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(Sans titre)

La timidité vient de ce que nous n'accordons pas assez d'attention aux petites actions de l'enfant. Le plaisir d'exercer ses forces l'intéresse à tel point qu'il n'en jouit tout seul que d'une façon incomplète. Il veut être félicité de ses oeuvres, il veut en faire partager le plaisir. C'est à nous de le prendre au sérieux, soit dans ses jeux, soit dans ses travaux, soit dans ses démonstrations affectives. S'il raconte une histoire, s'il représente quelque scène dramatique, s'il crayonne, jardine pousse une brouette, tire un râteau, fait des cocottes en papier, bâtit des châteaux de sable, à chaque instant son oeil épie sur les visages les impressions de son récit ou de son acte. Notre approbation, signe de notre plaisir, il faut la lui accorder le plus souvent possible, avec justice, mais avec indulgence: il faut favoriser en lui l'amour du succès, et l'expansion de la bienveillance, mais sans exalter son amour-propre. Quelquefois un simple sourire est la récompense suffisante de ses efforts. Mêlons-nous aussi à ses jeux: notre amusement le ravit, nous rend pour lui plus aimables et nous ouvre davantage son coeur. Mais ne le louons que de ses efforts, jamais de sa gentillesse, à moins qu'il ne s'y joigne quelque service rendu. Ainsi se développera cette heureuse confiance, qui est à égale distance de la timidité maladive et de l'affection présomptueuse...

- La timidité est en elle-même un défaut, elle enraie des vertus ou des qualités du plus haut prix. Elle peut faire le tourment des natures d'élite, et peut-être aurait-on le secret de bien des travers ou bizarreries de caractère, chez quelques illustres, en se rappelant que leurs biographes ont accordé à leurs noms l'épithète de timide...

- La timidité a encore ceci de mauvais, qu'elle exagère l'amour-propre et la vanité chez ceux qui en sont atteints. Il serait donc bien imprudent de les vouloir guérir de cette maladie, avant tout morale en tournant leur gaucherie en ridicule, et surtout en leur faisant des reproches. Mieux vaut s'adresser aux excitations douces et joyeuses de l'amour-propre, charger l'enfant de faire des commissions à des personnes polies, appeler son attention sur les formules et les attitudes aimables dont il devra user, et reporter ainsi sa pensée d'un état subjectif assez pénible à un autre objet qui n'a rien que d'attrayant. C'est encore là, la méthode des dérivatifs que nous savons être employée avec succès contre la peur...

Mon père, écrit Benjamin Constant, était timide même avec son fils; souvent, après avoir longtemps attendu quelque témoignage d'affection que sa froideur apparente semblait m'interdire, il me quittait les yeux mouillés de larmes, et se plaignait à d'autres de ce que je ne l'aimais pas. Ma contrainte avec lui eut une grande influence sur mon caractère: aussi timide que lui, mais plus agité, parce que j'étais plus jeune, je m'accoutumai à enfermer en moi-même tout ce que j'éprouvais, à considérer les avis, l'intérêt, l'assistance, la présence des autres, comme une gêne et comme un obstacle, à ne me soumettre à la conversation que comme une nécessité importune, et à l'animer alors par une plaisanterie perpétuelle, qui me la rendait moins fatiguante, et m'aidait à cacher mes véritables pensées. De là, une certaine absence d'abandon qu'aujourd'hui encore mes amis me reprochent, et une difficulté de causer sérieusement que j'ai toujours peine à surmonter.

Cet exemple nous montre la timidité engendrant la timidité, ou du moins empêchant un père et un fils de se comprendre et de sympathiser entre eux comme ils l'auraient voulu.









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