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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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L'éducateur modèle

Dès qu'il est question de modèle, notre pensée se reporte sur Jésus, notre modèle par excellence et en toute chose. Mais lorsqu'il s'agit d'éducation on se demande si Jésus, qui a traversé la vie tout seul, peut être notre modèle. Eh bien, oui, même comme éducateur Jésus peut être pour nous un excellent modèle ! Il avait une famille à éduquer, ses douze disciples; il l'a fait avec le plus grand soin et nous a donné ainsi les principes d'une éducation modèle.

La conversion, le don même du Saint-Esprit ne remplacent pas l'éducation morale, celle qui forme le caractère. Celle-ci quoique devant être tout entière inspirée et pénétrée par l'esprit de Dieu, est cependant quelque chose à part; elle est comme la préparation du temple destiné à recevoir le Saint-Esprit. Evidemment la grâce de Dieu est toute-puissante pour opérer des miracles, pour faire d'un ivrogne un mari, un père exemplaire, pour faire de débauchés des gens honnêtes et rangés. Toutefois si l'éducation morale a manqué ou a été défectueuse il y aura toujours dans le caractère, dans la vie de ces hommes on de ces femmes quelque excellents chrétiens qu'ils puissent être une lacune qui ne pourra être que difficilement comblée. Tandis que chez celui qui aura reçu dans son enfance une bonne éducation morale, lors même qu'il tomberait bien bas, cette éducation reparaîtra au jour où la grâce de Dieu le visitera, elle reparaîtra en quelque sorte intacte et fera de ce relevé non seulement un chrétien mais un homme complet.

Si Dieu se charge d'agir par son Esprit dans le coeur des enfants il a confié aux parents la tâche de les éduquer, de former leur caractère. S'ils s'en acquittent avec soin ils en seront richement bénis, s'ils la négligent ils en recueilleront eux et leurs enfants les fruits amers.

Quels sont les traits caractéristiques de Jésus comme éducateur?

1. Il s'est donné la peine d'étudier les caractères si variés de ses douze disciples, il a tenu compte de l'individualité de chacun d'eux, c'est-à-dire qu'il a agi selon leurs dispositions, leurs aptitudes, leurs besoins particuliers.

C'est un grand art en éducation que de savoir discerner les caractères et d'agir en conséquence. Cela demande une observation constante, beaucoup de tact et d'amour, mais aussi quels résultats on obtient !

Il serait intéressant d'étudier la manière de faire de Jésus avec Pierre, Jacques, Jean, Thomas, mais nous devons être brefs et nous nous bornerons à dire quelques mots seulement de Pierre, l'enfant terrible de la bande, qui à lui seul donnait plus à faire à Jésus que tous les autres ensemble. Avec ce caractère présomptueux, téméraire, qui avait toujours besoin d'agir, de se mettre en avant, il n'était pas question de raisonner, d'exhorter. Il fallait le laisser faire ses expériences, expériences douloureuses souvent, mais qui seules pouvaient lui apprendre ce qu'il ne voulait pas croire. Mais avec quelle sollicitude Jésus le suit dans ses tristes expériences. Quand Pierre veut comme son maître marcher sur les eaux, Jésus ne le décourage pas : "Viens", dit-il. Et quand Pierre enfonce il lui tend la main pour le soutenir: Puis, que lui reproche-t-il ? Non son apparente témérité, mais son incrédulité. Voilà Pierre à tout jamais convaincu que ce n'est pas mal de vouloir faire des choses extraordinaires, à condition de ne pas compter sur ses propres forces mais de regarder à Jésus en saisissant Sa force à lui. Plus tard, Pierre toujours présomptueux et persuadé qu'il est le plus fidèle de tous les disciples, n'accepte pas les avertissements répétés de Jésus et s'obstine dans son affirmation : "quand tous t'abandonneraient, je ne te renierai pas". Et pour apprendre à se défier de lui-même il lui faudra en arriver à renier son Maître. Mais Jésus l'enveloppe de ses prières et de son amour: "J'ai prié pour toi, que ta foi ne défaille point." Tandis que Pierre reniait Jésus, Jésus priait pour Pierre et voilà pourquoi celui-ci n'a pas complètement sombré et que salutairement humilié il a pu, après la Pentecôte, confesser hardiment son Maître devant les foules.

Et nous? Est-ce que nous entourons de nos prières ces caractères volontaires, orgueilleux, pendant qu'ils passent par le crible de leurs expériences afin que celles-ci leur soient salutaires et qu'ils en sortent purifiés? Et des regards tels que celui de Jésus sur Pierre lorsque son reniement fut consommé, regard qui lui arracha des larmes brûlantes de repentir, nos enfants les connaissent-ils? Avons-nous aussi pour eux ces regards d'approbation et de joie qui leur communiquent du courage et ont plus d'effet que toutes les paroles du monde?

2. Jésus développe la conscience, et forme le jugement de ses disciples. En marchant, en mangeant, il profite de chaque incident de la journée pour en tirer un enseignement. Les disciples se disputent pour savoir lequel d'entre eux est le plus grand. Au lieu de les faire taire en leur disant de ne pas se disputer, Jésus les aide à résoudre eux-mêmes la question en leur montrant que la vraie grandeur ne consiste pas à dominer, à commander, à être riche ou intelligent : "Si quelqu'un veut être grand parmi vous, il sera le serviteur de tous." Une autre fois il leur enseigne quelles sont les vraies richesses : ce ne sont pas les trésors d'ici-bas, mais ceux qu'on amasse dans le ciel. Les apôtres sans doute, comme tous les hommes, cherchaient le bonheur où il n'était pas. Jésus leur montre où est le vrai bonheur : "Heureux les débonnaires, les miséricordieux, ceux qui ont le coeur pur." Il corrige toutes les fausses notions de morale qui ont cours dans les rues: "Vous avez entendu... mais moi je vous dis" (Matt. 5, 43). Lorsque des parents savent inculquer ces choses à leurs enfants, quelle fortune pour l'avenir de ceux-ci !

Et quelle chose importante que le développement de la conscience ! Donner aux enfants une lumière qu'ils porteront toujours avec eux et qui leur deviendra une sauvegarde contre le péché; plus sûre même que la surveillance maternelle. Une mère me disait: "mes enfants sont plus sages en mon absence que lorsque je suis à la maison." "Comment cela? "

"Oh, dit-elle, quand je suis là ils comptent sur moi pour les rappeler à l'ordre, tandis que livrés à eux-mêmes ils agissent d'après les principes que je leur ai inculqués et obéissent à leur conscience." Heureuse mère, heureux enfants!

3. Jésus associe ses disciples à son travail. Tout ce qu'ils peuvent faire, il le leur fait faire. Dans la multiplication des pains il commence par consulter ses disciples pour les faire réfléchir et les rendre attentifs au miracle qu'il va accomplir. Pour nos enfants aussi il est bon d'être consultés, d'être intéressés à ce que nous faisons, d'avoir leur part dans nos décisions. Ce sont encore les disciples qui doivent faire asseoir la foule par groupes, puis distribuer la nourriture, enfin ramasser les restes. Ils constatent ainsi la puissance de Jésus, leur foi en est fortifiée, ils apprennent à faire tout avec ordre et méthode, ils reçoivent une leçon de générosité et d'économie ; ils éprouvent la joie qu'il y a à penser, à donner aux autres. Lors de la résurrection de Lazare, Jésus les fait encore participer à son oeuvre en leur ordonnant de rouler la pierre, d'ôter les bandes...

Quel art pour une mère de savoir faire travailler ses enfants; quel gage de bonheur et de paix pour le présent et l'avenir! Rien de plus agréable à voir qu'une famille où chacun travaille, où du plus petit au plus grand chacun a sa tâche spéciale. L'un cire les souliers, l'autre porte l'eau, un troisième frotte les cuivres pour que l'appartement soit
attrayant, car lorsque chacun fait sa part on peut s'accorder un intérieur reluisant de propreté. Nous pensons volontiers que nous ferons mieux et plus vite en faisant nous-
même; c'est vrai peut-être, du moins au premier moment, mais que de temps nous gagnons en formant des enfants actifs, utiles, aimant le travail. Tandis qu'une mère s'épuise à tout faire dans le ménage, que font les enfants? les plus jeunes sont à la rue, prenant de mauvaises habitudes dont ni temps ni peine n'arriveront probablement à les corriger entièrement; les aînés sont désoeuvrés, font de mauvaises lectures, pensent à la toilette...pour ne signaler que les moindres maux.

4. Mais le moyen d'éducation par excellence que Jésus a employé est celui de l'exemple; c'est toujours le plus efficace. Jésus a vécu ses propres principes devant ses disciples, si bien que n'eût-il pas proféré une seule parole, un seul enseignement, rien qu'en le voyant vivre ses disciples auraient reçu une excellente éducation. Jésus n'a jamais rien exigé de ses disciples qu'il ne l'eût pratiqué luimême. Ses paroles: "Je vous ai donné un exemple afin que vous fassiez comme je vous ai fait", peuvent s'appliquer à sa vie toute entière. Il pouvait dire : "Apprenez de moi, à être doux et humble de coeur." Ce n'est pas en employant la force, ni en élevant la voix qu'on enseigne la douceur; c'est en étant doux soi-même. La puissance de l'exemple est telle que Jésus a formé des disciples qui ont vécu comme il a vécu. "Si vous obéissez à mes commandements, leur disait-il, vous demeurerez dans mon amour comme moi j'obéis aux commandements de mon Père et je demeure dans son amour." Jésus était soumis aux mêmes lois que ses disciples. Il n'y a pas deux morales : une pour les parents, une pour les enfants. Si des parents veulent que leurs enfants soient laborieux, honnêtes, rangés ils doivent être eux-mêmes, laborieux, honnêtes, rangés. Nous moissonnons ce que nous semons, en éducation plus encore qu'en tout autre chose. Si un enfant voit son père faire de la Bible ses délices et qu'en outre il puisse constater que son père est meilleur que les pères irréligieux, il comprendra que la Bible est un livre précieux et voudra la connaître aussi. S'il voit sa mère sans ressources, dans la détresse, dans la souffrance se jeter àgenoux, implorer le secours de Dieu et le recevoir, il croira que Dieu est un Dieu vivant, puissant. S'il voit ses parents adorer ensemble le Seigneur, faire passer avant tout Sa volonté et vivre paisibles et joyeux, il comprendra où est le bonheur. Grâce à cette puissante influence de l'exemple nous poursuivons un double but : notre propre éducation en même temps que celle des êtres qui nous sont confiés. Pour pouvoir donner un bon exemple il nous faut être nous-mêmes sous bonne discipline. Loin d'en gémir, nous devons nous en réjouir avec reconnaissance. S'il suffisait pour donner une bonne éducation de commander, exiger, se fâcher, punir, plus notre éducation serait bonne, plus nous deviendrions nous-mêmes détestables. On pourrait dire de nous ce que Jésus disait de certains pharisiens: "Faites ce qu'ils vous disent, mais n'agissez pas selon leurs oeuvres, car ils disent et en font pas." Tandis que Jésus pouvait dire : "Je me sanctifie moi-même pour eux." Si Jésus avait besoin de se sanctifier, combien plus en avons-nous besoin!

Commençons dès aujourd'hui cette double éducation qui doit avoir une si riche récompense en comptant pour cela sur Celui qui "donne à tous libéralement et sans rien reprocher." (Jacq. 1. 5). Et pour être de bons modèles, contemplons sans cesse notre Modèle. Par la méditation des Evangiles inspirons-nous de ses préceptes, de ses principes ; voyons ce qu'il était, ce qu'il disait, ce qu'il faisait, afin d'être, de parler, de faire comme lui. Ainsi nous apprendrons de lui à nous sanctifier pour les nôtres, à obéir pour qu'ils obéissent, à prier pour nous, et pour eux. Et dans l'accomplissement de cette oeuvre, nous trouverons plus de joie et plus d'encouragement que dans l'oeuvre peut-être bien misérable que nous avons jusqu'ici poursuivie en gémissant. Nous aurons dès lors pour nous et nos familles un sujet d'actions de grâces éternelles.









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