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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Complaisance et Amabilité

Il faut avouer qu'en matière d'éducation, nous ressemblons souvent au paysan ivre dont parle Luther, lequel hissé à grand peine sur sa monture, tombe tantôt à droite, tantôt à gauche. Quelques mères sont tellement occupées à prévenir les désirs de leurs enfants qu'elles deviennent réellement leurs esclaves; d'autres voulant être plus sages sur ce point, manquent fréquemment de complaisance et d'amabilité :

- Maman, je voudrais sortir, veux-tu m'ouvrir la porte ?

- Ouvre-la toi-même, je n'ai pas le temps.

- Je ne peux pas, c'est trop dur.

- Alors, attends que j'aie fini mon ouvrage.

L'enfant attend un moment qui lui paraît très long. Puis, il essaie de lever le loquet, et ne réussit qu'à meurtrir ses petits doigts, ce qui le fait pleurer.

Avouez qu'avec un peu de complaisance ce chagrin aurait pu lui être épargné.

Ou bien : Maman, je voudrais prendre ma poupée qui est sur la cheminée.

- Eh ! bien, prends-la.

- Mais je ne suis pas assez grande!

- Essaie, je suis occupée.

La petite monte sur une chaise : Maman, il y a quelque chose devant et j'ai peur que ça tombe!

- Alors, reste tranquille et passe-toi de ta poupée.

Mais l'enfant en a grande envie, et montée sur sa chaise, elle attrape avec peine le jouet convoité. Malheureusement, le vase de prix qui était devant tombe et se brise en mille pièces.

Cette fois, la mère se lève et punit l'enfant; ce qui ne répare rien et laisse dans le coeur de celle-ci le sentiment d'une injustice, car c'est la mère qui mériterait la punition pour son manque de complaisance.

Ce sont là des scènes qui se reproduisent tous les jours. Les mouvements d'impatience ou les violentes colères des petits enfants n'ont souvent pas d'autre cause. Ils sont si faibles, si dépendants!

Quand la mère est seule pour faire l'ouvrage de la maison, ou n'est aidée que par une bonne à tout faire, la patience maternelle est bien souvent mise à l'épreuve; mais rien ne dispense de cette douceur et de ce support qui sont une des manifestations de l'amour et mettent un rayon de soleil sur les traits du petit enfant. D'ailleurs il profité de la leçon. Imitateur par excellence, il agit avec ses frères et soeurs plus jeunes comme on l'a fait avec lui.

Je connais deux chères petites filles dont l'aînée est un modèle de douceur et de bonté pour sa jeune soeur, et personne n'en est étonné. Leur douce mère ne l'a jamais contrariée inutilement, et a bien souvent quitté un travail très important pour prendre part à ses jeux ou consoler ses petits chagrins.

Quitter son travail ! C'est une grosse difficulté pour les femmes de la classe laborieuse, et cela explique sans l'excuser, la rudesse de leur ton et de leurs manières. Mais cette difficulté existe-t-elle toujours? Pour telle mère, ne s'agit-il pas simplement de laisser de côté une lecture intéressante, de s'arrêter peut-être au milieu d'une conversation plus ou moins oiseuse? Souvent les motifs sont d'un ordre très inférieur, et les besoins ou les désirs du petit enfant sont sacrifiés à des occupations bien futiles.

Ici encore, il faut la grâce de Dieu. Il faut que l'âme de nos petits enfants nous devienne très précieuse et que tout soit subordonné à ce but: développer leur sentiment moral et leur conscience religieuse. Nous éviterons alors cette indulgence coupable qui rend les enfants égoïstes et exigeants, mais nous serons attentives à satisfaire leurs désirs innocents et légitimes. Nous le ferons avec douceur et tendresse et leur satisfaction sera notre plus grande récompense.

Nous donnons ci-dessous la traduction de quelques vers où Miss Havergal nous raconte comment, étant occupée à composer un de ces poèmes religieux qui lui ont valu une réputation universelle et ont contribué au bien d'un grand nombre d'âmes, elle dut laisser là sa plume et son sujet pour répondre au désir de ses petits neveux. Direz-vous que c'est faiblesse ? Non, c'est simplement complaisance et amabilité.

Le Triomphe des Enfants.

Un rayon de soleil dansait à ma fenêtre.
" Viens," disait-il gaiment, "les buissons sont en fleur,"
"Tout brille, tout sourit, viens, car demain peut-être
"Tout sera terne et froid, sans beauté, sans couleur ! "
Mais malgré cet appel, je poursuivis ma tâche,
Et comme l'indiscret jouait sur mon papier,
Je tirai bravement le rideau qui le cache,
Et dans l'ombre, avec Dieu, je pus lire et prier.

Un petit rouge-gorge, en lissant son plumage,
Essaya vainement de me tenter aussi :
"Sors et joins tes accords à notre doux ramage !
"Chante, chante avec nous ! Il fait bien sombre ici !"
Mais je lui résistai : la grande symphonie
De la nature en fête excitait mon ardeur;
Ma plume avait des mots de tendresse infinie
C'était là sa louange au divin Créateur.

Puis vinrent les enfants, têtes blondes et brunes .
Georges, la douce Alice et Freddy le mutin :
" Viens, tante, il fait si beau ! Conduis-nous sur les dunes !
"La mer a des reflets splendides ce matin !"
Or, ce que le rayon, l'oiseau, mon coeur lui-même
N'avaient point obtenu, pour eux fut accordé.
Leurs yeux pleins de désir semblaient dire : je t'aime !
Et rien qu'en les voyant, je leur avais cédé.









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