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Jalousie

La jalousie est un sentiment beaucoup plus commun que nous ne le pensons. Ce sentiment existe chez les enfants sensibles et affectueux mais se fait jour surtout dans les natures violentes et passionnées. Dans le premier cas, il produit la souffrance, dans le second il peut amener à des résultats semblables à ceux dont nous parle l'Ecriture, dans les histoires de Caïn et d'Abel, ou dans celle de Joseph vendu par ses frères.
Dans l'enfance ce défaut a le plus souvent une cause extérieure, il est assez facile alors de l'extirper.

Une petite fille de trois ans voyait sa mère occupée à habiller son petit frère, et comme la toilette achevée, elle caressait tendrement le cher poupon, la fillette dit d'un air pincé: Quand les petits viennent, on n'aime plus les grands. Que fit la mère? Elle mit bébé dans son berceau et prenant la fillette sur ses genoux lui dit: Le petit frère est incapable de se servir lui-même, il faut donc que je m'en occupe beaucoup, j'ai fait la même chose pour toi quand tu étais un bébé. Comprends-tu? Oui dit l'enfant, et l'esprit de jalousie la quitta pour toujours.

Mais il y a des mères moins prudentes, et des enfants moins ouverts; s'ils gardent leurs pensées pour eux, elles prennent racine dans leurs coeurs et lorsqu'on s'en aperçoit il est trop tard pour agir d'une manière efficace.

Une fillette de l'aristocratie anglaise était l'objet des soins les plus tendres de la part de ses parents et des adulations exagérées du nombreux personnel de la maison.

Elle avait sept ans quand naquit son petit frère, cette naissance fut accueillie avec de grandes démonstrations de joie et la petite fille elle-même fut enchantée à la pensée d'avoir un compagnon de jeux. Le troisième jour après la naissance de son petit frère elle obtint la permission de le voir, une jeune bonne l'accompagna dans la chambre où se trouvait le bébé. Elle le regardait avec admiration quand la bonne lui dit: «A présent, mademoiselle ne sera plus la maîtresse. C'est à M. le comte que l'on obéira, c'est lui qui aura l'argent et les honneurs, tout sera pour lui. - Et moi? dit l'enfant frémissante. Je ne sais pas, répondit la bonne, peut-être M. le comte donnera-t-il quelque chose à Mademoiselle.» - Avant qu'on eût le temps de l'arrêter la petite fille avait saisi sur la table un objet dur et en avait frappé si violemment son petit frère qu'il en mourut.

La pauvre mère ne se remit jamais, sa santé fut brisée par cet affreux événement. La petite comtesse entra fort jeune en possession de l'immense fortune de ses parents. Fut-elle heureuse? selon le monde peut-être oui, mais ceux qui vécurent dans son intimité assurent qu'ils ne l'ont jamais vue rire.

Des catastrophes comme celle-ci sont rares - mais peut-être à notre insu se passe-t-il quelque drame au fond du coeur de ces petits que nous croyons heureux! Observons avec attention l'expression du visage, un pli qui se creuse sur le front, une parole malveillante, un regard courroucé, et enrayons le mal aussi vite que possible.

Une jeune femme que j'ai beaucoup connue reçut du Seigneur un second enfant plusieurs années après la naissauce du premier.

Cette fille longtemps unique était une idole chérie pour toute la famille, prévenue dans ses moindres désirs, habituée à ce qu'on s'occupât constamment et uniquement d'elle. La mère sentit qu'il y avait un écueil à éviter. «Vois tu, dit-elle à la fillette, ce bébé est à nous deux; tu m'aideras à le soigner, à l'habiller, à le rendre sage, et nous en ferons un bon garçon». La chère petite comprit et s'efforça d'accomplir sa tâche. Je l'ai entendue dire plusieurs fois: «comme il est beau notre petit!» et quand il alla à l'école elle aurait voulu qu'il fût toujours le premier. Dans un coeur ainsi préparé la jalousie n'avait pu prendre racine. Tout en nous surveillant nous-mêmes pour ne donner aucune prise a la jalousie chez nos enfants, surveillons aussi et de bien près, les personnes qui peuvent avoir sur eux quelque influence. Ne permettons pas qu'on les flatte, qu'on s'occupe d'eux plus qu'il n'est nécessaire. Que nos enfants ne soient jamais centre, ni au salon ni à la cuisine. Ce sont des âmes qui nous sont confiées et dont il nous faut prendre le plus grand soin.

Le bon Berger est prêt à nous enseigner jour après jour à élever les agneaux dont il nous a donné la charge. Il les gardera si nous sommes vigilantes.









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