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Correspondance
En lisant l'article sur l'alcoolisme paru dans le n°10 de Aux Mères, les faits suivants me sont revenus à la mémoire, ils me paraissent illustrer d'une manière pratique l'opinion de Foerster.
Un jour, je demandais à un jeune garçon, que je savais bien disposé, s'il voudrait faire partie d'une section d'abstinence pour les collégiens. Il me répondit qu'il préférait rester de l'union chrétienne cadette et ne croyait pas qu'une société de ce genre fût utile dans sa classe; il n'avait jamais remarqué chez ses camarades l'habitude ou même l'envie de boire, et il ajouta: «Une société d'abstinence pour les bonbons serait plus utile». Comme je manifestais mon étonnement, il me raconta qu'un grand nombre de garçons dépensaient à chaque récréation pour 30 et 40 centimes de petits pains et de bonbons.
Quelques années plus tard, le même garçon renonça à son club de football; il aimait pourtant cet exercice et était bon joueur, mais il remarqua, au bout d'un peu de temps qu'en faisant partie de cette société, il perdait sa liberté d'action. Manquer au rendez-vous, c'est être un mauvais camarade, puisque la partie qui dure 1 h 1/2 ne peut avoir lieu si les 22 joueurs ne sont pas réunis: comment concilier cette obligation avec les autres devoirs: tâches à faire, services à rendre, vie de famille à conserver? Il fallait sacrifier le moins urgent.
Il me semble que pour les enfants qui ne sont pas, par leur entourage ou par hérédité, prédisposés à l'alcoolisme, pour ceux qui ne connaissent pas par expérience les conséquences terribles de ce défaut, il faudrait s'attacher surtout à développer leur énergie morale, leur enseigner à dompter leurs appétits.
Ne pas manger (même du pain), ne pas boire (même de l'eau) entre les repas, ne pas dépenser son argent de poche (même un sou) par gourmandise ou par paresse, ce sera le meilleur préservatif contre les tentations futures. Celui qui aura pris l'habitude d'entrer à la pâtisserie entrera plus facilement au café pour y prendre une consommation; celui qui ne sait pas supporter la soif quand il s'agit d'eau ne le saura pas quand il s'agira de vin.
Savoir dire non à un camarade qui cherche à vous entraîner, c'est se préparer à être plus tard un tempérant et même un abstinent si l'on se sent poussé par amour du prochain.
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