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Le travail

L'homme devait cultiver le jardin d'Eden.

Dès le début de l'histoire humaine le travail est ainsi considéré comme un devoir.

Nous pouvons aisément nous rendre compte que sans le travail l'homme ne se développe pas. Le proverbe dit: «C'est en forgeant qu'on devient forgeron»; cela est aussi vrai pour toutes les autres tâches manuelles ou intellectuelles. Ne négligeons donc aucune occasion de donner à nos enfants des habitudes d'activité. Pour que le travail développe il faut qu'il soit consciencieux.

On se plaint beaucoup aujourd'hui du relâchement de la conscience professionnelle des ouvriers, mais il faut reconnaître que bien souvent elle n'est que le résultat du manque de conscience des classes dirigeantes. Il importe par conséquent que, dès l'enfance, futurs employeurs et futurs employés envisagent la vocation à un point de vue plus élevé que celui d'un simple gagne-pain; qu'ils se rendent compte que leur conduite, bonne ou mauvaise, n'est pas sans importance pour les inconnus qui seront leurs compagnons de travail.

Déjà les écoliers comprennent qu'un bon élève peut entraîner ses camarades moins décidés.

«Ce dont notre génération a besoin», écrit Ford, le grand fabricant d'automobiles que nous aurons l'occasion de citer encore, «c'est d'une foi profonde dans la possibilité de faire régner dans le travail industriel l'honnêteté, la justice et l'humanité».

Gâcher son ouvrage, n'y voir qu'une ennuyeuse corvée, se reposer lorsqu'on ne se sent pas surveillé, il n'y a rien de tel pour devenir un propre à rien et un mécontent. Ce qui importe le plus c'est la bonne volonté.

Les ateliers de Ford occupent près d'un million d'ouvriers. Le huitième seulement des travaux doit être exécuté par des hommes robustes, valides et en parfait état de santé. Les autres travaux conviennent pour une moitié à des hommes de force moyenne et l'autre moitié à des êtres débiles, des femmes ou des adolescents. Un homme privé d'une ou des deux jambes, ou d'un bras s'acquitte aussi bien qu'un homme valide de certaines besognes. D'autres travaux sont exécutés par un aveugle mieux ou plus vite que par un voyant. Le tuberculeux, placé dans des conditions hygiéniques, pour lui et ses compagnons de travail, fournit un bon rendement. Le convalescent lui-même, écrit Ford, peut travailler suivant ses forces, sans entraver sa guérison, au contraire, car cela lui redonne de la confiance.

Même si l'homme travaille à la sueur de soit front il peut y trouver de la satisfaction. Quelle douce joie procure l'oeuvre terminée, le service rendu, le projet exécuté! Preuve en soit ce petit garçon de 6 ans qui pendant plus d'une heure nettoie dans tous les recoins la maisonnette de sa chèvre, ou cet ouvrier qui, en sortant de l'usine, prend la pelle et l'arrosoir pour aller cultiver son petit jardin.

Si le travail est un devoir, il est aussi un gagne-pain, ne l'oublions pas. Le: «Tu travailleras six jours» est vrai pour tous, aujourd'hui comme au temps de Moïse. Il n'est pas toujours possible de trouver une occupation intéressante et selon ses goûts, il faut se plier à la monotonie de la division du travail poussée à l'extrême. Les observations de Ford à cet égard sont utiles à connaître.

«Le travail qui consiste à faire sans cesse la même chose et toujours de la même façon constitue une perspective terrifiante pour certaines organisations intellectuelles. Elle le serait pour moi. Il me serait impossible de faire la même chose d'un bout du jour à l'autre; mais j'ai dû me rendre compte que pour d'autres esprits, peut-être pour la plupart des esprits, ce genre de travail n'a rien d'effrayant. Pour certaines intelligences, au contraire, c'est la pensée qui est quelque chose de redoutable. Pour ces dernières, l'occupation idéale est celle où l'esprit d'initiative n'a pas besoin de se manifester. Les occupations qui réclament de l'intelligence non moins que de la force physique trouvent très peu d'amateurs; nous cherchons toujours des hommes qui aiment un travail parce qu'il est difficile. La plupart des travailleurs, je le dis à regret, recherchent les occupations qui ne leur imposent pas un trop grand effort musculaire, mais avant tout ils recherchent celles qui ne les obligent pas à penser. Les personnes douées de ce que l'on pourrait appeler l'intelligence créatrice, et qui ont la monotonie en horreur, sont portées à croire que tous les autres esprits sont, comme les leurs, ennemis du repos, et en conséquence à éprouver à l'endroit du manoeuvre qui, du matin au soir, répète sans cesse la même opération, une compassion tout à fait injustifiée... Mais il n'y pas de raison pour qu'un homme doué d'un esprit inventif soit retenu par un métier monotone, car de toutes parts on réclame des hommes doués de cet esprit. Les emplois ne manqueront jamais pour les hommes capables, (1) mais nous sommes forcés de reconnaître que le désir de devenir capable n'est pas répandu. Et même, lorsque ce désir existe, ce qui manque souvent, c'est le courage qu'il faut pour subir l'apprentissage nécessaire. Il ne suffit pas d'avoir envie d'être capable pour le devenir».

Certaines vocations comme celles de domestiques, bonnes d'enfants, ouvriers de campagne ne sont pas monotones; ces occupations sont variées, elles demandent de l'attention, l'utilité du travail accompli est incontestable et cependant elles ne sont pas recherchées!

Pourquoi, lorsqu'on parle de ces vocations, le beau mot service perd-il sa haute signification?

Ici encore il faut reconnaître que les employeurs ne sont pas toujours justes et équitables et que s'ils le voulaient la situation actuelle changerait.

Toutes les fois que nous envisagerons notre vocation au point de vue du service qu'elle rend au prochain, elle prendra à nos yeux un plus grand intérêt.


(1) Cette affirmation de Ford est peut-être exagérée dans la crise actuelle pour notre pays. Les pères et les jeunes gens trouveront un grand intérêt à lire: Ma vie et mon oeuvre, par H. Ford. (Réd).









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