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Congé maternité: entre deux systèmes, trouver le bon

Il y a quelques semaines, lisant un article dans le plus grand quotidien norvégien, je me suis tout à coup sentie à mille lieues de ma Suisse natale. En effet on y décrivait succinctement l’histoire du congé maternité et relatait la nouvelle proposition du Parlement qui voudrait introduire le congé «paternité», oui vous avez bien lu «paternité» indépendamment du congé maternité. Lisez et dites-moi si vous rêvez aussi!

Odd Einar Dorum fut le premier député norvégien à prendre un congé parental lors de la naissance de son fils en automne 1977. Le congé que le député avait sollicité ne dura en fait qu’une semaine, car sa présence fut requise au Parlement pour voter une loi concernant le budget. Quant aux femmes députées qui demandèrent des congés, elles furent nombreuses à en bénéficier dès les années 80.

Aujourd’hui le gouvernement désire étendre les droits du congé maternité au père; en effet, seulement deux tiers des pères ont la possibilité de prendre un congé, car ce droit est encore lié à celui de la mère. Les hommes ne sont pas encore au bénéfice d’une «assurance paternité» et le gouvernement centriste actuel propose qu’ils aient droit au congé indépendamment du fait que la mère soit active professionnellement ou non. En 1991, l’année où l’on introduisit un congé de quatre semaines pour les pères, 4 % d’entre eux l’utilisèrent. Deux ans plus tard, le taux monta à 70 %, car en effet, la ministre de l’enfance usa d’une douce autorité en lançant l’idée de la quote-part du père: si les pères n’utilisent pas les quatre semaines, la famille sera amputée de cette partie du congé. Dans certains cas seulement, la quote-part du père peut être transférée sur celle de la mère. Cette réglementation qui est aujourd’hui en vigueur a bien entendu entraîné une forte augmentation des demandes de congé parmi les pères.

Résumons-nous: en 10 ans, de 1987 à 1997, la Norvège a passé d’un congé parental de 12 semaines avec 100 % du salaire à un congé parental de 42 semaines avec 100 % du salaire ou de 52 semaines avec 80 % du salaire, dont bien entendu 4 semaines «obligatoirement réservées» au père, sauf dérogation.

En 50 ans la Suisse a passé d’une assurance maternité inexistante à un semblant d’assurance maternité modulée par branche professionnelle et qui ne s’applique que dans le cadre des conventions collectives. Beaucoup de femmes n’ont pas accès à ces conventions, car leur entreprise n’est pas affiliée. Le congé est de 12 semaines, dont 8 à prendre en principe après l’accouchement. Le congé pour le père n’existe pas non plus, il a droit à deux jours de vacances payées lors de la naissance de son enfant, sauf exception.

Deux pays, deux systèmes totalement différents qui ont tous deux leurs qualités et leurs défauts. Difficile de les comparer bien sûr.

D’un côté il y a la Norvège, démocratie travailliste où siègent 9 ministres femmes sur un total de 19 au gouvernement et dans lequel on trouve un nombre important de femmes chefs d’entreprise, où sévit une fiscalité élevée, mais en baisse aujourd’hui, grâce à une économie très forte soutenue par les revenus gigantesques du pétrole.

De l’autre côté il y a la Suisse, empêtrée dans des valeurs qui datent du début du siècle, démocratie directe où toute décision prend des années à être entérinée et où les femmes sont relativement absentes des pouvoirs politiques et économiques. Pays riche, dont les valeurs essentielles sont le travail bien fait, l’ordre et la paix sociale, mais qui considère encore que le fait d’avoir un enfant relève d’une décision essentiellement privée, n’engageant que très peu la responsabilité de l’Etat!

L’année 98 verra de nouveaux débats aux Chambres Fédérales qui devraient aboutir à l’introduction de l’assurance-maternité. Peut-être pourraient-elles s’inspirer de quelques idées venues du nord?









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