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Education post-scolaire

Le Secrétariat vaudois pour la protection de l'enfance a organisé pour la troisième fois des journées éducatives qui ont eu lieu du 15 au 18 avril dans la Salle du Grand Conseil à Lausanne. Un nombreux public y assistait, composé en majeure partie de femmes, institutrices ou mères de famille. L'éducation post-scolaire était à l'ordre du jour. L'apprentissage, l'orientation professionnelle, les cours complémentaires pour adolescents, l'enseignement ménager, l'éducation professionnelle des jeunes filles et la possibilité de concilier celle-ci avec la préparation au mariage et à la maternité, l'utilisation des loisirs, le sport, l'art social, tels sont les principaux sujets qui ont été abordés au cours de ces journées bien remplies. Nous ne pouvons songer à en donner même un aperçu rapide, nous nous bornerons à résumer brièvement la suggestive conférence de M. E. Savary, chef de service de l'enseignement primaire à Lausanne, sur les écoles ménagères.


Il est curieux qu'on ait tant tardé à reconnaître la nécessité de préparer les jeunes filles au mariage et à la maternité. Ni l'auteur du livre des «Proverbes» qui a tracé de la femme forte un portrait admirable, ni Mme de Maintenon, ni J.-J. Rousseau, ni Fénelon, ni Michelet qui ont célébré avec tant d'éloquence les vertus de la femme, n'ont eu l'air de soupçonner que ces dons devraient faire l'objet d'une culture spéciale. Mme Necker de Saussure dans son «Education progressive» n'a fait qu'entrevoir le problème.

Aujourd'hui, au contraire, ce sujet est au premier plan des préoccupations des éducateurs. Que s'est-il donc passé?

Le XIXe siècle a été témoin de transformations sociales profondes qui ont abouti à faire travailler dans les fabriques les femmes et les enfants. Un légitime désir de bien-être a aussi joué son rôle dans cet abandon du foyer domestique par celles qui devraient en être les gardiennes. Ainsi, dans un trop grand nombre de cas, la maison a cessé d'être le nid chaud pour devenir ce qu'on a appelé cyniquement un «comptoir d'alimentation»! L'instruction religieuse est négligée; le souci de gagner devient la préoccupation dominante, reléguant tout le reste au second plan. La femme a perdu le goût des occupations domestiques. On ne veut plus d'enfant. Le mari va chercher au cabaret ce qu'il ne trouve plus chez lui. Il faut trouver un remède à cette situation lamentable. Mais les lois sont impuissantes si l'esprit public ne les soutient pas. Que faire donc? D'une circulaire récente du Département bernois de l'Instruction publique nous détachons quelques assertions:

«La jeune fille doit être orientée autrement que le jeune homme. La fonction de ménagère et de mère est la plus importante pour une femme. L'incapacité de la maîtresse de maison est souvent cause de la ruine de la famille. C'est par la main des femmes que passe la plus grande partie de la fortune nationale. ...C'est une fatale erreur de croire que l'art de diriger un ménage, de soigner et d'élever des enfants, que tout cela «vient tout seul». Il y faut une préparation approfondie...»

L'enseignement ménager est de date récente. Diverses expériences ont été tentées dans plusieurs de nos cantons. L'ère des tâtonnements n'est pas encore close. Après bien des études et des recherches, nous sommes arrivés à la conclusion que les jeunes filles pourraient quitter l'école primaire à l'âge de 15 ans, et recevoir un enseignement professionnel ménager pendant l'année qui suivrait leur sortie de l'école. Cela coïnciderait avec leur instruction religieuse qui est donnée en général entre 14 et 16 ans. C'est une période grave pendant laquelle il est particulièrement important de placer la jeune fille sous une influence morale. On nous a fait des objections, tirées surtout de la nécessité de procurer le plus tôt possible un gagne-pain aux jeunes filles de la classe ouvrière. Mais l'apprentissage est souvent dangereux pour leur santé physique et morale. Les quelques mois passés à l'école ménagère pourraient exercer sur elles une influence profonde, à condition que cette école réponde vraiment au but de ses promoteurs. Il faut que les jeunes filles se sentent heureuses à l'Ecole mènagère que ce soit une maison joyeuse.

L'ecole de nos rêves serait à la campagne, construite sur le modèle des maisons du pays. Elle contiendrait une buanderie et un four à pain. L'installation serait très simple. Il importe de pratiquer une stricte économie si l'on ne veut pas encourir le reproche que l'on nous fait parfois - à tort le plus souvent - d'enseigner à nos élèves une cuisine trop coûteuse. Pourtant, il faut de temps en temps des extras. Nous constatons en général chez les jeunes filles une ignorance extraordinaire en matière d'économie domestique. Il faut que cela cesse.

Plusieurs écoles ménagères existantes ont tenté d'obtenir la collaboration des crèches pour donner à leurs élèves l'occasion de s'initier à la puériculture. Partout où cette collaboration a été effective, les résultats obtenus ont été excellents.

Nos jeunes filles connaissent souvent bien mal leur langue maternelle. Il sera donc nécessaire de continuer cette étude. Nous y joindrons des leçons de comptabilité. L'étude du chant est très importante aussi. Rien ne facilite le travail comme de le faire en chantant. Les chansons apprises à l'Ecole ménagère serviront plus tard à endormir les marmots.

La santé physique de la femme est de toute importance. La gymnastique, la culture physique ne devront donc pas être négligées. Il importe aussi de développer le sens esthétique, grâce auquel les futures ménagères sauront embellir leur foyer et en bannir les ornements de mauvais goût. L'enseignement du dessin aura sa place dans notre Ecole... C'est un programme bien ambitieux, direz-vous. Nous ne nous faisons pas d'illusion, nous savons que de longues années seront nécessaires pour que ce rêve devienne une réalité. Mais les progès déjà accomplis sont un gage de succès pour l'avenir. Dans le canton de Fribourg, notamment, des expériences très intéressantes ont été tentées. Soixante écoles ménagères y fonctionnent actuellement, pour le plus grand bien de la population dont toutes les préventions ont disparu graduellement. Si ce résultat a été atteint, c'est que là-bas, l'école ménagère est obligatoire. Il faut que tous ceux qui ont à coeur l'éducation de notre jeunesse nous aident à réaliser cette réforme importante.









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