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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURUn divorce n’est jamais facile Mes parents se disputaient très souvent et de manière parfois très violente. Avec mes yeux d’enfant, je rêvais qu’ils se séparent. Je voyais ma mère comme une «prisonnière», car elle devait sans cesse, pour plaire à mon père, contrôler sa façon de se tenir, de parler, de s’habiller et même de m’éduquer. Tout cela m’énervait beaucoup, alors je m’étais jurée de ne jamais vivre comme ça. A 19 ans, j’ai rencontré Christophe, 32 ans, exactement le genre d’homme que je recherchais, style «voyou romantique», mais très «clean». Nous avons partagé des heures et des heures à parler. Il était très ouvert et nous étions d’accord sur des milliers de choses, comme la franchise, le respect, l’amour et l’amitié. Bref, nous avons très rapidement décidé de vivre ensemble. «Zorro» allait enfin me sortir de mon cercle familial. Deux ans plus tard, nous avons eu une superbe petite Jennifer. Durant ma grossesse, je me rendais compte que je changeais, je devenais plus calme, plus raisonnable, bref, moins rebelle. Dès la naissance de notre fille, voulant prendre très au sérieux notre rôle de parents, Christophe et moi nous nous sommes mariés. Malheureusement, quelques mois après, les choses se sont dégradées. Les exigences que nous avions l’un pour l’autre remplaçaient peu à peu l’amour. Nous passerons sur de nombreux détails, mais en résumé nous n’arrivions plus à nous supporter. Plus personne n’était heureux et comme le mot «Amour» ne voulait plus rien dire entre mon mari et moi, que pouvait-il bien vouloir dire pour notre fille? Pourtant, pendant deux ans, nous avons fait de nombreuses concessions, mais l’intérêt n’était plus le bonheur de notre couple, mais celui de la petite Jennifer. Alors, un jour, nous avons dit «Stop!» et nous avons fait le grand saut pour pouvoir épargner notre fille. Un divorce n’est jamais facile, car malgré le terme employé par nos avocats de «divorce à l’amiable», nous avons tous souffert, culpabilisé, accusé, regretté, etc. Mais que faire pour Jennifer? - La déculpabiliser à tout prix. - Ne plus m’énerver avec mon «ex», car il est toujours son père et non pas un monstre. - Retrouver une forme d’équilibre et aller de l’avant pour être le plus heureux possible. - Et surtout ne pas regretter ma décision. - Eventuellement retrouver quelqu’un, mais sans vraiment chercher, sans rien imaginer de trop précis. Puis, je me suis remariée avec Tom voilà bientôt cinq ans et nous avons eu la chance, pour l’anniversaire de Jennifer, d’avoir Christophe et son amie chez nous. Mais attention, tout cela n’est pas tombé du ciel. Christophe et Tom ont su faire preuve d’intelligence pour que Jennifer soit la plus heureuse possible dans cette nouvelle situation. Intelligence de la part de Christophe pour accepter qu’un autre homme prenne la place d’un deuxième père et intelligence de la part de Tom pour accepter Jennifer comme sa propre fille. Sans cela, rien n’aurait été possible. Vous voulez un «happy end» à l’américaine? Le voici dans l’ordre: - Mes parents ont fêté leurs 25 ans de mariage et ils sont finalement heureux, ce qui prouve qu’il ne faut pas baisser les bras trop vite. - Mon ex-mari, bien qu’il soit toujours égal à lui-même, vit avec une amie depuis près de deux ans et semble très heureux. - Ma fille est ravie d’avoir deux papas. Elle l’est encore plus depuis l’arrivée de son petit frère Sébastien, qui vient de fêter son premier anniversaire. Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, mais j’ai beaucoup d’espoir. Je n’attends plus que mon mari change et ainsi je ne suis jamais déçue. Il m’énerve parfois, comme je dois sûrement l’énerver, mais je trouve ça normal, alors on laisse passer. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut toujours dialoguer, se remettre en question, savoir s’excuser ou accepter les excuses. Ce n’est pas toujours facile, mais je suis certaine que c’est l’une des clés du bonheur. |
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