Accueil
ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES |
| AUTRES MENUS
ACCUEIL ADRESSES • Adresses utiles • Bibliographie • Liens Internet LE JOURNAL |
|
|
|
Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURSes fils se lèvent et la disent heureuse! C'est ainsi que s'exprime un des poètes d'autrefois qui a su nous transcrire dans ses «Proverbes» un peu de la sagesse de tous les temps. Serait-ce aussi l'expérience des fils d'aujourd'hui? peuvent-ils réellement se lever et déclarer leur mère heureuse? Nous savons bien, nous fils, que ce serait le plus beau désir d'un coeur maternel. Et pourtant nous pouvons dire que bien souvent nous sommes des causes de découragement. On parle beaucoup à l'heure actuelle de la désorganisation des foyers. A qui la faute? 1° Aux distractions extérieures, si nombreuses et parfois si impérieuses. 2° Au tempérament des garçons, affirme-t-on souvent. Je ne crois cependant pas que cette dernière réponse soit définitive; sans doute il y a beaucoup de garçons qui ne se plaisent pas à leur foyer; mais je puis affirmer que jamais encore je n'ai vu de garçon qui ne ressente réellement pour sa mère une tendresse que rien ne saurait effacer. Il y a quelques jours venait me voir un garçon de 16 ans. Milieu pauvre, ouvrier sans beaucoup d'idéal. Père absent un jour sur deux mère fatiguée, aigrie par une vie difficile. Grandissant dans un milieu où il ne rencontrait pas d'affection - j'ai pu le contrôler moi-même - il s'est enfermé dans sa coquille. Pas d'échange d'idées entre parents et fils; le foyer est devenu semble-t-il une auge et une litière. Rien de plus. Il y a malgré tout une désespérance dans cette âme de garçon. Entendez-le s'exprimer: «Il y a deux ans que mes parents ne m'ont pas embrassé!» Poignante assertion, qui montre si bien toute la sensibilité et la tendresse qui se révèlent - lorsqu'on sait les découvrir - dans l'âme de tout garçon. Nous causons encore. Nous parlons d'accidents qui peuvent arriver, ou de maladies. «Que vas-tu faire, s'il advient un malheur à ta mère? Puisque tu dis qu'elle ne t'aime pas, vas-tu la laisser seule?» Et voilà sa simple réponse: «Mais Monsieur, c'est ma mère!», réponse où se retrouvent tout frémissant de vie les liens qui rattachent mère et fils, même dans les foyers qui paraissent sans flamme! Faut-il citer encore, au hasard d'une liste qui s'accroit journellement, cet autre jeune homme qui m'aborde par cette simple phrase: «Jamais je n'aurais cru que ma mère puisse me parler comme ça!» Immense joie d'un fils qui reçoit un jour la preuve que sa mère a placé en lui ses plus fortes espérances, ses plus grandes ambitions, plus grandes et plus tenaces même que lui fils ne pourrait les concevoir! D'expériences semblables, tous ceux qui ont l'immense privilège de dépenser leur vie en travaillant avec les adolescents, pourront parler. Ils vous diront aussi l'émotion qu'ils ont à parler aux garçons de leurs mères. Quand ils le font, ils sentent tous les regards se fixer dans leurs yeux, tous les visages se diriger vers le leur, dans le silence profond des grandes choses. Pourquoi celà? Parce que, entre mère et fils, il y a plus que les liens de la chair; il y a vraiment une communion intime, cachée souvent ou latente. Un rien peut la réveiller. Il suffit qu'un jour un petit effort soit tenté de part ou d'autre. Il suffit qu'un écho se trouve, et se répercute. Alors s'épanouit la confiance, simple et lumineuse. Un jour - nous étions en camp sur une colline - on posa cette question: «Qui a eu le plus d'influence sur vous jusqu'à maintenant?» La plupart des campeurs répondirent: «C'est ma mère», preuve encore d'un amour filial qui existe partout, aussi bien dans le coeur sensible d'un garçon que dans celui d'une fille. Cette réponse n'est pas le fait de jeunes gas triés sur le volet: ils avaient de 14 à 25 ans, venaient de plusieurs cantons suisses, appartenaient aux milieux les plus divers. Et pourtant, unité dans la réponse. Est-ce à dire que toutes ces mères aient déployé des trésors d'intelligence et de savoir faire dans l'éducation de leurs fils? Ont-elles su leur inculquer tout ce qu'elles désiraient? Ont-elles cherché constamment, sans trêve, sans repos, à améliorer leur existence, à élargir leurs vues, à ouvrir leur coeur, à épanouir leur âme? Il y a des mères qui oublient certains devoirs; il y a des mères qui ferment les yeux... Soyez sûres, que même s'il vient un âge auquel un garçon devient un homme, et où il recherche avant tout la compagnie de ceux qui sont comme lui, des hommes, il y a toujours des périodes où un fils doit pouvoir retrouver sa mère, comme il l'a laissée, tendre, affectueuse et ferme aussi comme aux jours de l'enfance. Dans les pires situations il peut y avoir eu de votre part une simple parole, un geste, un regard, dont l'action se répercute bien loin au cours des ans. C'est là le tribut de reconnaissance que nous devons à nos mères! L'éloignement entre parents et enfants n'est pas si réel et troublant qu'on le croit généralement. Le foyer - même s'il paraît être devenu la banque où l'on va toucher quelque argent de poche ou la pension avantageuse qui fournit des repas à bon compte - reste une place de valeur reconnue. Savez-vous que «la vie de famille» est choisie en toute première ligne par des garçons de 14 à 18 ans consultés sur leurs désirs concernant leur dimanche? C'est donc une preuve que le «foyer» n'est pas éteint dans le coeur des jeunes. Seulement nous nous hâtons d'ajouter ceci: il y a des familles où il ne fait pas bon vivre; il y en a d'autres où l'on s'ennuie; il y en a où l'on ne donne pas à chacun «la place qu'il doit avoir». Il y a des familles où les parents règnent d'une manière absolue, sans parlement. Ne pensez-vous pas que dans certaine mesure vos fils pourraient former ce «parlement», et discuter franchement avec vous certaines activités, certaines pensées, certaines décisions importantes? «Nous aimerions tant voir nos familles nous conseiller et partager nos joies; et nous aimerions tant aussi avoir notre mot à dire». C'est un jeune garçon qui écrit cela et exprime les voeux de bien des fils! Faites-vous un programme de vie de famille, en donnant à chacun sa part de responsabilité, et vous verrez vos fils s'attacher davantage au foyer. Quand il y aura cette collaboration entre parents et enfants, il aura unité entre eux, unité de coeur, unité d'âme, et unité de jeunesse aussi. Car nous, vos fils, pouvons toutes vous rendre jeunes! |
| www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International | |
| ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés | PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève |