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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURVertus nécessaires Une foi ferme est la condition de toute éducation. C'est elle qui crée l'amour, la constance, la patience, l'humilité. L'amour maternel n'est pas l'amour chrétien. Comme tout sentiment humain, celui de la maternité doit être sanctifié et vivifié par l'amour divin, car la charité seule édifie. (1 Cor. 8, 1.) "Quiconque demeure dans l'amour, demeure en Dieu et Dieu demeure en lui." A ce contact, le coeur se réchauffe, rien ne semble impossible, la vie se transfigure, car elle a trouvé son unité et son harmonie. La constance en éducation est un fruit de la charité, comme l'énergie l'est d'une volonté sainte. "Ne chancelle pas, dit le Seigneur, car je suis avec toi." Faiblis-tu, c'est le doute qui en est la cause. Ton enfant qui t'observe du coin de son petit oeil sagace, exploite à ravir tes hésitations, guettant, pour faire triompher sa volonté, l'instant où la tienne fléchira. Jésus a donné le secret de la persévérance quand il a dit : "Demeurez en moi, je demeurerai en vous... Hors de moi, vous ne pouvez rien faire... Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé." La patience n'est autre chose que la persévérance dans l'amour. Elle est indispensable dans la vie chrétienne, car ce n'est qu'après avoir fait la volonté de Dieu, "que vous obtenez ce qui vous est promis." (Héb. 10, 36.) Où cherchera-t-on à faire la volonté de Dieu si ce n'est dans l'éducation des enfants que lui-même a donnés? L'impatience est une offense à cette volonté. Que de patience Dieu déploie dans l'éducation d'une âme! Mère inquiète, n'exige donc, pas trop à la fois. Même les plus grands efforts ne détruiront pas d'un seul coup des habitudes fâcheuses. Il faut une certaine maturité d'intelligence pour rompre avec un défaut, pour suivre les conseils de la sagesse: l'enfant doit l'acquérir petit à petit. Du reste, toute peccadille n'est pas une désobéissance formelle. Qui sait si ce n'est pas à ton imitation qu'elle a été commise? Avant de punir, réfléchis, rentre en toi-même et n'agis sévèrement qu'à coup sûr. L'impatience aigrit et détruit les bonnes résolutions. A ta colère, l'enfant répondra par la sienne. Tu n'en deviendras pas plus aimable à ses yeux, peut-être ébranleras-tu même sa confiance naissante, car l'impatience conduit vite à la violence et à l'injustice. L'humilité est aussi une des conditions de l'éducation. Ce n'est que par l'exemple de sa mère que l'enfant apprendra à renoncer à lui-même. Du reste, c'est Dieu seul qui peut couronner de succès ses efforts; de nous-mêmes que pouvons-nous? Nos plans s'écroulent, nos espérances s'évanouissent. En Dieu seul est la lumière et la force ; seul, il peut façonner à Sa volonté une âme jeune et tendre, car c'est lui qui "produit le vouloir et le faire." Un défaut fréquent chez les jeunes femmes est de critiquer l'éducation que leurs amies et connaissances donnent à leurs enfants. Sur ce sujet, on doit se souvenir que le succès n'est pas entre nos mains. Nous ne pouvons ni disposer de l'individualité d'un enfant, ni faire germer, fleurir et mûrir les semences que nous déposons dans son âme. Quels que soient nos soins et nos peines, c'est à de petits êtres libres que nous avons à faire et qui dit liberté, dit résistance et combat. Telle mère aura tout de suite une riche moisson de satisfaction, telle autre l'attendra longtemps dans la crainte et les larmes. Ne jugez donc pas les autres ! Vous ne savez pas ce qu'elle souffre en secret cette jeune femme que vous critiquez! Mais Dieu le sait, car seul il voit. Un peu de patience; sûrement un rayon luira dans ces ténèbres et réjouira ce coeur maternel froissé. Au lieu donc de s'occuper des enfants des autres, il suffit d'avoir soin des siens. L'ambition d'une mère est d'être tout pour son enfant. Cela se conçoit, mais il ne faut pas aller trop loin dans cette voie et ne pas ravir à Dieu la place centrale que seul il a le droit d'occuper. Il faut, dans l'enfant, former la personnalité, la volonté, le libre arbitre, la capacité de se décider et d'agir sans imiter n'importe qui. Peu à peu, l'enfant doit pouvoir se suffire à lui-même. Le tenir toujours en lisière est une faute dont la cause est une manque d'humilité. L'instant physiologique de cette émancipation graduelle est très délicat à indiquer, car c'est souvent le point décisif de la vie. Comment laisser voler de ses propres ailes celui dont on s'est toujours défié, à qui l'on n'a inspiré aucune énergie morale, à qui l'on a montré le monde tout en noir? "L'homme est ce que le fait la confiance des autres, " dit un vieux dicton, à quoi l'on peut ajouter que les prophètes de malheur n'ont jamais fait rien qui vaille, et ont souvent fait beaucoup de mal. |
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