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Le départ
Le petit Nicolas va partir en colonie de vacances. Encore chez lui, il prépare ses bagages.
Maman m’a aidé à faire la valise, avec les chemisettes, les shorts, les espadrilles, les petites autos, le maillot de bain, les serviettes, la locomotive du train électrique, les oeufs durs, les bananes, les sandwiches au saucisson et au fromage, le filet pour les crevettes, le pull à manches longues, les chaussettes et les billes. Bien sûr, on a dû faire quelques paquets parce que la valise n’était pas assez grande, mais ça ira.
Moi, j’avais peur de rater le train, et après le déjeuner, j’ai demandé à Papa s’il ne valait pas mieux partir tout de suite pour la gare. Mais Papa m’a dit que c’était encore un peu tôt, que le train partait à 6 heures du soir et que j’avais l’air bien impatient de les quitter. Et Maman est partie dans la cuisine avec son mouchoir, en disant qu’elle avait quelque chose dans l’oeil.
Je ne sais pas ce qu’ils ont, Papa et Maman, ils ont l’air bien embêtés. Tellement embêtés que je n’ose pas leur dire que ça me fait une grosse boule dans la gorge quand je pense que je ne vais pas les voir pendant presque un mois. Si je le leur disais, je suis sûr qu’ils se moqueraient de moi et qu’ils me gronderaient.
Moi, je ne savais pas quoi faire en attendant l’heure de partir, et Maman n’a pas été contente quand j’ai vidé la valise pour prendre les billes qui étaient au fond.
... Enfin, nous sommes montés dans la voiture et nous sommes partis. Deux fois, parce que la première, nous avons oublié la valise à la maison.
La gare
A la gare, il y avait plein de gens partout, qui criaient et faisaient du bruit. On a eu du mal à trouver une place pour mettre la voiture, très loin de la gare, et on a attendu Papa, qui a dû revenir à la voiture chercher la valise qu’il croyait que c’était Maman qui l’avait prise. Dans la gare, Papa nous a dit de rester bien ensemble pour ne pas nous perdre.
- Bon, a dit Papa, restons calmes. Nous devons aller devant la voiture Y.
Comme le wagon qui était le plus près de l’entrée du quai, c’était la voiture A, on a dû marcher longtemps, et ça n’a pas été facile, à cause des gens, des chouettes petites voitures pleines de valises et de paniers et du parapluie du gros monsieur qui s’est accroché au filet à crevettes, et le monsieur et Papa se sont disputés, mais Maman a tiré Papa par le bras, ce qui a fait tomber le parapluie du monsieur qui était toujours accroché au filet à crevettes. Mais ça s’est très bien arrangé, parce qu’avec le bruit de la gare, on n’a pas entendu ce que criait le monsieur.
Devant le wagon Y, il y avait des tas de types de mon âge, des papas, des mamans et un monsieur qui tenait une pancarte où c’était écrit «Camp Bleu»: c’est le nom de la colonie de vacances où je vais.
... Tout seul, comme un grand, Nicolas est parti à la colo. Et s’il a eu un moment de faiblesse en voyant ses parents devenir tout petits, là-bas, au bout du quai de la gare, Nicolas retrouvera rapidement le bon moral qui le caractérise...
Bonnes vacances, Petit Nicolas!
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