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L'Ecole, la famille

Parents collaborons

Nous avons relevé avec joie ce voeu placé bien en vue à l'exposition des écoles enfantines de Genève à la Saffa.

L'Ecole, la famille

L'Ecole fut instituée pour la famille

Dans tous les pays, on peut observer le rythme suivant: au début, pas d'écoles; la famille seule éduque. Plus tard, à une époque variable suivant les pays, les connaissances utiles étant devenues nombreuses, et précises, on comprit qu'elles pouvaient développer l'enfant et le préparer mieux à la vie. Les parents étaient alors - soit par ignorance, soit par manque de temps - tout à fait incapables de répandre l'instruction, il fallut avoir recours à des spécialistes auxquels la famille n'abandonna qu'une partie de ses droits et de ses responsabilités. Il est bon que les pouvoirs publics et le corps enseignant s'en souviennent en tout temps, afin de savoir s'incliner devant les droits sacrés des pères et des mères et ne pas risquer de se substituer trop complètement à eux.

L'influence familiale (bonne ou mauvaise) est plus forte que celle de l'école. Un chercheur belge - M. Lecensier - calcule que l'école représente le 20%, l'église le 10% et la famille le 97% des influences exercées sur l'enfant. Ces chiffres doivent être revisés, ils n'ont laissé aucune place à l'influence pourtant notable des camarades et des passants dans la rue ou sur les places de jeux, à celle de la nature, des conférences, des images et des livres. J'en conclus cependant qu'il est indispensable de compter avec l'influence de la famille, de chercher à l'améliorer, à la renforcer.

Comment expliquer que le désintéressement de la famille pour les choses de l'école ait subsisté jusqu'à nos jours ?... Les causes ne peuvent pas être recherchées dans un parti pris collectif, car l'intérêt des parents est très vif au début de la scolarité. L'entrée à l'école primaire est un évènement. A chaque retour à la maison, on questionne le nouvel écolier, on veut savoir s'il a été sage, ce qu'il a appris, comment sont ses camarades, si le maître lui a parlé. Au bout de quelques mois, presque plus de questions: quelques brèves recommandations au départ et c'est tout. Normalement, l'intérêt eût dû aller croissant. Sa rapide disparition est-elle un effet de l'habitude? Plus d'un auteur soutient que la cause essentielle doit être ailleurs, dans un manque évident de relations suivies et organisées qui permettraient aux deux grandes éducatrices de la jeunesse d'agir sur un même plan, selon les mêmes règles. «On ne se voit que lorsque quelque chose ne va pas... Une cloison étanche sépare la famille de l'école!» disent-ils. Il semble bien, en effet, que la première se sente dépassée et un peu dépaysée dans un domaine où matières et méthodes ont changé. Comment aiderait-elle? On n'apprend plus comme autrefois, les calculs se font différemment et sont si compliqués, les manuels ont tant de choses nouvelles et obscures pour l'écolier d'il y a trente ans! Que l'enfant réponde quelquefois: «la maîtresse ne veut pas qu'on apprenne ainsi; elle a dit de faire autrement» et ses parents laisseront agir l'école qu'ils pressentent plus forte qu'eux.

Ce serait donc par incompréhension et incompétence que l'indifférence naîtrait.
Pour chasser l'une et l'autre, des relations nouvelles plus fréquentes et mieux conduites sont tout indiquées.

Pourquoi collaborer? Est-il réellement nécessaire que l'école et la famille entrent en relations, se comprennent et coordonnent leurs efforts? De nombreux motifs militent en faveur de cette thèse. Je crois utile de signaler les principaux.

1° Parce que les mêmes êtres sont l'objet des soins de l'une et de l'autre. Aucune d'elles n'a son domaine reservé: l'école serait fort mal inspirée de dire à la famille: «Je m'occupe de l'esprit; charge-toi du coeur!» En éducation, tout se tient, se pénètre, s'influence; la moindre négligence peut avoir des répercussions imprévues.

2° Parce qu'il importe de se mettre d'accord et sur le but et sur les moyens...

3° Parce que l'instruction n'est qu'exceptionnellement appréciée à sa juste valeur...

4° Parce qu'un échange de renseignements serait utile dans bien des cas.

Quand une relève a lieu au poste d'aiguillage, des indications précises sont fournies au nouvel occupant par son prédécesseur et par le livre de bord. A 7 ans, l'enfant passe de la direction maternelle à celle d'une maîtresse, sans que rien de semblable ne se produise. L'école ignore tout de ses jeunes recrues qui viennent de milieux fort divers et présentent entre elles des différences énormes...

5° Parce que des malentendus naissent facilement qu'il est difficile d'éviter ou de dissiper en s'ignorant.

Ils proviennent le plus souvent de renseignements erronés, transmis à la famille par l'écolier, qui croit parfois avoir intérêt à cacher la vérité; dans d'autres occasions, il se souvient mal, ou a mal compris; ses facultés sont encore si peu développées! Le régime actuel favorise les mensonges et les erreurs.

6° Parce qu'il est difficile au maître qui s'isole d'éviter la routine et le pli professionnel... L'habitude d'être toujours obéi, rarement contredit, l'obligation de réprimander souvent et de «faire la leçon» jour après jour, donnent au maître - s'il ne sait pas réagir - une mentalité qui lui est propre et peut être déplorable...

Puis à ressasser pendant vingt ans les mêmes règles, on en vient assez naturellement à en exagérer l'importance.

Tout cela produit ou peut produire le pli professionnel qui devient très vite une déformation qui serait évitée dans une certaine mesure par de fréquentes prises de contact avec les parents et par des discussions qui obligent à vérifier et éventuellement à réviser les opinions admises ou les habitudes contractées.

7° Parce que, il est très désirable que les découvertes les plus accessibles de la psychologie et les idées des grands pédagogues soient connues des parents...

8° Parce qu'il est regrettable que l'amour parfois peu cIairvoyant des parents ne soit pas éclairé par les avis du maître. L'amour maternel est d'ordinaire atteint d'une myopie plus ou moins accentuée qui exagère les qualités et voile les défauts. Nul ne serait mieux placé que l'instituteur pour apporter le correctif nécessaire et chasser l'illusion.

9° Parce qu'enfin l'éducation serait meilleure si un même esprit animait tous ceux qui influencent un même enfant.

Plusieurs fois dans le cours de chaque journée, l'écolier voit son entourage changer. La différence des régimes auxquels il est tour à tour soumis peut être immense. Poussé tantôt par un souffle doux et paisible, tantôt par l'aquilon qui cause les tempêtes, victime de conflits de compétences et d'ordres contraires, l'enfant se sent parfois désorienté. Qu'on s'étonne ensuite s'il devient hésitant dans toutes ses voies, s'il fait penser à la girouette obéissant à tous les vents!

Pour faire de lui un homme au caractère intègre et bien trempé, il faudrait un courant unique, régulier, invariable dans sa direction.









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