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Les fruits de l'Esprit
(fin)
Notre souffrance ne doit pas être pour nous un obstacle, elle n'est qu'une difficulté. Et le devoir de lutter pour la paix et la joie s'en accroît d'autant. «Il faut que de ses différentes épreuves, ou de leur réunion, le chrétien sorte plus joyeux qu'auparavant, ou que sa joie y périsse... Il faut que les ténèbres de son malheur fassent, comme celles de la nuit, reluire avec plus de splendeur les étoiles de son ciel, il faut que dépouillé de ses richesses il puise à pleines mains dans les trésors de son Père; il faut qu'il s'élève de la soumission à l'acquiescement complet et que ses accents de résignation se perdent dans un hymne de reconnaissance», écrit A. Vinet, et il appuie sur l'urgence de ce devoir: «la joie est votre devoir de tous les jours, votre premier devoir; elle vous lie à tous les autres, elle garde tous vos trésors. Soyez toujours prêts à l'opposer aux tristesses selon le monde, et j'ajoute à l'excès des tristesses selon Dieu.»... (1)
Le plus sûr moyen d'éprouver de la joie, c'est d'en procurer aux autres. Le reflet des joies que nous procurons sera sur nous et nous deviendrons joyeux dans la proportion où nous aurons apporté de la joie. «Quand une occasion de faire plaisir à n'importe qui se présente - dussiez-vous en souffrir, n'hésitez jamais et faites plaisir. C'est si bon de s'oublier, de ne jamais songer à soi, d'être toujours dans l'épanouissement de Dieu. Là est la grande vie, la beauté éblouissante de l'âme divine.» (2)
Ennemi de toute impureté, de toute idolâtrie, de toute animosité, de toute jalousie, le Saint-Esprit veut poursuivre en nous une oeuvre négative de proscription et une oeuvre affirmative de reconstitution. Cette oeuvre double se poursuit suivant les fluctuations de notre pauvre coeur qui l'entrave ou la favorise; un peu d'amour succédant à la froideur, un peu de joie à nos découragements et à nos détresses, une reprise de douceur effaçant nos disputes jusqu'au jour ou nos résistances vaincues, l'Esprit de Dieu envahissant notre coeur tout entier, fait éclater notre vieille nature et donne essort à la créature nouvelle. Alors plus d'amour sans joie, plus de joie sans paix, plus de paix sans patience, de bonté sans fidélité. La communion avec le Prince de la vie n'est plus intermittente, elle est complète.
«Celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruits, car sans moi vous ne pouvez rien faire.» (Jean XV 5) - divine substitution du Christ vivant en nous, agissant par nous! «Non, non aucune ivresse ne remplace l'ivresse du Saint-Esprit. Christ en nous! voilà le secret cherché»..... s'écrie W. Monod. (3) «Parce que je vis, vous vivrez.» Parce que je suis paix, vous serez paix; parce que je suis joie, vous deviendrez joie; parce que je suis amour, vous respirerez l'amour.
Comprenant alors à quel point ces fruits étaient étrangers à notre coeur naturel, nous saisissons mieux notre folie à les vouloir suspendre comme des oranges à un sapin pour les y voir briller quelques heures, se flétrir et tomber. Ce qui est naturel, c'est que nous ne les ayons point et que nous ne puissions facticement les faire produire à nos coeurs sans leur renouvellement par l'Esprit de Dieu.
(1) A. Vinet. Nouveaux discours religieux.
(2) Lettres du Père Didon.
(3) «Il vit» . W. Monod.
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