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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURCorrespondance Le dernier numéro de votre journal conseillait aux mères d'apprendre à leurs enfants à donner. Nous ne pouvons leur inculquer cette habitude de trop bonne heure. Si vite, ils croient que tout doit tourner autour d'eux; que tous, parents, frères, soeurs, amis doivent penser à eux en leur procurant des gâteries, des plaisirs de toutes sortes. Ce penchant leur restera plus tard, si on ne les oblige pas (peu à peu et doucement cela va sans dire) à penser aux autres. Que d'occasions pourtant leur sont offertes; pour procurer de la joie il faut si peu de chose; il n'y a qu'à ouvrir les yeux. Prenons un tout jeune enfant, si vous le voulez, reçoit-il une plaque de chocolat, un gros ou un petit bonbon, qu'on lui apprenne à partager avec ceux qui l'entourent. Chacun en aura un bien petit morceau, c'est égal: ainsi le coeur se développe. Prenons des enfants un peu plus agés, depuis 7, 8 ans. Nous approchons des fêtes de Noël, voici un petit conseil et un exemple: Quatre enfants, d'une même famille, décidèrent de ne point se donner de cadeaux de Nouvel An pour pouvoir faire plaisir à des enfants moins fortunés qu'eux. Ainsi dit, ainsi fait. Ils réunirent la somme de 4 francs et allèrent à la foire acheter des hommes et des bêtes en pain d'épice; ils s'unirent à une autre famille pour inviter les enfants du ramoneur, d'un concierge, d'un ouvrier de fabrique, du facteur, au total 18 à 20. La seconde famille prépara un arbre, les filles avaient crocheté l'une une écharpe, l'autre un petit bonnet, une autre avait tricoté une paire de mitaines, une autre cousu un petit sac pour le mouchoir d'un enfant allant à l'école enfantine, le sac contenait deux mouchoirs ourlés. Les plus jeunes avaient acheté avec leurs centimes, un crayon, une toupie, un panier. Ils gardèrent aussi les oranges qu'on leur avait données à l'Arbre de l'école du dimanche. Tout cela joint aux pains d'épice, faisait un joli paquet pour chacun de leurs petits amis. La joie la plus grande fut pour ceux qui donnèrent. Plusieurs des enfants de ces deux familles, font partie d'une petite société d'enfants, qui vont chanter régulièrement à l'infirmerie en portant un bouquet ou une autre attention aux malades. Ceux-ci se réjouissent d'une semaine à l'autre de voir arriver ces enfants, aussi frais que leurs fleurs. Vers Noël, ces fillettes font l'une un châle pour la tête d'une grand-mère, l'autre une paire de mitons pour un grand-père, une autre un ridicule pour une malade qui peut travailler dans son lit, une autre un livre de gravures pour un petit infirme. D'autres enfants font partie de la société dite: «Fourmis», section des jeunes. Elles ont du plaisir à coudre, tricoter, crocheter pour des pauvres qui seront heureux d'avoir ces vêtements chauds et neufs. On commence déjà ces ouvrages en été pendant les jours de pluie. Apprenons à nos enfants à faire bien, même ces objets très simples et qu'ils ne disent pas comme tant de grandes personnes «c'est assez bon pour les pauvres!» Il y a maintes occasions, pour les enfants de donner. Si cette éducation se fait, ils apprendront ainsi peu à peu à se donner. |
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