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Les époux

Dieu n'a pas voulu que les devoirs mutuels que se doivent les époux naissent de la contrainte. C'est librement qu'ils se choisissent, c'est donc librement qu'ils décident de s'aimer et de se rendre mutuellement les devoirs impliqués par cet amour.

Ces devoirs quels sont-ils?

L'Eglise nous enseigne que les époux se doivent fidélité, aide et protection mutuelle. Que faut-il entendre par ces mots? S'agit-il d'une fidélité purement extérieure, qui tout en retenant chacun loin d'une liaison adultère pourrait n'avoir aucun rapport avec la fidélité du coeur? Interpreter ainsi la loi serait mettre la lettre à la place de l'esprit. La vérité est que la fidélité est avant tout une fidélité de coeur et tout intérieure, pour laquelle chacun des époux doit entreprendre contre soi-même, contre les difficultés et les tentations une lutte sans relâche.

Le premier devoir impliqué par le mot fidélité sera donc le support mutuel, car qui ne supporte pas les défauts et les défaillances de celui qu'il aime, ne saurait lui être fidèle!

Ici les époux rencontreront la première épreuve de l'amour, parce que le plus souvent, l'égoïsme, qui subsiste toujours derrière les apparences contraires, nous fait regarder l'être aimé en fonction de notre satisfaction personnelle. Instinctivement nous sommes portés à ne l'aimer que dans la mesure où il nous apporte les joies et les satisfactions que nous avons rêvées. S'il est pour nous une occasion de souffrance ou d'humiliation, ou si nous découvrons en lui des défauts que nous n'avions pas vus tout d'abord, nous sommes tentés de nous détacher de lui et de laisser s'éteindre nos sentiments.

Ce premier devoir de support en implique un autre, celui qui est caractérisé par les mots: aide et soutien mutuels. Passons sur l'aide et le soutien matériels, encore qu'il serait utile de définir l'ensemble des sacrifices de temps, d'argent, de satisfactions, impliqués par ces mots; et bornons-nous à définir les conditions requises par l'aide morale et spirituelle, celle qui est ordinairement la plus négligée.

L'aide morale suppose que l'on a fait effort pour sortir de soi et comprendre les pensées, les désirs, les aspirations et les besoins de l'être aimé. Ce n'est pas chose facile que de se mettre ainsi à la place de l'autre, pour le mieux comprendre. L'homme se doit de comprendre la nature de sa femme, et la femme celle de son mari. L'amour doit éclairer cette recherche, mais celle-ci ne peut être conduite à bien qu'autant que l'homme comprend en quoi sa nature d'homme doit compléter la nature de la femme, et la femme en quoi sa nature féminine doit apporter à l'homme le complément de vie dont il a besoin. Ce travail spécial de l'amour suppose une grande attention et un grand désintéressement; sans quoi jamais l'homme ne saura utiliser sa force et sa raison, pour la paix, la sécurité et la confiance qu'il doit inspirer à sa femme, non plus que la femme ne saura se servir de sa grâce, de sa sensibilité et de son dévouement pour apporter à l'homme cette joie spéciale de l'amour, qui l'aidera dans la lutte et lui permettra d'entreprendre les travaux nécessaires au développement normal de sa famille.

Aider moralement, c'est, pour la femme, comprendre les souffrances et les tentations qui accompagnent toute vie masculine, et, pour l'homme, comprendre celles qui sont plus particulièrement réservées à la nature féminine. Comment trouver les paroles et les actes qui éclairent et réconfortent, si l'on est incapable de voir où réside le mal?

L'amour est un sentiment qui ne se suffit pas à lui-même. Pour se conserver et grandir, il a besoin d'une nourriture spéciale, et cette nourriture est faite de mille petits services mutuels, qui sont comme les mailles d'un immense filet, comme les points d'une tapisserie qui ne sera achevée qu'avec la vie. Prétendre nourrir l'amour d'émotions violentes, c'est le tuer par avance. L'entretenir à l'aide de constants sacrifices mutuels, d'attentions réciproques, d'efforts pour aider l'autre dans son travail, pour lui apporter les joies et les consolations qui permettent de supporter la monotonie des jours, tels sont les infiniment petits, grâce auxquels l'amour va grandir et se fortifier. C'est ordinairement faute d'avoir façonné sa volonté à ces très humbles exercices de l'amour, que celui-ci finit par disparaître ou par s'amoindrir. Il n'est pas difficile d'aimer un être parfait; il l'est de continuer d'aimer une personne dont les défauts nous font quotidiennement souffrir. Si les époux ne cherchent pas, dans la patience et la miséricorde, les secours dont ils ont besoin pour se supporter, et si leur amour n'est pas dominé par un désir de perfection prenant son point d'appui dans l'amour de Dieu, bientôt la vie commune sera difficile et deviendra peut-être un jour intolérable.

L'union dans la famille est faite d'une foule de petits services mutuels qui font de chacun le serviteur de tous. Pour maintenir la paix, il faut se faire des concessions mutuelles; c'est un calcul immoral et dangereux que de chercher dans le mariage un moyen d'augmenter la somme de ses jouissances égoïstes. Un pareil calcul ne peut que préparer des déceptions et multiplier les causes et les occasions de mécontentement. Savoir, au contraire, que l'union des coeurs ne peut que grandir par l'acceptation joyeuse de tous les sacrifices impliqués dans la vie à deux, et bientôt à trois, à quatre et davantage, c'est fortifier d'avance sa volonté contre les variations du caractère et de l'humeur. C'est en même temps se préparer à bien élever ses enfants, car rien n'est plus contraire à la bonne éducation que les sautes d'humeur et les mécontentements de caractère.









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