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Le petit enfant et l'école(1)

Comme une plante délicate et précieuse, le petit enfant exige dès sa naissance des soins vigilants et éclairés.

Pendant la première année de son existence, les soins matériels destinés à favoriser sa croissance et à assurer sa santé semblent, à la sollicitude maternelle, les points les plus importants et les plus nécessaires.

Mais l'enfant est un tout dont le développement intellectuel et moral ne peut être négligé. Le devoir de la mère est donc de s'occuper non seulement de la bonne alimentation et des soins hygiéniques de son bébé, mais encore de surveiller l'éclosion de ses facultés intellectuelles et morales. La première et la meilleure éducatrice est la mère, qui doit se rendre compte des soins à donner à l'enfant, et doit se préparer à accomplir son mandat avec compétence.

Si l'on peut blâmer la femme qui ne trouve pas son bonheur dans l'accomplissement de ses devoirs maternels, combien devons-nous plaindre celle qui les néglige parce que son temps est absorbé par d'autres devoirs plus impérieux.

Ainsi à leur début dans la vie, les enfants peuvent déjà être classés en deux grandes catégories:

1° Ceux qui sont aimés, entourés et choyés

2° Ceux qui ne reçoivent que les soins matériels nécessaires à leur conservation.

Les uns font déjà leur apprentissage des tristesses et des rigueurs de la vie.

Les autres ne connaissent que les agréments et les joies de l'existence.

Tous ces enfants, les heureux aussi bien que les déshérités, ont besoin de trouver, dès l'âge de 3 ou 4 ans, en dehors de la famille, une éducation méthodique, éclairée, qui puisse réparer les erreurs commises soit par tendresse ou indifférence, soit par ignorance ou négligence...

A un moment donné, il est bon, il est sain, que le petit enfant reçoive en dehors de la maison familiale, une éducation plus rationnelle, mieux comprise, qui cherchera à le transformer et à faire de lui, selon ses moyens et ses aptitudes, un être qui se prépare à comprendre plus tard ses droits, ses devoirs et ses responsabilités.

Mieux que la famille, l'école présente les garanties désirables pour atteindre ce résultat idéal; l'école est impartiale, elle est organisée, elle place l'enfant dans un milieu qui échappe aux influences morbides de la fortune, de la misère, de l'affection exagérée et de la négligence.

Trop souvent l'éducation dans la famille est fantaisiste, capricieuse; elle n'a pas de suite, pas de méthode, et s'exerce au gré du hasard et des circonstances. Absorbée par les soins du ménage, ou accaparée par des devoirs mondains, la mère ne peut consacrer à l'éducation de son enfant que les rares instants laissés libres par les occupations. Lorsque, par un concours heureux de circonstances, elle accomplit régulièrement ses fonctions d'éducatrice, il y a dans son enseignement des lacunes et des insuffisances provenant de ce que l'enfant est isolé et qu'il n'est pas en contact avec ses semblables.

Cet isolement favorise le développement de l'égoïsme, de l'indifférence, défauts que l'école peut combattre avec succès.

Si la diversité d'âge des enfants d'une même famille est avantageuse pour faire éclore certaines qualités, elle est défavorable au point de vue de l'instruction: l'enseignement destiné aux plus âgés accapare l'attention de la mère au détriment des plus jeunes.
Pour l'enfant qui sort chaque jour de la maison pour aller à l'école, il y a des avantages incontestables: il fortifie sa santé; il prend de bonnes habitudes d'ordre; sa vie est réglée et bien employée; il travaille, il joue à des heures prévues; il s'accoutume à certaines difficultés; il s'habitue aux exigences d'une saine discipline; il a l'occasion de prendre des résolutions, des décisions. Il fait des expériences qui sont meilleures pour lui que les algarades et les remontrances.

Pour bien comprendre le rôle éducatif de l'école maternelle, il faut se rendre compte de l'importance de la première éducation qui peut laisser dans les sentiments, dans le caractère et dans la santé des marques ou des tares indélébiles.

L'enfant, dont l'alimentation aura été insuffisante restera malingre et souffreteux.

L'enfant, dont l'intelligence n'aura pas été cultivée et développée, sera inférieur à ce qu'il aurait pu devenir.

L'enfant, dont la conscience n'aura pas été éveillée et exercée, sera plus tard un être malheureux, dont l'existence est une suite de luttes et de déboires.

L'enfant, dont les mains n'auront pas été habituées au travail, restera inhabile et maladroit.

Pendant quelques heures par jour, l'école maternelle entreprend la tâche délicate de donner au petit enfant une éducation appropriée et proportionnée à ses besoins et à ses forces...

La méthode, les procédés, jouent un grand rôle; mais leur efficacité est contingente à la personnalité de la maîtresse. Les avantages d'une méthode dépendent donc des aptitudes de la maîtresse qui est appelée à interprêter, à modifier ses procédés selon les besoins et les circonstances, ou suivant le caractère et la mentalité de l'enfant.

Ces considérations bien établies, nous permettent de présenter l'admirable méthode de Froebel comme le moyen le mieux qualifié pour l'éducation de l'enfant. Cette méthode contient tout ce qui est nécessaire au développement harmonique et intégral des éléments qui constituent la nature de l'enfant considéré au triple point de vue moral, intellectuel et physique.

Elle est un ensemble bien compris: ses occupations, ses causeries, ses jeux forment un tout complet dont les diverses parties s'enchaînent avec logique.

Sous une forme simple, concrète, intuitive, l'enseignement est à la portée de la conception de l'enfant, dont il satisfait la curiosité et le besoin d'activité, et qu'il prépare à saisir l'abstraction et les idées générales. Inspirée et réglée par une judicieuse compréhension de la nature physiologique et psychologique de l'enfant, cette méthode met en jeu toutes les forces de l'élève; elle permet de provoquer l'effort et d'actionner la volonté. Par la simplicité et la diversité de ses moyens, elle offre à l'enfant la facilité de représenter ce qu'il voit et elle favorise chez lui le besoin inné de produire et de créer.

Froebel a donc mis à la base de l'éducation du petit enfant le travail qui active la pensée et lui donne un mobile; le travail qui apaise et régénère; le travail qui donne le contentement du devoir accompli; le travail qui exerce la main, l'assouplit, la rend adroite, habile, et la prépare à devenir un instrument précieux et admirable.

Si la méthode de Froebel est tout indiqué pour l'école, où elle trouve les conditions matérielles pour sa mise a exécution, où elle trouve l'enfant en société, travaillant et jouant avec ses semblables, elle a aussi sa place marquée dans la famille. La mère doit connaître ses principes et être initiée à ses procédés, afin de collaborer efficacement à l'oeuvre de l'éducation de ses enfants.


(1) Quelques-unes des idées émises dans cet article, diffèrent un peu de celles que nous avons coutume d'énoncer. Son auteur étant dans l'enseignement, le point de vue où elle se place ne peut être tout-à-fait semblable au nôtre. RÉD.









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