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Rapports de famille
Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites le de même pour eux... Si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on?
Sermon sur la montagne.
Les rapports qui s'établissent entre un jeune ménage et les parents des époux ont une grande importance.
Le bonheur de la famille, et par conséquent celui des enfants, dépend pour une grande part de ce que seront ces rapports. Suivant leur nature ils faciliteront ou entraveront l'éducation.
Disons d'emblée que les belles-mères, tant décriées, ne sont pas seules en jeu, il est aussi des beaux-pères autoritaires et maussades, il en est qui accueillent une jeune belle-fille avec une exubérance à la quelle elle n'est pas habituée et qui la déconcerte; de leur côté les jeunes sont souvent susceptibles, jaloux de leur indépendance, ils manquent d'égards et ne se rendent pas compte que leurs parents ont eux aussi une orientation nouvelle à donner à leur vie. La genevoise Mme Necker de Saussure qui écrivait en 1828 et Mme Fisher, auteur américain, encore jeune, s'accordent
pour conseiller aux femmes de ne pas se donner si complètement à leur tâche d'éducatrice qu'elles se trouvent désemparées lorsque leurs enfants les ont quittées, mais de cultiver leur esprit, ou même leur jardin, donnant ainsi un but à leur vie. Elles en seront plus aptes à remplir leurs nouvelles fonctions, et attendront sans impatience
qu'on vienne leur demander aide ou conseil.
Il est préférable en effet que les parents se tiennent à l'écart au début, et laissent leurs enfants les prévenir, que ceux-ci aillent chez leurs parents, qu'ils y aillent ensemble autant que possible, ce sera pour eux la première occasion de lutter contre l'égoïsme.
Ils apporteront leur jeunesse et leur enthousiasme au foyer qu'ils ont quitté, mais qu'ils évitent de prendre leurs parents comme confidents et arbitres des différents inévitables que suscite la vie en commun de deux êtres qui dans leur enfance n'ont pas contracté des habitudes identiques. Nous parlons ici des cas les plus favorables où l'éducation des époux a été orientée vers un même idéal, combien plus délicate sera la situation si les points de contact sont rares si leur milieu social et leur éducation les séparent.
Le plus souvent les époux quittent la maison paternelle pour fonder un nouveau foyer et cela est normal, mais il est des devoirs impérieux et des circonstances qui nécessitent la cohabitation. Il faut alors de part et d'autre une double mesure de tact de patience et d'amour.
Nous appelons de nos voeux le moment, où même à la campagne, les parents auront une retraite où se reposer dans le calme, et où les jeunes pourront faire sans témoins leurs expériences.
Si la jeunesse déserte si facilement la vie rurale n'est-ce pas quelquefois parce que dans nos campagnes elle est trop longtemps traitée en mineur?
Les fragments qui suivent peuvent éclairer l'une ou l'autre face de ce vaste sujet. Nous n'avons pas la prétention d'être complets.
Disons un mot des difficultés que rencontrent les parents éducateurs à établir une entente parfaite.
Ce qui peut rompre à la longue l'union des volontés, c'est l'intervention de ceux qui ne devraient jamais intervenir que lorsqu'on les en prie. C'est un aïeul, ou une aïeule, ou une tante, qui critique ouvertement la manière de faire du père ou de la mère... ou bien prend à part l'un ou l'autre pour lui communiquer ses remarques sur celui ou celle qu'il trouve à blâmer...
On ne craint pas de discuter des opinions devant les enfants, que l'on entraîne ainsi à juger leurs parents... et ces interventions en se répétant peuvent avoir pour résultat de séparer moralement des parents jusqu'alors très unis dans leur tâche commune, et de nuire d'une façon déplorable à l'éducation des enfants.
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