pas parfois une réaction violente causée par la mise négligée de la mère à la maison? Surveillons-nous assez à ce point de vue notre tenue du matin, nos coiffures et nos déshabillés de chambre à coucher?

Demandons-nous, en lisant ce verset: «Faites tout pour la gloire de Dieu» (1 Corint. 10,31) si vraiment les questions d'ordre et de toilette ne peuvent avoir avec ces mots un lien précis? Nous rendons-nous compte que même dans ce domaine tout doit être fait pour la gloire de Dieu? Le fait, qu'en voyant une mondaine ou une femme de moeurs légères se convertir, nous supposons en général qu'elle le prouvera extérieurement par une mise plus simple et moins raffinée, n'en est-il pas la preuve?

Nous devons nous garder de ce qui nous priverait de l'estime de ceux que nous respectons et aimons. Ils s'attendent à ce que nous soyons d'accord avec nous-mêmes et ils ont raison. Nous sommes aux yeux de beaucoup ce que nous paraissons être. Que paraissons-nous? Paraissons-nous ce que nous sommes? Voudrions-nous être ce que nous paraissons? Notre toilette est-elle l'expression de notre âme, d'une âme honnête, modeste, qui ne se recherche point elle-même? Peut-être sommes-nous meilleures que notre apparence? Pourquoi alors nous donner l'air de ce que nous ne sommes pas?... Nous sentirions-nous à l'aise si Christ nous rencontrait? Reconnaîtrait-il à notre extérieur la marque d'un esprit doux et paisible qui lui apparient? Ou verrait-il en nous des créatures cherchant à attirer les regards?

Même si la question nous importe peu personnellement, encore aurait-elle une grande importance par le fait de l'exemple que nous donnons à autrui. Le Seigneur souvent ne nous demande d'autre ministère que celui de l'exemple dans nos familles, nos ateliers, dans la société où nous vivons. Ne risquons-nous pas de faire prendre en dégoût les principes religieux que nous professons, s'ils n'impliquent pas la guerre à la négligence sous toutes ses formes. Si ceux qui nous entourent souffrent de nos désordres, ils risquent d'être par là même éloignés de Dieu. Je me souviens d'une amie me disant combien elle avait hésité à se donner franchement à Dieu, dans la crainte d'être obligée de renoncer à se «mettre bien», ayant sous les yeux la mise surannée de quelques femmes chrétiennes. Il lui fallut un certain temps pour vaincre ce scrupule et pour comprendre que Dieu lui laissait la liberté de s'habiller avec goût. Qui, plus que nos fils, peuvent ressentir ces impressions-là, sans oser peut-être les avouer, de peur de nous faire de la peine ou d'être mal compris? Il faut, si Dieu est un Dieu d'ordre, de vérité, de pureté, que nous cherchions, en tant que disciples, à reproduire extérieurement ces traits de sa nature. Pouvons-nous nous représenter un Jésus à l'apparence négligée, lui qui, par amour de l'ordre, recommandait après la multiplication des pains de ramasser les morceaux qui restaient?

Objecterons-nous le manque de temps, le manque d'argent, le manque de goût, trois excuses que je reconnais pour m'en être servie moi-même trop souvent?

Manque de temps! Si vraiment nous en manquons, faisons comme nous le pouvons, aussi bien que nous le pouvons; il ne nous sera pas demandé davantage. Mais ne pourrions-nous vraiment pas nous réserver le temps nécessaire pour reviser plus souvent nos tiroirs, pour l'entretien plus soigné de nos mains, pour recoudre nos tresses de robes et les bouts de doigts de nos gants, pour renouveler le biais de notre corsage, pour brosser et détacher au fur et à mesure nos vêtements? Tous ces travaux faits régulièrement prennent moins de temps qu'accumulés.

Manque d'argent! Manque de goût! Autres difficultés mais non pas obstacles insurmontables, puisqu'il s'agit, non de briller, mais de ne pas «détonner», de ne pas choquer.

C'est le désordre qui coûte et le manque de goût ne fait pas faire d'économie; une chose ne revient pas moins cher pour être mal choisie. S'il faut renoncer à certaines couleurs d'étoffes pour avoir une teinte plus résistante à l'eau et au soleil, il n'est pas nécessaire de prendre la couleur qui va le moins bien à notre teint ou à notre âge de violer par irréflexion les lois de l'harmonie des couleurs, de choisir une façon de robe ou de chapeau qui «datent». Il ne faut pas suivre la mode de trop loin et oublier l'efficacité des petits changements qui «retapent» une toilette au gré des jeunes qui nous entourent; il faut avoir égard à leur goût et leur faire sentir que, même en ces choses d'une importance secondaire, une femme, une mère, aiment à leur faire plaisir. Evitons à tout prix que nos fils et nos filles éprouvent de la gêne à sortir avec nous.

Ce qui vient au secours des budgets maladifs, c'est le fait qu'il y aurait manque de tact à vouloir sortir de sa position. Plus les ressources sont modestes, plus la mise doit être modeste aussi; loin de désirer que nous les initions, nos amis fortunés nous en seront reconnaissants. Il n'y a rien là qui doive nous humilier. Je ne puis être vêtue, moi qui sors par tous les temps à pied, comme la dame qui fait ses courses et automobile ou en voiture, et si je cherchais à l'imiter, ce serait ma recherche d'élégance qui me vaudrait l'humiliation, et c'est une application inusitée qui découlerait de ce verset: «Quiconque s'élève sera abaissé, et quiconque s'abaisse sera élevé» (Luc 14, 11 ).

Serait-ce le manque de goût qui nous entrave? Affublons les autres, par la pensée, de ce que nous portons nous-mêmes, peut-être cela nous éclairera-t-il. Puis, si cela ne suffit pas, reconnaissons, en toute franchise, notre incapacité et demandons très simplement conseil à qui est plus capable que nous.

Enfin, si nos yeux sont obscurcis pour voir ces choses, demandons à Dieu de nous le révéler et nous les verrons. Une amie me racontait à ce propos comment Dieu lui avait ouvert les yeux d'une façon merveilleuse après qu'elle en avait fait l'objet de prières toutes spéciales. C'était dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres la réalisation éclatante de la promesse de Dieu: «Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui donne à tous, simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée» (Jacques 1, 5).









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