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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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«Vous qui marchez sur la route, chantez.» Juges V, 10.

Débora! une des plus belles figures du lointain Israël, la femme qui, dans un temps tragique, ne s'est jamais laissé abattre et décourager, et, alors que tous les hommes s'effrayaient et perdaient courage, a été le courage, la flamme, l'inspiration, le salut de, tous!

Comment expliquer cela? D'où vient donc l'influence, l'action qui rayonne et qui fait agir? Il y a parmi nous des êtres de valeur, sérieux, consciencieux, ayant le désir de faire avancer le bien, et qui ne réussissent pas à en faire sentir la splendeur et l'attrait, au contraire. Trop de gens, par leur attitude en face de la vie, en parlant toujours de devoir, de conscience - (leur conscience) - n'ont abouti qu'à ce résultat: rendre les mots de devoir, de conscience, ennuyeux et synonymes d'ennemis de la vie. Ils leur ont prêté une figure qui n'avait rien d'imposant et de sain.

Prenons-y garde en éducation. Quand, au milieu de la famille, avec nos enfants, nous exigeons l'accomplissement du devoir et nous efforçons de le prêcher par l'exemple, ayons le souci que cet exemple soit lumineux et entraînant. Si notre fidélité ne nous rend pas sereins, vivants, heureux, élevés dans le sens profond du mot, nous prêchons contre notre exemple. Il avait raison l'apôtre quand il lançait son: «Soyez toujours joyeux». Là a été le secret de l'action salutaire de Débora la prophétesse; elle a eu l'entrain; vous entendez, l'entrain! Dans sa vie rude et simple, pénétrant tout, rayonnant sur tout, entraînant, il y avait une joie cachée, une confiance, une sorte de bonheur à aller de l'avant, à lutter, à faire ce qu'il y avait à faire. Elle était celle qui chantait en marchant, qui marchait en chantant: «Vous qui marchez sur la route, chantez!»

Il y a, aujourd'hui plus que jamais, des gens qui regardent comme un ennui la marche, cet effort musculaire qui est, en quelque sorte, le pain quotidien, de la santé. Le temps qu'on emploie pour aller d'un lieu à un autre leur apparaît comme du temps perdu et ils ne se souviennent des pas qu'ils ont faits que comme d'une fatigue. Ils ont tort; il peut et doit en être autrement et la parole de Débora nous y rend attentifs: «Vous qui marchez sur la route, chantez!» Il dépend beaucoup de nous que nos pas quotidiens soient autres qu'ennuyeux et fatigants. Ils peuvent être joyeux, ils peuvent être légers, lors même que nous irions lentement par le fait de l'âge et des infirmités. Tout dépend de ce qui remplit notre esprit, anime nos coeurs, pendant que nous marchons. Ayons toujours, à tout le moins ce sentiment: «Je suis debout sur le chemin, je vais vers un horizon; je marche à un but; je marche, c'est-à-dire je suis libre en quelque mesure, je suis de la vie volontaire et libre; ma démarche est soumise à mon âme; je vais et je viens; je ne l'ai pas fait toujours et je ne le ferai pas toujours. Quelle joie de le faire!» Et pour se dire cela, il faut que nous marchions dans la pensée du bien et vers du bien. Il faut aussi, tout simplement, que nous reconnaissions dans notre vie qui s'affirme dans la marche, la présence et l'action incessante de Quelqu'un qui nous a appelés et qui nous appelle en avant. La marche n'est-elle pas comme un commencement d'envol et d'essor? «Vous qui marchez sur la route, chantez!»

Ce qui importe, oui, c'est l'attitude intérieure du vivant. Marcher sur la route en chantant, c'est l'envisager et la suivre avec tout ce qu'on peut avoir de beau, de bon et de fort, avec une âme bien et largement ouverte à toutes les splendeurs du chemin, en sentant vivement le privilège d'être un homme qui marche, autrement dit, un vivant appelé d'un peu de vie à plus de vie, et de plus de vie à la vie dégagée, libérée et divine.

Autrement dit encore, et dans un sens plus profond, ce qu'il faut dans l'existence, pour chaque jour de la vie, pour chaque instant de la journée à vivre, c'est ce qu'on appelle l'entrain, l'ardeur à l'action et la foi au sens splendide et infini de notre existence et des devoirs qu'elle comporte; la conviction que la vie est la route de Dieu, parce qu'à travers ses étapes diverses, dont beaucoup sont obscures et douloureuses, elle nous conduit vers «les collines éternelles», vers les sommets splendides, la réalité suprême, l'amour et la vie de Dieu, vers le salut.

«Vous qui marchez sur la route, chantez!» c'est-à-dire marchez-y, la volonté illuminée et fortifiée par la confiance; marchez-y avec reconnaissance, recueillant dans votre âme aux heures dures, le souvenir des clairières traversées; et avec espérance, le meilleur de vous-même tendu en avant vers l'horizon de Dieu et la maison du Père. Confiance, reconnaissance, espérance, c'est la chanson cachée qui soutient la marche du pélerin d'ici-bas. «Vous qui marchez sur la route, chantez!»









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