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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURCorrespondance.- A propos du rôle des punitions et des récompenses dans l'éducation, voici le récit d'une expérience faite avec nos enfants; elle est analogue à celle qui a été relatée dans votre numéro de mars et la complète. Un gros garçon de trois ans avait pris la mauvaise habitude de pousser des cris perçants dès qu'il entrait dans son bain matinal, dont pourtant l'eau était tiède. Gronderies, punitions, tout était inutile, les cris et pleurs recommençaient chaque matin. Il fallait trouver autre chose. Le père prépara une feuille de papier portant le nom de l'enfant et lui annonca qu'à chaque bain pris sans pleurs, il pourrait faire un trait sur la feuille, lui promettant qu'après huit traits, il aurait un petit cadeau. Dès ce jour, les cris cessèrent. Le bonhomme n'aurait pas voulu manquer le plaisir de faire une «marque» sur son papier. Il en fit d'ailleurs plus de huit, trouvant un vif plaisir à faire ce coup de crayon, plus même qu'à recevoir le cadeau promis qu'il avait du reste oublié. La marque se faisait dans le cabinet de travail de son père, car une certaine solennité apportée à ce geste en augmentait la valeur. Il reçut enfin un petit pinceau à colle; la crainte de se le voir enlever l'aida à supporter son bain sans protestations, et maintenant, l'habitude est prise. Le même système a été employé avec succès pour guérir les frères et soeurs aînés de l'habitude de grogner sans raisons, de se disputer, de se mettre en retard, même de mouiller leur lit la nuit, etc., le nombre des «marques» exigées variant avec la difficulté à vaincre. Pour les aînés, le cadeau importe plus que la «marque» à faire. Point n'est besoin d'ailleurs qu'il soit considérable, une image à découper, une gomme, un dé, suffisent à les satisfaire et à soutenir l'effort de leur volonté dans la lutte contre eux-mêmes. Il va sans dire que ce système n'est utilisable que pour vaincre de mauvaises habitudes sans gravité; pour corriger un enfant de défauts sérieux, tels que le mensonge ou la lâcheté, il faut chercher autre chose. L'autorité de la mère s'use à lutter contre de petits défauts et en punissant toujours, elle ne fait qu'oeuvre négative. En récompensant et en encourageant l'effort, elle fera au contraire oeuvre constructive; cela lui sera salutaire au moins autant qu'à l'enfant, en établissant entre elle et lui une atmosphère de joie et de confiance. |
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