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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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De la patience
«L'affliction produit la patience et la patience l'épreuve». Rom. V.4.
Les connaissances les plus solides et les convictions les plus fortes s'acquièrent par l'expérience qui est la grande institutrice de l'homme. L'Apôtre nous indique le chemin qui conduit à l'expérience, en nous disant que l'affliction produit la patience et la patience l'épreuve, qui n'est que l'expérience elle-même. Ce ne sont donc pas les heureux jours - ce nest pas la joie, mais c'est l'affliction qui est le commencement de l'expérience. Il faut de la patience dans l'affliction, afin de pouvoir observer toutes choses avec calme. Celui qui se voue à l'enseignement doit s'attendre à toute sorte d'affliction; c'est pourquoi on redoute tant cette carrière. Si ou est résolu à la suivre, il faut se résoudre à apprendre la patience, sans quoi on s'en lassera bientôt et on n'en remplira plus les devoirs qu'à contre-coeur. On cherche vainement à remplacer la patience par la rigueur et par les punitions; ces moyens n'apporteront aucun soulagement et ne produiront aucun bien. Par la patience on recueille les fruits d'une foule d'expériences qu'on n'aurait pas faites sans elle. On apprend à connaître son impuissance en éducation, on acquiert de la sagesse, on apprend à juger et à traiter les enfants suivant leurs capacités et leurs inclinations, etc., etc. La patience, si elle est de bon aloi, ne sera pas une sorte de paresse, de nonchalance et d'embarras, mais elle sera une force active, ardente, qui se recueille silencieuse pour mieux poursuivre et atteindre son but.
Je désire, en ce qui me concerne, être, à la fois, patient et ardent, car sans cela on peut enseigner indéfiniment sans jamais acquérir d'expérience ou de lumières.
La patience, d'ailleurs ne s'apprend pas une fois pour toutes. Chaque cas nouveau demande, au contraire, une nouvelle étude.
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