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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURTact et Autorité . . . Le premier objet de l'autorité est de procurer à l'enfant un trésor d'habitudes saines, de lui donner le goût du bien en lui en faisant faire l'expérience. Toutefois pour être féconde, l'obéissance doit être spontanée. Pour l'imposer, nous devons, comme Dieu, savoir employer la force, mais comme Lui, ce doit être pour manifester la loi d'amour. Notre sévérité doit contenir autant d'amour que notre tendresse; si elle est inspirée par la colère, elle ne peut faire que du mal. S'agit-il de punir ? nous ne saurions suivre de trop près les méthodes de la Providence. Lorsque nous grands enfants, ne voulons pas obéir aux lois, Dieu nous laisse souffrir des conséquences de nos fautes. Il serait facile d'en faire autant, dans bien des cas, avec nos enfants. Ont-ils commis quelque dégât par leur faute ? Qu'ils pâtissent quelque peu des conséquences directes de ce dégât. La logique des choses porte en elle un élément de justice que n'ont pas les punitions arbitraires. Au moindre signe de repentance, ne nous hâtons pas d'intervenir pour tout réparer. Dans la vie, les conséquences de nos fautes se prolongent bien après l'heure du repentir. La lutte pour l'obéissance est souvent conduite d'une façon inepte, dépourvue à la fois d'énergie et de douceur. Trop faible pour s'imposer par des moyens efficaces, l'autorité s'use et s'anéantit en vains efforts pour s'affirmer et les rapports se faussent au point qu'il ne peut plus être question pour les parents de Ia seconde de leurs tâches celle d'inspirer la volonté; le premier venu les y supplante. Ce n'est pas par des préceptes qu'on enseigne à vouloir. C'est affaire d'inspiration. Il s'agit de trouver accès au ressort même de l'âme enfantine, d'y susciter un élan, mission délicate, mais dont toute éducatrice de vocation trouvera d'instinct le secret. L'art d'inspirer est inné à la femme; tout en nous le favorise, sensibilité, imagination, facilité habituelle d'expression; en outre, un pressentiment nous révèle en général les voies accessibles, les portes d'entrée dans le coeur d'autrui. Mais prenons-nous toujours la peine d'inspirer nos enfants ? Il est certains domaines, les plus élevés de l'éducation, où l'inspiration seule est efficace. Sans parler du domaine intime de la vie religieuse personnelle, la plupart des nobles causes pour lesquelles le coeur de l'enfant doit battre un jour, la patrie, la vérité, la science, l'idéal de l'héroïsme et celui de la pureté doivent lui être inspirés. La moitié du chemin est faite si la mère elle-même en est pénétrée, car son enthousiasme se communiquera presque immanquablement, à moins toutefois qu'elle n'oublie d'y joindre une dose égale de patience. La moindre pression sur la liberté tue l'inspiration naissante et c'est l'indépendance légitime, souvent ombrageuse, du "for intérieur" qui rend son accès difficile aux parents. Trop souvent, un zèle intempestif produit une réaction en sens contraire. Ce sont surtout les enthousiasmes en paroles qui courent ce danger. L'exemple des consécrations profondes manque rarement son effet. je n'oublierai jamais l'admiration passionnée que m'inspira toute enfant notre maîtresse d'école, alors que malade, elle poursuivait son enseignement d'une voix égale, tandis que son visage devenait blême et ses lèvres bleues de souffrance. A cet instant, l'héroïsme me fut révélé. Un idéal et une ambition étaient nés en moi. Laisser voir aux enfants ce que nous éprouvons, ce que nous aimons, ce qui nous émeut; les rendre quelquefois témoins de notre vie intime, être avant tout ce que nous voulons qu'ils deviennent, et puis vivant devant eux sans dissimulation ni pose, attendre avec respect l'épanouissement de leur âme, tout cela ne sera point impossible à la mère dont le coeur est pénétré d'une vraie humilité. Cette sagesse pratique est à la portée des coeurs simples. L'orgueil en est l'obstacle principal, l'orgueil spirituel plus que tous les autres, car il trompe la clairvoyance, nourrit les préjugés, s'obstine dans des voies infructueuses et, devenant tyrannique, aliène la confiance. Une sincère humilité répare, au contraire, nos bévues et peut faire servir jusqu'à nos imperfections au bien de ceux qui nous sont confiés. |
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