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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Autorité et obéissance

L'autorité est un des principaux moyens voulus de Dieu pour l'accomplissement de notre tâche de mères; mais nous ne savons pas toujours nous en servir. Il en résulte que l'insoumission, la révolte si commune chez les enfants, est en grande partie notre oeuvre. On en pourrait dire autant du découragement, de l'affaissement de la volonté, que l'on remarque chez quelques-uns. Une autorité exercée avec faiblesse, d'une manière indécise, intermittente, provoque l'insoumission; une sévérité excessive produit le même résultat à moins qu'elle n'aboutisse au découragement dont nous venons de parler. Il importe avant tout que nos enfants apprennent à soumettre leur volonté à une volonté supérieure et à souffrir les contrariétés; mais n'oublions pas qu'il leur faut une certaine liberté, liberté sans laquelle leurs facultés ne sauraient se développer.

Exerçons notre autorité avec beaucoup d'amour et de fermeté. Soyons régulières, égales, conséquentes dans toute notre manière d'être; ayons en vue, non notre satisfaction personnelle mais le bien des âmes qui nous sont confiées. Que, chez nous, les défenses, les réprimandes, les corrections, les encouragements, soient dispensés avec mesure et avec amour. On ne saurait trop le répéter; ne séparons jamais la douceur et la fermeté; c'est le seul moyen de rendre nos enfants heureux et obéissants, heureux parce qu'ils seront obéissants.

Jamais nous ne réussirons sans décision de caractère; toute faiblesse de notre part risque d'encourager l'insubordination. L'enfant a besoin de sentir un appui dans l'accomplissement de son devoir, or il n'en trouve aucun s'il est dirigé par une personne qui n'a d'autre principe que la mauvaise humeur, le caprice, le désir de dominer. Par contre le devoir lui sera rendu facile si l'éducateur est juste, intelligent et ferme. L'enfant sentira bientôt que les ordres auxquels il doit obéir ne procèdent ni du caprice, ni de la mauvaise humeur mais d'une vraie affection.

Une bonne défend à un enfant de toucher l'écritoire qui est sur la table. L'enfant fait la sourde oreille et s'amuse avec les objets de l'écritoire. La bonne crie d'un ton irrité: "Laissez cette plume! Comme vous êtes désobéissant. Vous serez puni si vous continuez!" L'enfant laisse l'écritoire pour un moment; mais comme il a été souvent menacé de punitions non exécutées, l'objet défendu se retrouve bientôt entre ses mains. Et la bonne qui se plaint d'avoir à garder un enfant aussi insoumis ne se doute pas qu'elle est elle-même une des causes de l'insoumission.

Elle aurait dû dire tout d'abord d'une voix amicale et ferme qu'il ne fallait pas jouer avec l'encre et par conséquent ne pas toucher l'écritoire; puis, si l'enfant n'obéissait pas, le faire sortir immédiatement de la chambre ou le conduire à ses parents. En un cas semblable, la bonne se lève-t-elle pour sévir, il peut arriver que l'enfant lâche immédiatement l'objet défendu, promette de ne plus désobéir, etc.... mais si la bonne avait annoncé une punition, la punition doit suivre quelles que soient les promesses de l'enfant; agir autrement, ce serait se préparer bien des difficultés pour l'avenir.

Il peut arriver que sans aucune mauvaise intention des enfants ne puissent pas obéir; dans des cas semblables il faut s'abstenir de commander. Par exemple on peut répéter vingt fois en une heure : "Mon enfant ne ronge pas tes ongles," sans obtenir aucun résultat. Par la force de l'habitude la main de l'enfant se porte à sa bouche sans même qu'il s'en rende compte. Si nous sommes décidés à vaincre cette mauvaise habitude il nous faut recourir à quelque moyen extérieur, tel que l'emploi d'un gant. Mais il faut renoncer à faire des défenses, lesquelles ne pouvant pas être observées par l'enfant n'aurait d'autre effet que de le faire désobéir à tout instant.

Quand un enfant est de mauvaise humeur et pleure, c'est inutile de lui dire qu'il est méchant et de lui répéter souvent de se taire. Donnons-lui plutôt cinq minutes pour se calmer en lui disant que, ce temps passé, il faudra l'éloigner de la société s'il n'a pas réprimé ses larmes.

L'expérience montre que l'autorité s'établit bien plus par nos actions que par nos paroles. Ce qu'on appelle gronder est absolument inutile. Celles d'entre nous qui sont tentées de gronder, ne fût-ce que rarement, doivent apprendre à gouverner leur langue: ceci est de toute importance. Soyons fermes dans nos résolutions et nos actes, douces et calmes dans notre manière d'être; mais ne nous figurons pas qu'il faut parler beaucoup et faire beaucoup de bruit. La multiciplité des paroles, des plaintes, des promesses et des menaces n'aboutit à rien, tandis qu'un acte de douce et ferme décision suffit pour gagner la partie.

Si un enfant se conduit particulièrement bien, ne le louons pas immédiatement, il vaut mieux attendre un peu et saisir la première occasion de lui faire un plaisir, en lui rappelant sa bonne conduite et en lui témoignant la joie que ses parents en éprouvent.

Il est nécessaire de surveiller constamment les enfants; mais gardons-nous d'intervenir trop souvent; il ne faut pas que l'enfant se sente tellement surveillé qu'il en éprouve de la contrainte.

Le but de l'éducation est de préserver l'enfant du mal et non de l'enfantillage. Soyons donc très indulgentes quand il s'agit de fautes qui proviennent non des dispositions morales mais de l'ignorance de l'enfant. Ces manquements disparaissent avec le temps. Réservons notre autorité pour les cas plus graves; quand il s'agira des principes moraux, c'est alors qu'elle devra se montrer.

Les enfants doivent rester enfants; nous devons sympathiser avec eux comme tels et ne point les priver des plaisirs légitimes. Dieu permet qu'ils aient des jours sereins; ah! gardons-nous de les leur enlever par une sévérité hors de propos. Si la discipline est nécessaire, rappelons-nous qu'elle s'accorde parfaitement avec la plus tendre sympathie et la plus grande bonté, que l'enfant apprenne l'obéissance dès les premiers mois de sa vie et nous pourrons, sans danger lui accorder plus de liberté à mesure qu'il grandira.









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