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Comment l'enfant prend des habitudes
On ne se rend pas assez compte, généralement, combien sont importantes au point de vue de la santé nerveuse de l'adulte les petites difficultés ou anomalies du caractère présentées dès l'enfance si elles n'ont pas été corrigées à temps. Combien d'individus échouent dans la vie, deviennent nerveux, se ruinent, se mettent à boire, etc., pour avoir pris, encore tout petits, des habitudes qui paraissent inoffensives au début, mais dont le développement devait aboutir logiquement à un désastre.
Les habitudes peuvent s'acquérir par l'expérience, l'entraînement ou l'éducation. Elles commencent à se prendre à la naissance: en effet, dès ce moment l'enfant montre des tendances à résoudre d'une façon personnelle les problèmes, à vrai dire encore simples de son existence. C'est ainsi qu'il prend très vite ses habitudes pour manger, dormir, satisfaire ses fonctions intestinales ou autres, tout comme plus tard il s'habituera à travailler ou à aller au café. Les tendances peuvent être corrigées ou devenir graduellement des habitudes, par suite de leur répétition constante. Elles entrent alors peu à peu dans la constitution du caractère, de la personnalité, et plus elles sont fréquemment répétées, plus elles ont de chance de devenir permanentes.
Les habitudes chez l'enfant dépendent beaucoup des influences que le milieu ou les circonstances ont sur son esprit. En effet, sa mentalité est extrêmement formable, plastique et prompte à accepter des suggestions ainsi qu'à imiter ce qu'il voit et entend.
L'obéissance
Désirez-vous que vos enfants vous obéissent chaque fois que vous donnez un ordre? Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi ils vous désobéissent?
Vous employez peut-être une mauvaise méthode pour vous faire obéir.
1. Observez-vous si l'enfant fait attention à ce que vous dites quand vous lui donnez un ordre?
Un enfant occupé à jouer peut parfaitement ignorer que vous lui parlez.
2. Lui donnez-vous des ordres sans avoir l'intention ferme de les faire exécuter?
L'enfant s'en aperçoit bien vite et ne se donne plus la peine de les écouter.
3. Lui permettez-vous aujourd'hui une chose pour laquelle vous le punirez demain?
Si l'enfant ne sait pas exactement et toujours ce qu'il doit faire, il sera fortement tenté d'essayer la chose défendue.
4. Promettez-vous à l'enfant des récompenses pour le faire obéir?
Si vous avez cette habitude c'est une bonne affaire pour lui que de ne pas obéir et de se faire payer toujours plus cher son obéissance.
5. Essayez-vous d'effrayer l'enfant pour lui faire exécuter ce que vous demandez?
Au début, il est possible que la peur le fasse obéir vivement, mais, ou bien il s'habituera assez vite à l'objet de sa peur et n'y fera plus attention, ou bien il deviendra un enfant timide et nerveux.
6. Rendez-vous la désobéissance intéressante par l'excitation des conséquences éventuelles que vous évoquez?
7. Donnez-vous des ordres auxquels la nature même de l'enfant l'empêche d'obéir.
Grondez-vous par exemple constamment l'enfant qui se trouve à l'âge où l'on a un besoin absolu de mouvement?
A chaque instant vous criez: «Tiens-toi donc tranquille» «Ne fais pas de bruit» «As-tu fini» etc., etc. Sachez que son système nerveux a autant besoin d'activité que son corps a besoin de nourriture. Vous feriez mieux de lui donner l'occasion de jouer ou d'être utilement actif.
Vous êtes-vous demandé ce qu'il faut faire pour mériter l'honneur que vous fait un petit enfant en vous obéissant ou en ayant confiance en vous?
1. Tenez-vous toujours vos promesses?
Pourquoi l'enfant aurait-il confiance en quelqu'un qui le trompe? Et quand la confiance s'en va, l'obéissance s'en va également. Si l'enfant continue parfois à obéir, c'est parce que vous êtes plus grand et plus fort que lui.
2. Prenez-vous garde de ne pas favoriser l'un ou l'autre de vos enfants, de ne demander à chacun d'eux que ce que ses capacités lui permettent de faire et, de donner à chacun suivant ses besoins particuliers?
3. Vous gardez-vous de donner des ordres et de punir dans la colère?
La colère est contagieuse: si vous êtes furieux, il y a des chances pour que l'enfant le devienne ou soit terrorisé et fasse alors des choses qu'il ne ferait pas de sang-froid.
4. Donnez-vous quelquefois des ordres inutiles, simplement pour montrer votre autorité?
Un enfant sait très bien quand on abuse de l'autorité contre lui et se révolte.
5. Vous donnez-vous la peine de considérer les motifs des actions de l'enfant ou le punissez-vous simplement parce que son acte a des conséquences fâcheuses?
Exemple: un enfant qui fait une maladresse ou casse quelque chose en essayant de rendre service n'est pas méchant pour autant.
6. Exposez-vous l'enfant à des tentations auxquelles il peut difficilement résister à son âge?
Et si vous le punissez trop sévèrement, ne sera-t-il pas tenté de mentir pour échapper à la punition. Si vous laissez traîner des choses dont vous savez qu'il a envie, n'est-ce pas être un peu trop exigeant que de s'attendre à ce qu'il ne les prenne pas? Les parents doivent aider l'enfant à bien agir et non lui rendre facile de mal faire.
Vous êtes-vous demandé pourquoi les enfants doivent obéir à leurs parents?
Il y a des parents qui obéissent à leurs enfants.
Aussi ces enfants sont-ils habitués à penser que la vie leur donnera tout ce qu'ils demanderont. Et quand ils apprennent, à leurs dépens, que ce n'est pas le cas, cela leur devient très dur. Epargnez-leur cette expérience.
Et il y en a qui n'apprennent jamais cela et prennent ce dont ils ont besoin quand on ne le leur donne pas. Ce sont les tribunaux qui s'occupent d'eux alors.
Il y a aussi des enfants qui obéissent trop bien. On ne leur permet ni de penser ni d'agir pour leur propre compte. Adultes, ils sont des hommes, des femmes incapables de se diriger eux-mêmes et ayant besoin toujours de quelqu'un qui leur dise ce qu'ils ont à faire.
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