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Réflexions en vrac sur la vie de couple...

«Un jour mon prince viendra... un jour il m’aimera et alors tout ira bien...». Quelle belle chanson! Combien de coeurs de petites filles ont-ils été bercés (d’illusions) par elle?
Comme c’est beau et simple. Il suffira, quand nous, petites filles, serons grandes, de trouver le prince charmant pour être heureuses. Notre seule crainte est de savoir si nous allons le trouver, mais une fois l’épreuve passée, nous n’avons plus de souci à nous faire, il s’occupera de tout et nous serons comblées.

Petite, j’ai beaucoup écouté cette chanson. Aujourd’hui, j’ai 37 ans et je me rends bien compte qu’elle ne m’a rien appris sur la manière de gérer la vie de couple. Je me demande si, actuellement, d’autres belles histoires font rêver les petites filles de la même manière ou si on leur apprend un peu mieux que tout dans leur vie ne se résoudra pas uniquement grâce aux bras robustes et protecteurs d’un mari.

Je ne savais donc pas vraiment que la vie de couple n’est pas tous les jours rose, que ces jours peuvent devenir carrément noirs et durer une éternité. Je ne savais pas que c’était absolument normal. Le jour où je me retrouvais face à un mur de malentendus, de non-dits, de frustrations, je me suis sentie démunie: on ne m’avait pas appris que je devrais alors avoir du courage et trouver un moyen de surmonter ces obstacles.

Lors d’une conférence sur la vie de couple, j’ai été très frappée par le témoignage d’une femme dans le public. Elle a expliqué que sa mère exerçait le métier de conseillère conjugale et travaillait à domicile. Petite fille, elle se faisait un plaisir, cachée derrière la porte, d’écouter les problèmes de couple qui étaient racontés à sa mère (on est loin du prince charmant). Plus tard, quand elle s’est mariée et qu’elle a vécu ses premières scènes conjugales, elle a trouvé cela complètement normal. En plus, elle savait qu’elle n’était pas la seule à vivre ces difficultés. Ce dernier point est très important: combien de fois croit-on sincèrement que chez les autres tout va tellement mieux. Mais si l’on est attentif, on se rend bien vite compte que nous sommes tous logés à la même enseigne.

Parfois, c’est vrai, il y a de longs déserts à traverser. C’est douloureux et cela peut prendre du temps. Mais souvent la traversée est possible. Il faut de la patience, de la modestie et beaucoup d’énergie.

Quand l’entente n’est plus très bonne dans notre couple, c’est souvent moi qui dis: «Cela suffit, il faut que nous parlions, nous nous éloignons l’un de l’autre, ne restons pas comme ça». Alors, c’est reparti pour de longues discussions, parfois sur plusieurs jours, où il faut une fois de plus se remettre en question alors qu’on en n’a pas envie puisque c’est l’autre qui...

Une amie, dont c’est le métier d’aider les couples en difficulté, m’a dit que ce sont souvent les femmes qui réagissent les premières quand les sentiments vont à la dérive, happés par le train-train quotidien. Pourquoi, nous les femmes, ne pas prendre ce rôle important dans le couple plutôt que d’attendre que les maris le jouent? Eux en ont d’autres.

Pour revenir à mon prince charmant, mon erreur a été de croire qu’il allait régler tous mes problèmes. Je l’ai cru et après une dizaine d’années passées avec mon mari, j’ai traversé une phase difficile et je me suis retrouvée dans une impasse. J’ai réalisé (c’était peut-être ça le moment difficile) que le seul moyen de me sortir de là était - tout simplement - d’arriver à me prendre en charge. Se retrouver comme cela, brutalement, face à soi-même, a été une expérience nécessaire pour ne plus avoir ce besoin vital de reprocher aux autres les difficultés que l’on éprouve.

C’est utile non seulement dans la vie de couple mais aussi dans la famille. Cela m’a permis de ne pas envisager les enfants comme une solution à ma vie, mais plutôt comme un événement important, et non comme une fin en soi.

Pour conclure sur des propos touchant directement à l’éducation, thème principal de notre journal, j’ajouterais que je ne crois pas négatif pour les enfants d’être présents lors de scènes conjugales. Nos enfants nous ont vu crier, pleurer, mais ils nous ont aussi vus nous réconcilier. Ces situations peuvent leur apprendre à ne pas avoir peur à priori des conflits et à savoir que, dans une ambiance malgré tout pas trop catastrophique, il est possible de trouver des solutions, souvent grâce au courage de la parole et de l’écoute.









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