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La crédulité. L'exagération.

L'enfant est tenté d'estimer vraies les imaginations qui lui passent par la tête... A plus forte raison les idées exprimées en sa présence deviennent-elles pour lui, sur le champ, autant de croyances.

Qu'on juge par là du danger des opinions fausses et des appréciations erronées, émises devant de jeunes auditeurs qui ne savent pas encore à quel point la parole humaine est perfide !

Que se passe-t-il dans nombre de foyers? Pendant des années, le "baby" livré à des soins mercenaires n'entend que des choses absurdes, des histoires saisissantes, des anecdotes invraisemblables.

Eh bien! toutes ces folies ne serviront qu'à bouleverser sa jeune tête, et à lui suggérer des rêves décevants et des illusions menteuses.

Ne faudra-t-il pas tout à l'heure détromper ces âmes crédules et leur avouer qu'on s'est joué de leur candeur?

Alors l'enfant ressentira avec intensité deux sentiments : la déception et la défiance. Tel est le danger de cette partie que l'on engage avec lui.

Quoi de plus difficile, en effet, que de défricher dans la suite une intelligence envahie par de mauvaises racines, et d'en extirper les ronces et les épines: je veux dire les erreurs et les chimères ! Mieux vaudrait cent fois l'ignorance !

La même critique s'applique, dans une mesure réduite, à l'exagération communément admise dans le langage quotidien. Pour donner plus de relief et d'intérêt au discours, tout est surfait et centuplé, tout est superlatif, dans un sens ou dans l'autre. Rien n'est beau, vrai ou bon; rien n'est laid, faux ou mauvais... Tout est merveilleux, idéal, ravissant, exquis, adorable ! ou au contraire: horrible, odieux, exécrable, monstrueux ! La conversation "moyenne" exprimant d'une manière tempérée les circonstances usuelles de la vie, n'existe plus en quelque sorte. L'emphase semble portée au paroxysme. Nous vivons, paraît-il, dans l'inénarrable... ! l'inouï... ! l'épouvantable... ! l'impossible... !

Or, les mots les plus osés, les plus énergiques et les plus sonores étant utilisés pour décrire de minces épisodes; les épithètes les plus ronflantes et les plus tapageuses, étant usées par l'emploi immodéré qu'on en fait, on en arrive à ne savoir comment s'exprimer, quand, sortant de la banalité ordinaire, on a lieu de traduire des situations vraiment dramatiques ou des sentiments exceptionnels.

J'entrevois le jour où, à l'instar de M. Prud'homme, on dira d'une personne incorrecte : "sa conduite est non seulement ignoble, mais même.... tout à fait déplacée". Ce que nous appelons le superlatif dans le langage, n'est qu'un abus. Mais il a pour inconvénient fort grave, de ne pas donner la mesure des choses, ni leur couleur vraie, ni leur saveur.

On efface les nuances: celles de la pensée, comme celles des mois. On veut "l'étonnant ! l'abracadabrant !" l'extrême enfin ! Et l'on oublie que le juste milieu est l'asile de la sagesse.

Ah! qu'il est rare ce privilège que, par antiphrase dirait-on, l'on appelle: "sens commun"!...

Cela est si vrai, qu'une idée exprimée avec calme et mesure produit quelquefois, par opposition, un effet considérable.

L'enfant, étranger à ces artifices et à ces conventions, ne jugera donc pas exactement les choses. L'éxagération du style lui suggérera une notion déviée, parce qu'il accepte, lui, la signification apparente du vocable, sans en rien rabattre. Avec ce système, il est condamné pendant plusieurs années à voir "flou". Ce n'est qu'à force de réflexion et d'étude que, dans la suite, les mots reprendront à ses yeux leur valeur exacte, et qu'il s'apercevra qu'on lui a servi longtemps des idées à faux poids, si je puis m'exprimer ainsi....

Il n'est point aisé de faire entendre juste quand on dit faux.









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