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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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RETOURPaix sur la terre et bonne volonté parmi les hommes (1) VAUMARCUS, Août 1925. Nous étions quatre-vingt-cinq jeunes de seize à dix-huit ans et quelques amis, un peu plus âgés, représentant dix-neuf pays; nous avons tous appris des choses que nous ignorions, éprouvé des sentiments qui nous étaient entièrement étrangers. Le monde n'est plus pour nous ce qu'il était auparavant. Apprendre à nous connaître était l'un des buts de cette rencontre. Dans mon cantonnement nous étions trois Américains, deux Anglais, un Autrichien, un Allemand, trois Suisses romands. Au début, nous nous regardions avec curiosité, mais bientôt en mettant à contribution nos modestes connaissances linguistiques, nous sommes arrivés à nous comprendre. On ne peut vivre côte à côte avec de «chics types» sans faire intime connaissance et les différences de langue ne sont pas une difficulté insurmontable. Du reste, toute l'organisation du camp visait à ce rapprochement. Après le déjeuner, chaque matin, groupés par cantonnements, nous avions une étude religieuse. C'était très simple, plus simple que si nous avions été entre camarades de mon pays. Mais qu'il était bienfaisant de s'entretenir de Dieu et de Jésus-Christ, et de constater notre sincérité, malgré les différences de nos conceptions et de nos croyances! L'un des campeurs n'avait jamais été encore en contact avec une organisation chrétienne quelconque. Ses questions sur la nature du christianisme nous ont obligés à formuler et à exprimer notre foi et nos sentiments. Toute liberté nous avait été laissée de choisir nos sujets d'entretien. Notre attitude à l'égard de la guerre nous a occupés pendant deux séances, puis nos rapports avec la famille et nos devoirs à l'égard de nos camarades d'école et d'atelier. Nous n'avons pas réussi à être d'accord sur tous les points, bien s'en faut. Mais nous avons mieux compris pourquoi d'autres pensent différemment que nous. Plusieurs d'entre nous se sont rendu compte que toute opinion sincère est digne de respect. Le dernier jour fut une inoubliable conclusion à cette semaine de fraternité internationale. Au milieu de la forêt, nous étions groupés, chacun auprès du drapeau de son pays dans lequel était drapé un de nos camarades. A tour de rôle un représentant de chaque nationalité s'avance vers le feu, tandis que l'un des directeurs du camp lui dit en quelques mots ce que le monde attend de son pays et la contribution que celui-ci, par son génie, peut offrir à la famille humaine. Plaçant alors une bûche dans le feu, il répond, disant à tous ses aspirations pour son propre pays et pour le monde. Puis il termine en disant dans sa langue maternelle: «Je quitte ce feu de camp pour retourner vers la jeunesse de mon pays lui communiquer la vision de l'humanité unie en une grande fraternité. Je reste conscient des différences qui nous séparent les uns des autres, mais je suis résolu à aimer.» Ainsi, ils défilent les uns après les autres ces 19 garçons et leurs paroles solennelles retentissent dans le silence de la forêt et les vives couleurs des drapeaux resplendissent à la lueur des flammes. Tous sentent une grande responsabilité. Il faudra propager la vision que nous avons eue; il faudra allumer ailleurs d'autres feux, symboles d'union, de collaboration et d'espérance, proclamer la grande expérience d'entente et de bonne volonté entre les hommes que nous venons de faire ici. Groupe par groupe, nous retournons de nouveau vers le feu, allumer chacun un bâton que nous avions coupé dans la forêt et sur lequel le nom de tous les pays était marqué. Ce bâton restera pour nous le souvenir tangible de Vaumarcus. Il symbolisera pour nous le désir de communiquer à d'autres l'idéal de bienveillance internationale et d'amour chrétien qui caractérisa notre camp. Une prière d'adoration et d'intercession clôt la cérémonie, le camp international est terminé. Rentrant à son cantonnement, au travers de la forêt obscure, chacun comprenait mieux qu'il ne l'avait fait auparavant, le cantique des anges dans la nuit de Noël: «Paix sur la terre et bonne volonté parmi les hommes.» (1) Ce que font dans ce but les Unions chrétiennes de jeunes Gens, Extrait de Jeunesse, leur organe en Suisse romande. |
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