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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Quelques conseils sur l'éducation.(Fin)

Pour bien élever un enfant, il ne faut pas se préoccuper seulement des qualités et des vertus qui ont l'homme pour objet; il faut le former à l'exercice de la piété vis-à-vis de Dieu. Il va sans dire que cette sorte d'éducation ne peut être donnée que par des parents chrétiens. Pour qu'une mère l'entreprenne, il faut que le Saint-Esprit ait pris possession de son coeur. La tendance au mal est trop forte pour que l'homme n'ayant, que sa sagesse et sa force soit capable d'en conjurer les effets. Mais que Dieu soit loué! Les encouragements ne manquent pas pour les parents qui sont vraiment à lui, et ils ont toutes les raisons possibles de ne pas douter qu'ils réussiront à lui amener leurs enfants.

Le point le plus important peut-être est de croire, et de persuader nos enfants, qu'ils sont placés, vis-à-vis de Dieu, dans une position privilégiée.

. . . Je m'explique : Dans un sens, les enfants des croyants sont déjà, par le seul fait de la foi de leurs parents, mis à part pour Dieu. Beaucoup de parents perdent de vue cette alliance et élèvent leurs enfants dans cette idée (qui est la leur), qu'avant l'âge de quinze à seize ans, ils ne peuvent se donner à Dieu, et qu'alors il y a lieu d'espérer qu'ils se convertiront tout à coup, comme par miracle, ainsi que se convertissent quelquefois les ivrognes et les débauchés. Eh bien, je crois autant que qui que ce soit à la nécessité et à la réalité de la conversion ; je crois que les enfants des croyants ont besoin de la conversion tout comme les autres, mais je dis que ce n'est pas ainsi qu'il faut apprendre à nos enfants à l'attendre. Qu'est-ce que la conversion, sinon un coeur nouveau, donné par le Saint-Esprit, au moyen de la foi au Sauveur crucifié, et comme il y a "diversité d'opérations par le même Esprit", pourquoi le coeur nouveau ne pourrait-il pas être donné de très bonne heure à nos enfants? Pourquoi ne choisiraient-ils pas Christ et le joug de Christ à sept ans aussi bien qu'à dix-sept? Si la volonté d'un enfant est sincèrement tournée vers Dieu, le Saint-Esprit peut agir aussi effectivement sur son coeur et sur ses affections pour les renouveler que sur ceux d'un adulte. Jésus n'a-t-il pas dit: "Laissez venir à moi les petits enfants?" Ah ! que de parents chrétiens ont oublié cette parole du Maître, et empêchent leurs enfants d'aller à Christ!

Dans les personnes auxquelles l'éducation, la préparation ont manqué, la conversion est en général soudaine et suivie de grands changements extérieurs. Faut-il en conclure que dans un enfant qu'on a soigneusement élevé en "l'instruisant et en le corrigeant selon le Seigneur", le Saint-Esprit n'agit pas dans le sens désiré, voulu, demandé par les parents, adaptant son action à la capacité et aux besoins de ces petits êtres qui font déjà partie du royaume des cieux ; les mettant graduellement en possession de tous les privilèges, de tous les droits, de toutes les joies de ce royaume. A quoi servirait-il de les élever "en, les instruisant et en les corrigeant selon le Seigneur", si le Seigneur n'avait pas l'intention de bénir cette éducation pour leur conversion et pour leur salut? Instruire et corriger selon le Seigneur, voilà bien le résumé de l'éducation. Instruire, c'est-à-dire soigner, nourrir, fortifier, développer chez les enfants tout ce qui est bon; corriger, c'est-à-dire les reprendre, les avertir, les mettre en garde contre tout ce qui est mauvais. Ces deux choses, les faire selon le Seigneur, en vue de lui, pour lui.

. . . "Ah! me répondra peut-être une mère, c'est facile à dire, mais vous ne savez pas l'antipathie naturelle que mes enfants ont pour la religion. J'ai fait certainement tout ce que j'ai pu pour leur montrer le bon chemin, mais, jusqu'à présent, j'ai vu bien peu de fruit de mon travail." Peut-être, chère amie, votre insuccès vient-il de ce que vous avez enseigné et non élevé vos enfants; vous leur avez montré le chemin à suivre, et vous ne les y avez pas conduits. Pour réussir, il faut faire les deux choses, et cela continuellement.

Il n'y a pas de doute qu'une bonne éducation ne va pas sans un enseignement soigné et vrai. On peut beaucoup enseigner sans élever; on ne peut pas élever sans enseigner.

La première condition pour qu'un bon enseignement réussisse est qu'il soit intéressant. Si vous ne pouvez pas éveiller l'intérêt de voire enfant, il vaut mieux renoncer à l'instruire vous-même, et vous préparer, et apprendre, jusqu'à ce que vous le puissiez. Je suis sûre que plus d'un enfant vif, ardent, bien doué, est poussé à prendre en aversion la Bible, l'Eglise et tous les exercices religieux en général, par la manière froide, sotte, insipide dont on les accomplit devant lui. Il sait par instinct que ce n'est pas ainsi qu'on fait les choses qui vous tiennent au coeur. Il entend son père et sa mère s'entretenir entre eux ou avec leurs amis de questions d'affaires ou de famille, sur un ton naturel, animé, et il les écoute avec intérêt. Mais aussitôt qu'il s'agit de religion, il sent que le coeur n'y est plus, qu'on en parle parce qu'il le faut et non parce qu'on y trouve plaisir.

De même pour l'observation du dimanche: si vous voulez que vos enfants aiment le jour du Seigneur et en jouissent, il faut qu'il soit pour vous et que vous en fassiez pour eux le jour le plus agréable de la semaine. Si vous voulez qu'ils aiment et qu'ils lisent la Bible, il faut leur en raconter les histoires, leur en expliquer les leçons, d'une manière qui les intéresse. Si vous voulez qu'ils aiment la prière, il faut prier avec eux, de manière à toucher, à entraîner leur coeur avec le vôtre; il faut leur apprendre à s'adresser à Dieu, de leur voix naturelle, comme ils s'adresseraient à vous, pour lui raconter leurs désirs, leurs joies, leurs chagrins. Les sujets dont la religion s'occupe sont, de tous les sujets, les plus intéressants pour les enfants, quand on les traite d'une façon simple et naturelle.

J'avais l'habitude de prendre mon fils aîné sur mes genoux, depuis l'âge de deux ans, et de lui raconter les histoires de l'Ancien Testament, dans un langage à sa portée, l'une après l'autre, de manière à ce qu'il les bût sans en perdre une goutte, et avec elles les leçons morales qu'elles contiennent.

... Quand ma famille se fut augmentée, je fis précéder ces leçons d'un chant court, et animé, et de quelques mots de prière que tous répétaient après moi, l'un après l'autre, et par lesquels je demandais au Seigneur de nous aider à comprendre sa Parole, de bénir nos âmes. etc., etc. La leçon était suivie d'une courte prière et d'un chant.

... Je n'ai jamais permis à mes enfants d'assister au culte public avant qu'ils fussent assez grands pour y prendre intérêt. J'estime que cela ne vaut rien de tenir un enfant immobile pendant une heure et demie, assis les jambes ballantes sur une grande chaise, pour écouter ce que souvent il ne peut comprendre ni apprécier, car, hélas ! dans beaucoup de services de nos jours, il y a bien peu de choses à la portée des enfants ; et je suis convaincue que c'est de là que vient ce dégoût des services religieux si commun chez la jeunesse de nos jours. Mes enfants en étaient venus à apprécier si haut le privilège de venir à l'église le dimanche, que la promesse de les y mener était pour eux le meilleur encouragement à se bien conduire et à bien travailler pendant la semaine.

... Revenons aux leçons : qu'elles soient, non seulement intéressantes, mais aussi et surtout pratiques. Vos enfants ont besoin d'apprendre comment ils doivent se comporter actuellement, dans les petits devoirs, les petites épreuves, les petites joie de leur vie de tous les jours. Parlez-leur donc des sujets qui les intéressent directement : de l'obéissance à leurs parents et à leurs maîtres, de la manière d'apprendre leurs leçons, de leurs rapports avec leurs frères et soeurs et avec les domestiques ; de leurs camarades; de leurs jeux; de l'emploi de leur argent de poche; des pauvres; des bons traitements à l'égard des animaux, etc. Le grand but de toute éducation chrétienne est d'amener les enfants à reconnaître le fait qu'ils sont à Dieu, et qu'ils sont obligés de tout faire de la manière qu'ils croiront devoir plaire à Dieu. Les parents ne peuvent commencer trop tôt ni travailler trop continuellement à graver cette idée dans l'esprit de leurs enfants. Dans le culte du matin, le père ou la mère, ou la personne, quelle qu'elle soit, qui y préside, doit présenter spécialement les enfants au Seigneur, lui demandant de leur faire aujourd'hui la grâce d'obéir à ceux qui prennent soin d'eux, d'être appliqués à leurs leçons afin qu'ils acquièrent les connaissances qui leur permettront de se rendre utiles aux autres, et de faire quelque chose pour Dieu, s'il plaît à Dieu de les laisser ici-bas.

Par-dessus tout, les parents doivent s'efforcer de combattre l'égoïsme naturel du coeur de leurs enfants, en leur montrant qu'ils ne doivent pas vivre pour eux-mêmes, qu'ils ne doivent pas être bons, appliqués, studieux, dans le but de devenir des savants, des gens heureux, ou de réussir dans le monde. "Ce sont les païens (les incrédules) qui recherchent ces choses." Nos enfants appartiennent à Dieu, et doivent vivre pour lui, chercher en premier lieu son royaume et sa justice, désirer avant tout le glorifier, et lui laisser le soin de "fixer les bornes de leur habitation et de choisir pour eux leur héritage". Bien peu de parents chrétiens comprennent ce premier principe d'une éducation chrétienne. Presque tous ne songent qu'à pousser leurs enfants dans la science, les principes, les habitudes, les ambitions de ce monde. Hélas! "on ne se moque pas de Dieu; celui qui sème pour la chair moissonnera de la chair la corruption."

Oh ! mères, ne vous y trompez pas. Si vous voulez que vos enfants appartiennent au Seigneur quand ils seront grands, si vous voulez que votre fils résiste aux tentations inconnues que lui réserve l'avenir, qu'il devienne un homme de principes, un homme intègre, un homme d'honneur, placé au-dessus de tous les mensonges, de toutes les chicanes, de toutes les manoeuvres diaboliques du monde, habituez-le àconsidérer tous les biens de ce monde comme de la boue, en comparaison de la joie d'une conscience pure et d'une vie utile à ses semblables. Si vous voulez faire de votre fille une vraie femme, prête à accomplir tous les sacrifices, à supporter toutes les souffrances pour la cause de Dieu et de l'humanité, inspirez-lui maintenant le mépris de ces colifichets auxquels tant de femmes livrent leur vie et leur âme ; dites-lui qu'elle est une créature intelligente et responsable, à qui Dieu demandera un compte aussi sévère qu'à l'homme pour l'usage ou pour l'abus des talents qu'il lui a confiés.









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