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Ce n'est pas pour les jeunes filles...

Ces mots ont reparu souvent, ces derniers temps, dans les communiqués adressés au public, par l'intermédiaire de la presse, pour lui signaler telle ou telle pièce de théâtre. Ils ont paru trop souvent, et il faut bien que quelqu'un traduise l'impression de dégoût ressentie par beaucoup en face de ce refrain.

D'abord, nous protestons contre une scandaleuse hypocrisie. Le dit refrain a l'air d'être là comme un charitable avertissement aux parents. En réalité, ceux qui représentent les pièces annoncées avec cette mention (genre «Orgies du harem») se moquent de la moralité de la jeunesse comme un poisson d'une pomme, et plus encore. L'allusion qu'ils font aux jeunes filles n'est qu'une façon déguisée d'aviser un certain public qu'il trouvera, ce soir-là, au théâtre, les grivoiseries dont il a besoin, paraît-il. La preuve? Lisez-la dans cette phrase d'un récent communiqué: «Ce n'est pas pour les jeunes filles donc que chacun se hâte de retenir sa place.» Savourez ce «donc». Que vient-il faire ici, sinon marquer qu'il faut interpréter la première partie de la phrase comme suit: la pièce est assez faisandée pour attirer de nombreux amateurs, donc, etc.? On n'ose plus placarder des affiches au dessin prometteur de spectacles croustilleux. Qu'à cela ne tienne, une simple phrase, sous déguisement d'honnêteté, fera l'office d'excitant. Et puisque les entrepreneurs de spectacles mettent pareille insistance à faire allusion aux jeunes filles, ils nous permettront de poser au public cette question: pour qui peuvent bien être les spectacles qui ne sont pas pour les jeunes filles?

Seraient-ils davantage, par hasard, pour les jeunes gens? Réservez-vous à ceux-ci, le droit aux petites et grosses saletés? Nous ne saurions méconnaître qu'il y a des faits que vous avez pu observer très près de vous et qui vous poussent à leur témoigner votre estime de cette façon, mais au nom de beaucoup de jeunes gens et de beaucoup de femmes qui sont de bonnes mères, nous protestons contre cette morale à double face qui trouverait bien pour les uns ce qui serait mal pour les autres. La jeunesse masculine n'a pas plus le droit à l'immoralité que la jeunesse féminine et, si vous soutenez que c'est le respect de la jeune fille qui a dicté votre avertissement, nous vous prions d'y associer le respect du jeune homme: il en est plus digne que vous ne le croyez.

Où bien, les dits spectacles seraient-ils destinés à ceux et celles qui ont passé l'âge de la prime jeunesse, c'est-à-dire à ceux et celles qui seront, demain, les pères et mères de famille? - Belle préparation au bonheur familial, en vérité, qui leur est proposée dans la contemplation de l'adultère et du vice et de l'amour bestialisé!

«Ce n'est pas pour les jeunes filles!» Serait-ce donc, enfin, pour les pères et mères de ces jeunes filles? Est-ce que ceux-ci ont le droit d'assister à des spectacles où ils auraient honte de se trouver à côté de leurs enfants? La question s'adresse aux parents eux-mêmes et je la précise au nom des enfants qui ont besoin d'être aidés, gardés, arrachés à certaines tentations: est-ce qu'on élève les siens en allant aux spectacles qui ne sont pas pour les jeunes filles?

Qu'on nous fasse donc grâce de cet immonde refrain, et que chacun donne sa marchandise pour ce qu'elle est: ira aussi la chercher qui la veut telle.









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