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Ce que peut faire l'éducation pour relever la condition de la femme

On pourrait par l'éducation réformer la mentalité masculine et améliorer la condition de la femme. Les résultats obtenus seraient considérables, si les éducateurs épiaient toute manifestation d'instinct mauvais et toute éclosion d'idée fausse pour les combattre à l'instant.

Il faudrait d'abord traiter également petits garçons et petites filles, leur montrer la même fermeté, les mêmes égards et leur donner la même culture morale: quoi qu'en dise le préjugé, les vertus n'ont pas de sexe; la volonté, la douceur, l'énergie, le courage et la patience sont nécessaires aux femmes comme aux hommes et doivent être cultivés surtout chez les natures qui y sont plus réfractaires. Les défauts non plus ne devraient pas être systématiquement jugés avec rigueur ou indulgence selon le sexe de ceux qui les ont; fortifions les filles contre la timidité et la peur, et soyons impitoyables pour le mensonge et l'hypocrisie qui en proviennent trop souvent; combattons chez les garçons la croyance en leur supériorité et réprimons sévèrement en eux la suffisance et la brutalité.

Il faudrait ne jamais admettre que les garçons imposent leur volonté aux filles ou se fassent servir par elles; et, si les enfants doivent aider aux soins du ménage, ne pas en imposer la charge uniquement aux filles.

Il faudrait aussi donner aux deux sexes non pas une instruction identique, mais un développement intellectuel équivalent; ne pas sacrifier l'avenir des jeunes filles à celui de leurs frères en consacrant à l'apprentissage ou aux études de ceux-ci toutes les ressources dont on dispose, mais donner également un gagne pain aux jeunes filles.

Ne laissons donc pas grandir dans le cerveau des jeunes gens cette idée fausse que la femme est un être secondaire, fait uniquement pour leur plaisir ou leur service, n'ayant ni la capacité ni le droit de gagner sa vie comme elle l'entend. Répétons leur qu'il y a dans tous les pays des milliers de femmes obligées de se suffire à elles-mêmes; que la Belgique compte six cent mille femmes adultes sans mari; qu'en Allemagne, près de la moitié des femmes sont célibataires ou veuves.

Elargissons leur conception de la vie; faisons leur comprendre qu'ils ne représentent pas seuls l'intelligence humaine, qu'ils n'en constituent que la moitié; qu'ils doivent de l'estime et des égards à l'intelligence féminine différente de la leur, inférieure en certains points, supérieure en d'autres, mais en somme, équivalente quand elle est cultivée comme la leur au lieu d'être comprimée. L'humanité n'a rien à gagner à atrophier la moitié de ses membres. Combien d'idées justes, combien d'étincelles de génie ont été étouffées, avant d'éclore parce qu'elles étaient féminines? Combien l'humanité serait plus riche de science, d'art, d'amour et de bonté si elle avait mis toujours complètement à profit la pensée et l'initiative féminines!

Inculquons donc aux jeunes gens, avec la reconnaissance des droits économiques de la femme, le respect de sa personnalité intellectuelle; gravons en eux, plus profondément encore, le respect de son sexe.

On se fait parfois une idée très fausse des motifs qui obligent tout honnête homme à un certain respect de la femme. Des antiféministes disent couramment que la femme qui prétend être l'égale et la concurrente de l'homme n'a plus droit à ses égards: leur respect allait donc à sa prétendue infériorité intellectuelle et à son inutilité supposée en matière économique?

Si la femme, intellectuelle ou non, productrice ou non, a droit au respect de l'homme, c'est parce qu'elle a reçu de la nature la plus lourde tâche et la plus sublime, parce qu'elle est le berceau fragile de l'humanité, parce que le Temple doit être à l'abri des ébranlements, des dépréciations et des insultes, qu'il doit être paisible et pur pour que la race humaine qui doit continuer d'y éclore se rapproche de la Divinité.

A cet auguste titre, la femme quelle que soit sa condition économique et légale, aura droit éternellement aux égards de l'homme, à son respect quand ils ne sont pas unis, à sa protection quand elle s'est donnée à lui.

Elargissons l'horizon de la jeune fille, ne lui donnons pas comme seul objectif le mariage et les enfants; disons-lui qu'elle ne doit pas se renfermer dans ce qu'on pourrait appeler l'égoïsme familial, et qu'après avoir travaillé pour ses proches, elle doit contribuer dans la mesure de ses facultés au bien général. Que sa pitié ardente et active aille surtout aux femmes, ses soeurs qui sont, parmi les malheureux, les plus souffrants et les plus opprimés. Qu'elle soit instruite des quelques droits que la société lui accorde et de tous ceux qu'elle lui refuse, et que sa douce influence raisonnée et bienfaisante, amène les hommes, devenus plus conscients, à abolir généreusement leurs propres privilèges.









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