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La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Quelques conseils sur l'éducation. (Suite)

Voyons maintenant comment il faut s'y prendre pour élever.

Le premier point et le plus important est l'obéissance. L'obéissance à l'autorité légitime est la base de tout bien, non seulement pendant l'enfance, mais dans tout le cours de la vie, et s'il y a, de nos jours, tant d'hommes en état de révolte contre les lois, cela vient de ce que, dans leur enfance, on ne leur a pas appris à se soumettre à l'autorité de leurs parents. Si clairement que vous leur démontriez maintenant que se soumettre à Dieu est leur devoir et serait leur bonheur, comme ils n'ont jamais été habitués à soumettre leur volonté à qui que ce soit, c'est comme si vous cherchiez à dompter un vieux cheval sauvage.

C'est aux parents tout d'abord que Dieu a confié la tâche de dompter la volonté de l'enfant... Il importe surtout de commencer de bonne heure. Le grand tort de beaucoup de mères, c'est de s'y prendre trop tard. Leur malheureuse indulgence a déjà gâté, avant l'âge de cinq ans, le caractère de la grande majorité des enfants. Commencer de bonne heure, ne pas laisser Satan prendre l'avance sur nous, voilà le point capital, voilà le secret du succès. - "Mais c'est si dur de punir un enfant !" - Il est rare qu'on soit obligé de le punir quand on s'y prend à temps et de la bonne manière. Il y a une manière de parler à un enfant et de se comporter avec lui qui lui fait bien vite comprendre que sa mère, tout en lui prodiguant son amour et ses caresses, veut et doit être obéie, et qui fait disparaître chez lui, le plus souvent, toute idée de résistance.

Si, par exception, il essaye de se révolter, alors c'est le moment pour la mère de montrer son autorité.

Exemple : Votre enfant, âgé de six mois, a un caprice et se refuse à faire son sommeil de midi. La bonne l'a mis dans son berceau et a dû soutenir avec lui une lutte qui a fatigué bonne et enfant. Vous arrivez, vous prenez le bébé qui crie, se redresse, se retourne dans tous les sens. Vous l'étendez dans son berceau d'une main ferme, et d'une voix ferme vous dites : "Il faut que bébé se tienne tranquille et dorme," et en même temps vous le maintenez avec la main pour l'empêcher de se lever et de se tourner.

Si vous n'en êtes pas à votre première expérience, si depuis trois mois vous usez des mêmes procédés, il est de règle que l'enfant reste tranquille et s'endorme. S'il n'a pas été habitué à cette manière de faire, il est probable qu'il se mettra en colère et vous résistera. Dans ce cas, persévérez, ne cédez pas, dussiez-vous rester jusqu'à la nuit. S'il remporte une fois la victoire, il sera plus difficile à mâter la fois suivante, et le deviendra de plus en plus. Une erreur dans laquelle tombent la plupart des mères, c'est de céder pour s'épargner la peine de la lutte, oubliant que leur défaite leur prépare dans l'avenir des luttes nouvelles et sans fin.

A tout prix donc, gagnez votre première bataille, àquelque propos que vous ayez eu à la livrer. "Que de peine, que de temps cela va me coûter !" direz-vous. Ce sera peu de chose en comparaison de la fatigue de toutes les batailles que vous vous serez ainsi épargnées. Quand l'enfant a reconnu qu'il ne peut pas venir à bout de sa mère, il en prend son parti et cède. J'en ai fait l'expérience avec des enfants qui étaient bien, je crois, les plus volontaires du monde. J'ai fait leur conquête à I'âge de six et de dix mois, et dès lors, j'ai bien rarement rencontré une opposition directe de leur part. J'ai un fils qui prêche maintenant l'Evangile, à la grande joie de mon coeur. Je n'ai eu qu'une lutte sérieuse à soutenir avec lui, et c'était quand il avais dix mois. Je ne prétends pas qu'il n'ait jamais désobéi depuis; il s'est plus d'une fois oublié et a fait ce que je lui avais défendu ; mais je ne me souviens pas qu'il ait jamais mis sa volonté en opposition directe avec la mienne dans tout le cours de son enfance. Le premier combat a été pénible, mais le résultat ne m'en a-t-il pas payée mille et mille fois ! Oh, mères! si vous aimez vos enfants, exigez d'eux l'obéissance de bonne heure. S'il faut punir, punissez, et pour chaque brisement de coeur, pour chaque larme que vous aura coûtée l'accomplissement de ce douloureux devoir, vous recueillerez le bien-être, l'honneur, la joie. "C'est vrai," direz-vous peut-être en soupirant, "mais aujourd'hui c'est trop tard, mes enfants sont trop grands !" Je réponds: "Mieux vaut tard que jamais!" Commencez; faites ce que vous pourrez. Vous ne réparerez peut-être pas tout le mal, mais vous en réparerez une partie. Appelez vos enfants près de vous; confessez devant eux votre infidélité dans votre manière d'agir à leur égard; jetez-vous à genoux avec eux devant le Seigneur, dites-lui que vous avez péché en n'élevant pas vos enfants pour lui ; et demandez-lui de vous aider à le faire à l'avenir. Dites à vos enfants, du ton le plus sérieux, que vous avez reconnu votre erreur, que vous voyez maintenant combien il serait terrible qu'ils fussent perdus par votre faute, et qu'à partir de ce moment, vous voulez être obéie en toutes choses. Commencez tout de suite à exiger l'obéissance. Faites-le avec jugement et patience, vous souvenant que les habitudes de désobéissance de vos enfants sont le résultat de votre propre folie. Traitez-les aussi doucement que possible, mais, à tout prix, obtenez qu'ils obéissent et ne permettez plus qu'ils se jouent de vos ordres. Maintenant encore vous avez une chance de réussir ; dans quelques années vous ne l'aurez plus.

N'ayez pas peur d'user de votre autorité. On croirait, à entendre certains parents parler de leurs relations avec leurs enfants, qu'ils n'ont pas un iota de pouvoir sur eux. Il semble que tout ce qu'ils osent faire, c'est de raisonner avec eux, de les persuader, de les gronder. J'ai souvent entendu des mères se lancer dans des raisonnements et
des discussions à perte de vue, au lieu d'exercer l'autorité que Dieu leur a confiée pour être la sauvegarde de leurs pauvres enfants. Elles donnent leurs ordres sur un ton qui
laisse à l'enfant le choix d'obéir ou de ne pas obéir. Chez elles point de fermeté, point de décision, point d'autorité en un mot. Instinctivement, l'enfant s'en aperçoit, comme le ferait un animal. Les hommes font preuve de beaucoup plus de sagesse en dressant leurs chevaux qu'en élevant leurs fils, et il en résulte qu'ils sont en général moins bien servis par leurs fils que par leurs chevaux.

Pourquoi Dieu vous a-t-il donné l'autorité sinon pour que vous en usiez? Elle doit vous servir à guider et à retenir votre enfant, comme votre amour vous sert à le stimuler et à l'encourager. Qu'aurez-vous à répondre au reproche d'avoir négligé cette force merveilleuse on d'en avoir abusé? Vous vous rappelez le terrible châtiment infligé par Dieu à Héli ? Quel était son crime ? Ce n'était pas d'avoir profané le nom de Dieu devant ses enfants, ce n'était pas de les avoir élevés dans l'injustice ou dans l'immoralité, car il était, personnellement, bon et juste. Son crime était de ne les avoir pas réprimés, c'est-à-dire de ne pas avoir usé de son autorité sur eux pour la cause de Dieu et de la justice. Il montra à ses enfants une condescendance coupable qui les amena à un état de rébellion déclarée contre lui et contre Dieu. Hélas! des millions de parents font comme lui : ayant semé le vent, ils récoltent la tempête. Quel contraste entre la conduite et le sort d'Héli, et la conduite d'Abraham. "Je le connais, dit Jehovah; je sais qu'il commandera à sa maison et à ses enfants après lui... (Il ne se contentera pas de démontrer, de persuader, de menacer, comme l'avait fait Héli ; il commandera ; il usera de son autorité en ma faveur) ... " de garder la voie de l'Elernel en pratiquant la droiture et la justice." Et c'est pour cela que Dieu promet que toutes les nations de la terre seront bénies en la postérité d'Abraham. Parents, si vous êtes fidèles, Dieu le sera aussi. Si vous élevez réellement vos enfants pour le Seigneur, le Seigneur se chargera de leur avenir.

Un autre point très important pour diriger un enfant dans la bonne voie, est de l'élever dans la pratique de la vérité et de la sincérité. A cet effet, que les parents se gardent de tout ce qui aurait l'air d'excuser, de pallier la tendance naturelle de leurs enfants à la fausseté. J'ai été plus d'une fois stupéfaite de voir des mères sourire avec complaisance des petits artifices imaginés par leurs enfants pour les tromper ou pour leur cacher quelque faute. Il n'est pas étonnant qu'elles ne réussissent pas ensuite à leur inspirer l'horreur de la fausseté. En thèse générale, jamais une mère ne réussira à inspirer à son enfant plus d'aversion pour un péché qu'elle-même n'en éprouve. Les enfants sont doués d'un jugement très sûr et très prompt pour découvrir tout ce qui n'est pas parfaitement vrai dans la conduite de ceux qui les entourent. Ils pénètrent vite nos sentiments, et c'est d'après nos sentiments qu'ils nous jugent, plus que d'après nos paroles. L'esprit dont nous sommes animés et les exemples que nous leur donnons ont sur eux beaucoup plus d'effet que nos enseignements. Une mère qui enseigne à son fils qu'il ne doit mentir sous aucun prétexte, et qui, le lendemain, dit ou commet devant lui un mensonge, quel résultat aura-t-elle obtenu? Exemple : vous recevez la visite d'une personne pour laquelle vos enfants savent que vous n'avez ni estime ni
amitié. Ce qui n'empêche pas que vous soyez pleins de sourires et de compliments pour elle, et que vous l'assuriez que vous avez le plus grand plaisir à la voir. Serait-il possible de donner à votre petit garçon, sous les yeux duquel la scène se passe, une meilleure leçon de mensonge?

Et pourtant, que cela se voit souvent !... Un enfant se heurte contre une table, la maman donne un coup à la table en disant : "Méchante table qui a fait mal à bébé !" Mais l'enfant ne tarde pas à comprendre que la table n'est pas méchante, et apprend en même temps à se défier de sa mère qui lui a dit ce qui n'était pas vrai...

C'est ainsi que l'on apprend à des milliers d'enfants le mensonge et la tromperie. Plus tard vous travaillerez en vain à les rendre véridiques. Un sol ainsi préparé ne peut plus porter de bons fruits. Mères, si vous voulez que vos enfants soient véridiques, il ne faut pas seulement le leur dire, il faut être véridiques devant eux et veiller à ce qu'ils mettent en pratique vos enseignements et vos exemples. Il ne faut fermer les yeux sur aucune sorte de fausseté que vous apercevez dans votre fils, parce qu'il est votre fils. Le péché doit vous paraître encore plus affreux quand vous le voyez dans ceux qui vous sont chers et dont vous êtes responsables. Si vous avez un motif quelconque de soupçonner votre enfant de manquer de sincérité, tirez la chose au clair sans aucun délai, quelque peine, quelque honte qui puissent en résulter pour vous ou pour lui. Il faut amener votre enfant à désespérer de pouvoir vous cacher quelque chose. Que ce soit votre moyen de le rendre véridique, si vous n'en avez pas d'autre.

J'ai entendu des enfants se dire entre eux : "Ce n'est pas la peine de tâcher de cacher quelque chose à maman, on est sûr qu'elle le découvrira ; alors, il vaut mieux le lui dire tout de suite." Que de maux seraient évités, s'il en était de même dans toutes les familles ! Mères, prenez la peine de rendre vos enfants véridiques, et Dieu vous en donnera les moyens. Si vous travaillez pour lui en éduquant vos enfants, il travaillera avec vous dans vos enfants, et vous aurez le bonheur de les voir grandir en Christ, leur chef en toutes choses.

(A suivre).









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