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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURLa Doctoresse Champendal L'activité merveilleusement féconde de cette femme de bien a pris fin brusquement le 26 octobre 1928. Ce deuil a été vivement ressenti dans toute la population genevoise dont elle était une des figures les plus originales et les plus aimées. Mais sa réputation avait bien dépassé nos frontières, grâce à l'admirable petit Manuel des Mères qui a atteint son 155e mille et qu'une fois de plus, nous recommandons chaleureusement à nos lectrices. Née le 6 juin 1870 dans le presbytère de Sacconex, près Genève, elle fut élevée au milieu de nombreux frères et soeurs, et elle apprit de bonne heure, comme le dit le pasteur Vallette, «ce qu'est une vie simple, disciplinée, souvent difficile et faite de sacrifices peu éclatants, mais constamment renouvelés, une vie mise entièrement au service des autres». Très intelligente, elle fit des études de médecine et fut une des premières femmes docteurs de Genève. Ses dons hors ligne d'organisatrice lui permirent de fonder la Goutte de lait qui a rendu et continue à rendre d'inestimables services à la population laborieuse de Genève, puis l'Ecole d'infirmières du Bon-Secours qui a tant contribué à relever la profession de garde-malades dans notre pays, et où des centaines de jeunes filles de milieux aisés ont appris à orienter leur vie vers le service du prochain. Une de ses dernières créations, l'Ecole complémentaire, destinée à préparer les jeunes filles à mieux remplir leur rôle d'épouses et de mères, a absorbé en grande partie ses dernières forces et occupait une place toute spéciale dans son coeur. Intelligence très vive, esprit original et quelque peu paradoxal, goûts artistiques très développés - don remarquable de la parole - tels sont quelques-unes des caractérisques de cette riche nature. Mais avant tout, elle avait un large coeur maternel, toujours prêt à s'émouvoir de toutes les souffrances et à s'employer sans compter pour les soulager. Sous des dehors virils, des manières parfois brusques, se cachait une bonté pleine de tendresse, un dévouement passionné et sans limite. Ceux qui ont eu le bonheur de l'approcher n'oublieront pas son regard profond, son sourire lumineux... Elle si occupée - son activité tenait du prodige - trouvait toujours un moment à vous donner quand vous aviez besoin d'elle. Que de confidences les murs de son cabinet de travail n'ont-ils pas entendues! Le ressort caché de cette vie, c'est une foi religieuse qui est allée s'approfondissant sans cesse. La Doctoresse Champendal se savait atteinte d'une maladie de coeur très grave. On ne lui avait pas caché qu'elle pouvait mourir subitement d'un moment à l'autre. Non seulement cette perspective ne l'effrayait pas, mais elle la contemplait avec joie. Elle parlait sans cesse de la mort qui lui apparaissait, disait-elle dans une lettre adressée à ses élèves et qu'on leur a lue le soir même de sa fin «comme une merveilleuse aventure». Le soir du 26 octobre, après avoir achevé sa journée de travail, elle s'est endormie paisiblement, pour ne plus se réveiller ici-bas. «Heureux, dès à présent, les morts qui meurent au Seigneur... car ils se reposent de leurs travaux, et leurs oeuvres les suivent». |
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