
|
|
Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
On va être en retard!
Voilà, c’est fait: ma fille a commencé l’école cette année. Beaucoup d’entre vous ont certainement déjà connu ce moment d’émotion.
Le premier jour d’école c’est: la photo dans le préau, le premier goûter dans la poche, les larmes qui montent aux yeux (mais oui, quelque part je me souviens de mon premier jour d’école), cette petite main qui quitte la nôtre quand l’enfant entre dans SA classe, alors vite on étudie le visage et le comportement de la maîtresse, vite on jette un regard sur les petits qui entrent en même temps, lequel de ces enfants va être le ou la meilleure amie de ma fille, et les parents...? Ça tourne à toute allure dans la tête... d’ailleurs on se sent un peu ivre de toute cette effervescence qui vous entoure.
Les jours suivants, que reste-t-il de cet instant émouvant? Pour moi, ce fut le début des «allez debout, c’est 7 heures!», «habille-toi, s’il te plaît!», «mange, sinon tu ne seras pas en forme!», «mais enfin bouge-toi!», «allez hop, on y va!», «grouille-toi à la fin!», etc... J’en passe et des pires. Ces phrases, je les ai dites chaque matin avec une facilité et une ténacité déconcertantes.
J’avais beau me dire que je ne devais pas stresser ma fille, c’était plus fort que moi. Je n’avais même pas besoin de les inventer ces phrases, j’ouvrais la bouche et elles sortaient toutes seules: «mais t’as quel âge à la fin?», «mais c’est pas vrai, on va être en retard!». Voilà le mot lâché, je vivais dans la hantise d’être en retard. Mon corps tout entier était sollicité afin d’éviter à ma fille d’arriver en retard.
Un jour mon mari me dit:
- Tu es une vraie sainte à vouloir toujours faire le mieux possible!
Alors là, le déclic s’est fait. Je me suis vue toute petite quand j’allais à l’école, telle que j’étais: obéissante et terrorisée à l’idée de ne pas plaire à la maîtresse. Maintenant me revoilà, totalement soumise face à l’école et à la maîtresse de ma fille en particulier: il ne faudrait pas que ma fille soit en retard sinon JE serais punie.
Alors non, je n’ai plus aucune envie d’être une petite fille à genoux devant la maîtresse.
Depuis, je dis à peu près les mêmes phrases chaque matin, mais avec juste un peu moins de conviction!
|
|
|