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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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La mère

Mère, je ne sais pas les mots qu'il faudrait dire.
Je les voudrais, pour exprimer votre sourire,
Aussi doux qu'il est doux, aussi tendre que lui.
Mais ces mots aussitôt que j'ai cru les atteindre, m'ont fui.
Je songeais, avant même que j'aie commencé ma chanson : « Il faudra que je chante la mère».
Ma chanson se termine et regardez, maman, c'est vous qui êtes la dernière!
Oh! je sais ce que vous allez dire, je le sais bien!
«Cette place est la vôtre, et vous l'avez choisie, et elle vous convient.»
Je vous chanterai donc, ma mère, à cette place.
Du moins, je ne veux pas que votre main efface
Les mots insuffisants que ma main tracera,
Sous prétexte que ce portrait ne vous ressemble pas.
Et que d'abord, pour être vous, il est trop beau...
Comment pourrait-il l'être?
Mère, vous êtes une clarté sur nous: et je ne m'étonne pas que ce soit vous qui ouvriez, le matin, la fenêtre.
Vous êtes comme la chaleur du feu, quand on a froid, l'hiver,
Et n'est-ce pas vous, justement, qui allumez dans l'âtre le feu clair,
Puis qui suspendez au-dessus la vieille marmite en cuivre,
Pour que nous, vos petits, nous ayons en rentrant la bonne soupe qui fait vivre?
Vous êtes neuve comme l'eau, et c'est vous qui vous en revenez à pas lents,
Matin et soir, portant la cruche embuée de fraîcheur à ses flancs.
Y a-t-il ici-bas une seule chose dont nous ayons besoin et que vous ne nous ayez pas donnée?
Le battement continu de l'horloge ressemble à votre coeur veillant sur cette maisonnée.
Qui donc, si ce n'est vous, songe en ce monde à ce que nous faisons?
Où vous êtes, ma mère, est aussi la maison...
Tenez, je ne dors pas, ce soir. De mon lit, les yeux grands ouverts, je regarde.
La porte, comme un rectangle lumineux, de la cuisine où votre lampe s'attarde.
Pourtant vous faites bien attention, vous retenez jusqu'à votre souffle pour qu'on n'entende aucun bruit
Mais j'ai reconnu le doux ronflement de votre rouet dans la nuit.
Il tourne encore le fil dont seront faits, demain, nos draps de bonne grosse toile...
Si vous entriez, vous verriez mes yeux grands ouverts et aussi curieux que, derrière la vitre, deux étoiles.
Et, tout en me rebordant, vous me souririez de votre bon regard.
Et vous me diriez: «Mon enfant, pourquoi ne dors-tu pas? C'est tard?»
Comme mon coeur est lourd dans la nuit qui soupire?
Mère, je ne sais pas les mots qu'il faudrait dire...









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