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Mon arrière-grand-maman et moi
Quand maman me dit: «on va chez grand-maman de Neuchâtel», je suis très content. Elle nous reçoit toujours avec beaucoup de plaisir. A quatre heures, on fait un gros goûter: des petits fours, des gâteaux aux fruits, des biscuits et une bonne tasse de thé. Il y en a plein la table. Mais avant de se régaler, on fait la prière: je ne comprends pas tout, mais c’est bien.
Un jour, elle est tombée gravement malade et maman me dit qu’elle allait mourir. Je vais la voir pendant sa maladie. Elle habite toujours chez elle, elle est maigre dans son lit et je suis un peu impressionné. Mais elle a l’air tellement heureuse de nous voir que moi aussi je suis content d’être venu.
Un lundi à midi, on nous apprend sa mort. Une mort très paisible et pleine de foi.
Quand maman nous dit qu’on peut venir à l’enterrement, je trouve ça très normal. Oh! on a bien essayé de l’en dissuader: «Tu ne vas tout de même pas prendre les enfants au cimetière, ce n’est pas leur place!!». Mais papa et maman tiennent bon et nous disent que la mort fait partie de la vie et qu’il ne faut pas la cacher. Là, je suis d’accord avec eux, car je n’aimerais pas qu’ils m’envoient à l’école comme si de rien n’était. J’aime beaucoup ma grand-maman de Neuchâtel et je veux être avec elle jusqu’à la fin.
Pendant la cérémonie je pleure, je pleure à chaudes larmes tellement je suis triste. Maman pleure aussi et me prend dans ses bras. Je n’ai que six ans, mais je comprends que je ne reverrai jamais plus mon arrière-grand-maman. On me donne le droit de pleurer de tout mon saoul. Après je me sens beaucoup mieux. Certaines personnes hochent la tête de désapprobation en me voyant dans cet état.
Aujourd’hui j’ai dix ans. On parle de grand-maman avec plaisir et on se remémore souvent sa bonté, son doux sourire et ses plantureux goûters des mercredis après-midi.
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